Une « espèce » rare. Mais (heureusement) en voie de disparition. Dominique Sardeing-Rodriguez est la seule élue au conseil général du Tarn-et-Garonne. La nouvelle loi électorale impose la parité. Fin mars, en cas de réélection, la présidente du groupe PS va être rejoint par d’autres femmes. Mais, en attendant, Dominique Sardeing-Rodriguez est une exception. Son franc parler est également peu commun. La candidate sur le canton de Montech évoque, sans détour, le « système » Baylet et le climat des départementales.
Midi-Pyrénées Politiques. Votre mandat se termine dans quelques jours, que retenez-vous de votre expérience de conseillère générale ?
Dominique Sardeing-Rodriguez. « Je retiens peut être le manque d’implication des élus. Il n’y a pas assez de réunions et de commissions ou l’on peut travailler les dossiers. Mais je retiens aussi un mode de fonctionnement consensuel. Il y a trois groupes au conseil général : le PS, les Radicaux de Gauche et les Divers Droites. Mais les décisions sont prises sur la base du consensus. C’est notamment le cas sur la LGV. Mais aussi de l’aménagement du territoire ou du numérique ».
Midi-Pyrénées Politiques. J-3 avant le premier tour des départementales, comment sentez-vous ce scrutin ?
Dominique Sardeing-Rodriguez. « Les élections vont être serrées. Il ne faut pas se le cacher. L’élection des départementales est une élection de proximité. Mais elle va se jouer sur des enjeux nationaux qui n’ont rien à voir avec les compétences du conseil général. Pour la première fois, les départementales sont des élections politiques ».
Midi-Pyrénées Politiques. La nationalisation du scrutin que vous évoquez va-t-elle profiter au Front National ?
Dominique Sardeing-Rodriguez. « Le Tarn-et-Garonne est un département qui vote à gauche mais avec des gens de droite. Le vote FN est, depuis longtemps, important dans le département. Lors des précédents scrutins, le Front National a fait des scores importants à Verdun-sur-Garonne, Labastide-Saint-Pierre ou Moissac. Le FN est présent dans les 15 nouveaux cantons. Je prédis le FN au second tour dans au moins 10 cantons sur 15 cantons ».
Midi-Pyrénées Politiques. Votre adversaire c’est donc le FN ?
Dominique Sardeing-Rodriguez. « Mon adversaire, c’est l’abstention. Le FN c’est l’adversaire de l’UMP car il y a une porosité entre les propos de Brigitte Barrèges et la ligne du Front National ».
Midi-Pyrénées Politiques. Existe-t-il un rejet du « système Baylet » et peut-il peser sur les élections ?
Dominique Sardeing-Rodriguez. « J’appartiens au soi-disant « système Baylet ». Mais sincèrement, je ne comprends pas ce que signifie l’expression « système Baylet ». Cela fait trente ans que Jean-Michel Baylet est là et il va sur ses 70 ans. On peut comprendre que certains en aient assez. Mais il n’y a pas de rejet de Jean-Marie Baylet. Simplement une usure naturelle. L’expression d’un désir de renouveau. En revanche, il faut arrêter la guerre Baylet-Barrèges. Ces bisbilles rejaillissent sur la population et les gens en ont assez. En plus cela devient franchement ridicule. Le conseil général finance seul le centre Universitaire de Montauban. Brigitte Barrèges ne participe pas au financement et, dans ses tracts de campagne, la maire de Montauban trouve qu’il n’y a pas assez d’étudiants. C’est ridicule ».
Laurent Dubois