Sous les fenêtres de Jean-Luc Moudenc. La première conférence de presse de la liste « Aimons la Haute-Garonne » s’est déroulée place du Capitole. Dans un café bien connu des Toulousains, les candidats du PS et du PRG ont fait de la pédagogie et présenter des propositions. Sujet de la semaine : l’action sociale et les politiques de solidarité territoriale. Le prochain rendez-vous portera sur le « numérique ». Mais le lancement d’une série de quatre points presse débute par l’essentiel.
Georges Méric (candidat sur le canton d’Escalquens) a rappelé que « l’action sociale représente 57% du budget de fonctionnement et 112 millions d’euros ». Dans son introduction, Sébastien Vincini avait déjà enfoncé le clou. Le candidat sur le canton d’Auterive et 1er fédéral du PS a ouvert la conférence de presse en définissant le social comme l’ADN du département. Le rappel de cette vérité d’évidence est surtout un cheval de bataille. L’action sociale est bien la première des compétences obligatoires des conseils généraux. C’est bien le premier poste de dépense des départements. Mais les candidats du PS et du PRG transforment cette réalité institutionnelle en véritable marqueur politique.
Le social comme cheval de bataille électoral.
Dès le début, Sébastien Vincini lance un appel. Un appel « important pour que les citoyens viennent voter ». « La mobilisation citoyenne » évoquée par le responsable socialiste était le vrai sujet de la conférence de presse. Et pour mobiliser son électorat, la liste « Aimons la Haute-Garonne » transforme les élections départementales en un combat entre une gauche « au service des démunis » et une droite « qui voudrait supprimer la gratuité des transports scolaires et qui mène une politique anti-association ».
Sébastien Vincini est très clair : « les électeurs doivent faire un véritable choix politique entre une majorité de gauche sortante et une droite qui prépare une cure d’austérité ». Chacun à leur tour, les orateurs ont martelé un même discours : attention la droite anti-sociale est en embuscade.
A coté de Sébastien Vincini et Georges Méric, Alain Gabrieli (candidat sur le canton Toulouse 3), Patrick Pignard (candidat sur le canton Toulouse 5) et Marie-Claude Farcy (canton Toulouse 8) ont entonné le leitmotiv. Alain Gabrieli a notamment insisté sur la question de la fraude sociale : «On pourrait faire la chasse aux escroqueries. Cela représente 1% et encore il faut intégrer les indus. Moi je préfère faire en sorte que ceux qui ont droit au RSA puissent en bénéficier ».
L’objectif est évident. Il s’agit d’opposer une gauche généreuse et soucieuse des droits sociaux à une droite qui traque les pauvres. Pendant une heure, sur la question des logements sociaux ou des rapports entre la métropole et le reste du département, « Aimons la Haute-Garonne » s’est présentée comme une force de résistance. Au risque d’apparaître comme une force d’opposition. Et pas vraiment de proposition.
Une force d’opposition
Le nom est revenu en boucle. «Jean-Luc Moudenc veut prendre les recettes et laisser les dépenses au département. Jean-Luc Moudenc veut faire sortir les 36 communes de la métropole du syndicat d’électricité. Jean-Luc Moudenc veut supprimer la gratuité des transports scolaires… ».
Sébastien Vincini est catégorique : « ce n’est pas le troisième tour de l’élection municipale ». Et pourtant le maire de Toulouse est la cible de la liste PS-PRG pour les départementales. C’est cohérent. Jean-Luc Moudenc est très engagé dans la bataille électorale de mars prochain. Néanmoins, à force de s’opposer, le danger est d’occulter les propositions. Il a fallu attendre le jeu des « questions-réponses » avec la presse pour que le programme monte vraiment à la surface.
Et des propositions
Dans son intervention, Georges Méric a évoqué le « plan Alzheimer » pour « aider les aidants ». Les autres orateurs ont également formulé quelques propositions. Mais c’est une question posée par un journaliste qui a finalement permis à Sébastien Vincini de décliner les « propositions phares autour du thème de la solidarité ». Le responsable socialiste a enfin parlé de « la rénovation énergétique de 10 000 logements » et de « l’expérimentation de projets d’insertion professionnelle » ou encore « de la transformation des « Maisons de Solidarité » en guichet unique ».
Ce programme était détaillé dans le dossier de presse (7 propositions en tout). Mais une impression générale a flotté dans la salle. L’impression que la majorité (départementale) sortante est plus sur la défensive que véritablement offensive. Elle a trois autres conférences de presse pour améliorer sa communication et quatre semaines de campagne pour rectifier le tir.
Laurent Dubois