15 Juin

Patrimoine et Grande Région : les lieux du pouvoir

Dans son numéro de printemps, le magazine « Midi-Pyrénées Patrimoine » nous emmène à la découverte des Palais et autres sièges des institutions dirigeantes de notre grande région, à travers les siècles. Visites guidées du Palais d’Alphonse II d’Aragon à Millau, à la Préfecture de Toulouse en passant par la mairie de Montpellier et nos deux hôtels de Région. On y apprend une chose essentielle : « Le siège social du pouvoir est tout sauf neutre : architecture et implantation sont politiques »

Le numéro de printemps de "Midi-Pyrénées Patrimoine"Un pouvoir royal si l’on débute, comme ce dossier, par ordre chronologique avec notamment les rois d’Aragon. Nous est ainsi conté l’histoire du très avant-gardiste palais des rois de Majorque à Perpignan. Une « somptuosité inversement proportionnelle à la puissance et à la solidité de leur Etat » raconte Henri Pradalier, spécialiste de l’histoire de l’Art médiéval à l’université Toulouse Jean Jaurès. Alphonse II d’Aragon, lui, ne venait que très rarement à Millau mais il voulait en imposer au comte de Toulouse Raymond V, son rival. Pour cela, il fit donc ériger dans la capitale du sud-Aveyron un beffroi Monumental que l’on peut encore contempler de nos jours.

Les ors de la République

Puis les forteresses moyenâgeuses ont laissé la place à des châteaux plus raffinés qui sont devenus les « ors de la République ». Mais pourquoi, aujourd’hui encore, nombre des bâtiments représentant l’Etat sont des anciens Palais ? Bruno Tollon, professeur émérite d’histoire de l’art moderne à l’université de Toulouse nous explique que dans cette même ville la préfecture s’est installée dans le Palais des Archevêques après la Révolution et que « dans une étonnante continuité, murs et décors servent à l’exercice du pouvoir ».

 

Et puis quand une nouvelle institution naît, avant même qu’elle ne devienne un véritable lieu de pouvoir, il faut construire son siège. « Midi-Pyrénées Patrimoine » consacre aussi quelques pages à nos deux (anciens ou toujours actuels ?) Hôtels de région, trente ans pour celui de Toulouse, un peu moins pour son homologue montpelliérain. Signe des temps, le premier est d’influence américaine même s’il conserve encore un mur d’enceinte et des douves.

 

Une nouvelle page d’histoire

 

Fin de la ballade au cœur de ces lieux de pouvoir avec l’Hôtel de ville de Montpellier inauguré en 2011. Ses architectes Jean Nouvel et François Fontès l’ont voulu entre terre et mer, très méditerranéen. Que vont devenir maintenant tous ces bâtiments à l’aune de notre grande région ? Une nouvelle page d’histoire se tourne pour eux et les hommes et femmes de pouvoir qui les occupent.

Patrick Noviello