Emmanuel Macron est le nouveau président de la République. Mais, pour gouverner, il doit gagner le 3ème tour de la présidentielle : les législatives
Sous la Ve République, le président est « tout ». C’est le patron de l’exécutif et un leader politique. Mais il n’est « rien » sans une majorité parlementaire. Emmanuel Macron n’échappera pas à ce principe de base. La victoire de l’ex candidat En Marche ! est extra-ordinaire. Elle défie les lois politiques : une élection sans parti et en transgressant le clivage droite-gauche. Mais Emmanuel Macron a beau être un OVNI, il doit respecter la pesanteur de notre système institutionnel.
« Nouveaux usages, nouveaux visages »
Les clés du Pouvoir se trouvent à l’Assemblée. C’est inscrit dans la logique de nos institutions. Si Emmanuel Macron ne veut pas être réduit à l’inauguration des chrysanthèmes, il va devoir obtenir 289 sièges sur 577. Mais, au delà d’un seuil arithmétique, c’est un saut qualitatif qui est le véritable enjeu. Emmanuel Macron a brandit un leitmotiv : « de nouveaux usages et de nouveaux visages« .
Emmanuel Macron ne doit pas simplement disposer d’une majorité parlementaire. Le nouveau président doit créer une force politique nouvelle, à la hauteur de sa promesse de renouvellement.
Une trahison de cette ambition entamerait (sérieusement) la capital politique d’Emmanuel Macron. De plus, Emmanuel Macron accède à l’Elysée grâce à un front républicain. Un front moins important que celui dont a bénéficié Jacques Chirac en 2002. Mais de nombreux électeurs ont voté Macron pour barrer la route à Marine Le Pen. Dans ce contexte, une trahison de l’ambition d’un nouveau « monde » pourrait coûter cher dans les urnes.
48 heures avant le 2nd tour, Emmanuel Macron a envoyé un signal troublant.
Des candidats à double étiquette ?
Vendredi 5 mai, le candidat est revenu sur un principe : pas de double étiquette pour les candidats aux législatives. Avant ce revirement, Emmanuel Macron affirmait : « candidat En Marche !, membre du PS ou de LR, il faut choisir« .
En clair, Manuel Valls peut être candidat aux législatives tout en conservant son étiquette PS.
En Occitanie, tous les regards sont tournés vers le Tarn-et-Garonne. Sylvia Pinel peut-elle rester présidente du PRG et porter les couleurs de la Majorité Présidentielle d’Emmanuel Macron.
La liste des investitures doit être divulguée dans les prochains jours. Sur le plateau de France 2, Gérard Collomb a évoqué, ce dimanche 7 mai, la date du lundi 8 mai.
Il faudra éplucher la liste des candidats et examiner les profils. Combien de nouvelles têtes ? Emmanuel Macron a fixé lui-même l’objectif : 50% de nouveaux venus.
Mais il sera également intéressant de voir si certaines circonscriptions ne sont pas « réservées » à des alliés.
Laurent Dubois (@laurentdub)