10 orateurs pour aborder 10 thèmes. Ce lundi matin, « Ensemble pour la Haute-Garonne » a présenté son programme départemental. Salle du Sénéchal, à quelques mètres du Capitole, les candidats de la Droite et du Centre ont décliné leurs propositions. Le président du Modem 31 a tenu la baguette. Jean-Luc Lagleize a surveillé le temps de parole et fait circuler le micro. L’UMP Elisabeth Pouchelon comme l’UDI Jean-Marc Dumoulin ont du respecter le « maitre de cérémonie » centriste. Tout un symbole. Un symbole immédiatement mis en avant. « C’est historique nous avons fait l’union sur la totalité des cantons ». Dès les premières minutes le ton est donné. Jean-Luc Lagleize regrette que la préfecture n’ait pas validée l’étiquette « Union de la Droite et du Centre ». Mais, la conférence de presse est construite autour d’une alternance entre représentants des différentes familles de la Droite et du Centre.
Une étiquette imposée par la préfecture.
Jean-Luc Lagleize déplore la rigueur de la préfecture. Les candidats de la Droite et du Centre voulaient utiliser l’étiquette « Union de la Droite et du Centre ». Ils ont du se contenter du dossard « Ensemble pour la Haute-Garonne ». Cette petite contrariété « marketing » n’a pas entamé une volonté d’affichage. L’affichage de l’unité de la Droite et du Centre. Le président de l’UMP 31, Jean-Luc Moudenc était absent. Mais sa marque de fabrique était bien présente. Une marque de fabrique qui se résume à une mathématique politique : l’addition des forces du Centre et de la Droite.
Jean-Luc Moudenc, un absent bien présent
La présentation du programme pour les départementales s’est déroulée au cœur de Toulouse, dans une salle municipale. Mais l’autorité « invitante » était absente. L’invitation adressée à la presse mentionnait la présence des parlementaires UMP. Laurence Arribagé et Brigitte Micouleau ne se sont pas déplacées. Jean-Luc Moudenc non plus (mais son fidèle conseiller presse, Arnaud Mounier était dans la salle). Le président de l’UMP 31 a participé à la précédente conférence de presse. Celle présentant les candidats. En revanche, s’agissant du programme, seuls les « compétiteurs » et les représentants des partis (Jean Iglésis pour l’UDI, Xavier Spanghero s’agissant de l’UMP, l’animateur Modem de l’événement, Jean-Luc Lagleize et Marie-Pierre Chaumette du MPF) étaient en piste. Normal. Le maire de Toulouse et président de l’UMP 31 est très actif dans la préparation des castings. En revanche, une participation à la présentation du programme donnerait l’impression d’un trop grand interventionnisme. Jean-Luc Moudenc a le sens de la communication et du flair politique. Il sait jusqu’où il ne faut pas aller. D’ailleurs, une empreinte ne se limite pas à une présence physique. Le déroulé de la conférence de presse respectait parfaitement l’équation « Moudicienne ». La parole a été donnée à toutes les composantes de la Droite et du Centre en Haute-Garonne. Cette succession de propositions vise un objectif. L’affirmation d’un programme commun.
L’affirmation d’un programme commun.
Finance. Agriculture. Action sociale. Transport. Sécurité…Les 10 orateurs ont balayé 10 sujets. Un balayage mêlant le bilan de 70 ans de gestion socialiste et propositions concrètes. Association des maires pour l’attribution des logements sociaux et renforcement de l’insertion professionnelle dans la bouche de Jean-Marc Dumoulin (candidat UDI sur le canton de Villemur-sur-Tarn). Co-financement de la troisième ligne de Métro et mise en place d’un ticket unique de transport pour Arnaud Lafon (candidat Modem sur le canton de Castanet-Tolosan). Lutte contre la fraude sociale et transparence dans l’attribution des subventions du côté d’Elisabeth Pouchelon (candidate UMP sur le canton de Portet-sur-Garonne). Dépassement du clivage entre le monde rural et le milieu urbain dans l’intervention de Jennifer Courtois-Périssé (candidat Sans Etiquette sur le canton de Rieumes).
Pendant une heure, les intervenants se sont succédés. Puis ils ont sacrifié au rituel des « questions-réponses » avec une presse installée à la tribune, face à un hémicycle composé de candidats et de suppléants.
Lors d’un échange, Arnaud Lafon répond, au sujet des transports, par une citation de l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen. Une phrase qui commence par un « je ». Immédiatement, Jean-Luc Lagleize corrige en utilisant un « nous collectif ». Le président du Modem 31 se rend rapidement compte qu’il s’agissait d’une simple…citation. Mais ce reflexe est révélateur. Il faut surtout éviter que des individualités brisent l’unité.
Cette préoccupation est loin d’être superflue. Il existe une campagne dans la campagne. Une élection dans l’élection. La désignation, en cas de victoire, du futur président du Conseil Départemental agite les esprits.
Une campagne dans la campagne.
Des regards lors de l’intervention de Jennifer Courtois-Périssé (dont le nom circule pour la présidence), des apartés plus au moins discrets lorsque Arnaud Lafon prend longuement la parole ou la manière dont Jean-Marc Dumoulin affirme son autorité face au micro. Tous ces éléments valent tous les discours. Ils montrent que l’union n’est pas incompatible avec les ambitions personnelles.
Une autre conférence de presse est prévue. Elle sera à suivre. Au delà des paroles, il y aura des non-dits et des gestes éloquents.
Laurent Dubois