La condamnation a été discrète. Mais l’affaire est loin d’être terminée. Le 24 mai dernier, Béatrice Négrier, vice-présidente de la Région Occitanie a été condamnée par le tribunal correctionnel de Montpellier pour abus de confiance. Une condamnation définitive puisque aucune procédure d’appel n’est ouverte. 4 000 euros d’amende pour un détournement de fond d’un montant de 340 000 euros. Aucune inéligibilité. C’est le tarif (franchement) léger appliqué par la justice montpelliéraine.
Il a fallu attendre plus de deux mois pour que le verdict finisse (enfin) par « fuiter ». Habituellement, les malversations financières des élus se diffusent comme une traînée de poudre. Le dossier Négrier fait exception à la règle. Une exception relative puisque désormais la presse nationale et régionale s’est emparée du sujet.
Au delà des soubresauts médiatiques, l’affaire Négrier prend une tournure politique. Contacté à plusieurs reprises par France 3 Midi-Pyrénées, l’Hôtel de Région ne souhaite pas s’exprimer. En revanche, un élu de l’opposition régionale demande la démission de Béatrice Négrier. Bernard Carayon déclare :
« si la vice-présidente chargée des relations avec les entreprises, les chômeurs, les apprentis et ceux qui cherchent une formation dans la difficulté a un peu d’honneur, elle doit démissionner« .
Le maire de Lavaur (Tarn) et conseiller régional interpelle également la présidente de Région :
« Carole Delga était-elle au courant du comportement de sa vice-présidente ? Si la présidente Delga a un peu d’autorité et une exigence d’éthique, elle doit l’y contraindre (ndlr à la démission) ».
Pour le moment, la démarche de Bernard Carayon est isolée, aucune position publique du groupe d’opposition (Elus de la droite et du centre) dans lequel siège l’élu tarnais. La fin de la trêve estivale et la rentrée vont probablement changer les choses. L’affaire Négrier risque de s’inviter dans la prochaine Assemblée Plénière du Conseil Régional.
Laurent Dubois (@laurentdub)