Début des hostilités.
Le dépôt des candidatures est terminé depuis hier au soir. Les premiers tirs fusent aussitôt.
Christian Teyssèdre est le premier à appuyer franchement sur la gâchette. Dans la lutte interne des investitures, il affronte Carole Delga.
Les militants socialistes vont voter le 5 février.
En attendant des débats doivent avoir lieu dans chaque fédération. Le numéro 3 du PS, Christophe Borgel a confirmé à Christian Teyssèdre que cette disposition statutaire sera respectée.
Mais, avant les confrontations à « ciel ouvert », il y a le « huis clos » des boites à lettres.
Les militants vont recevoir les professions de foi. Celle de Christian Teyssèdre est de la dynamite. Le maire de Rodez et vice-président de la Région mène une charge (explosive) contre Carole Delga.
Dans le document qu’il se prépare à envoyer à ses camarades, Christian Teyssèdre reprend un argument développé devant les caméras de France 3 Midi-Pyrénées.
Vendredi soir, le maire de Rodez a accordé une interview diffusée dans le « 19/20 ». Une interview dans laquelle il déclare : « l’histoire montre que tous les ministres sont battus aux régionales ».
Une liste des battus et des échecs retentissants suit cette leçon historique. Notamment 1992 et la défaite de Lionel Jospin face au maire de Rodez de l’époque (Marc Censi). Evidemment la référence est loin d’être innocente.
Dans sa profession de foi, Christian Teyssèdre enfonce le clou.
Il le dit lui même : « c’est du lourd ». Les électeurs socialistes pourront lire : « si un ministre porte les couleurs du gouvernement, il va devoir répondre du bilan du gouvernement ».
Le message est clair.
La ministre Delga va devoir rendre des comptes et elle s’expose à un vote sanction : « porter l’étiquette du gouvernement c’est porter l’étiquette du rejet ».
Christian Teyssèdre reconnaît que « Carole Delga peut peut-être gagner ».
Mais il vise le « cœur ». Son statut de ministre.
Ce ciblage peut faire mouche dans les urnes. En décembre 2015.
En revanche, lors du scrutin interne de février prochain, cette ligne (de tir) va créer un climat de « guerre des Roses ». Un climat qui fera une victime : l’image du parti.
ChristianTeyssèdre va défendre des propositions de fond. Notamment autour de la question énergétique.
Sa profession de foi ne se résumera pas à un brûlot anti-Delga. Mais il prend un risque politique. Celui de confondre attaque personnelle et campagne politique.
C’est un risque visiblement assumé. Mais pas forcément calculé.
Laurent Dubois