« Toulouse est pour nous une ville-test, même si nous n’y réalisons pas nos meilleurs scores ». En début d’entretien, Serge Laroze s’affiche modeste. Le militant frontiste est trop aguerri pour faire des pronostics. 27 campagnes au compteur et 32 ans de F.N, ingénieur de l’aéronautique (une carte de visite « porteuse » selon lui), il a déjà réuni les 69 noms nécessaires à la constitution de sa liste.
Et ce n’est pas la première fois qu’il est à la manœuvre, en 1995, il avait aussi réuni les candidats frontistes au Capitole et avait, par le biais d’une élection au premier tour de Dominique Baudis, placé deux des siens au conseil municipal. Il était ensuite reparti au front 6 ans plus tard, sans qualification au second tour.
« Basculement de l’opinion »
Seulement les temps changent, « un basculement de l’opinion est en train de s’opérer vers nous » explique Serge Laroze. Et le tête de liste de se gausser des propos de François Fillon, appelant à se reporter vers le candidat le moins « sectaire » en cas d’absence de l’UMP aux seconds tours en France. « Nous, nous ne sommes pas sectaires ! ». Quid de ses adversaires PS et UMP ? « J’ai lu que Monsieur Cohen était inquiet vis à vis de nous, j’en suis désolé. Quant à Monsieur Moudenc, c’est quelqu’un de courtois, il dit bonjour, me serre la main quand on se croise ».
L’objectif non officiel pour le Front National toulousain est désormais de dépasser les 10% et pas question de se désister si qualification pour la dernière ligne droite. « Personne ne nous fait de cadeaux, nous n’en ferons donc pas. » Quant au programme, « il sera basé à 50% sur des thèmes nationaux, comme l’immigration ou la sécurité, et à 50% sur des thèmes locaux ».
Fiscalité et sécurité
Quatre axes majeurs se dessinent toutefois sur Toulouse. La priorité sera la baisse de la fiscalité municipale. Dans la droite ligne de ce premier point, Serge Laroze s’engage à ne pas augmenter la dette publique. « Certains travaux attendront s’il le faut, et je jetterai un coup d’œil dans le subventionnement des associations ». La sécurité figure évidemment au programme avec « l’ambition de donner plus de pouvoir et de moyens, en formation notamment, aux policiers municipaux ». Enfin, dernier axe : « donner la priorité aux français pour les aides sociales ». Sur ce point quand on oppose la loi au candidat FN, ce dernier répond : « A-t-on le droit de le faire ? On verra bien ».
Le Front National est donc bien en ordre de bataille à Toulouse et son secrétaire départemental ne cache pas non plus ses ambitions dans des villes proches comme Pinsaguel ou encore Martre-Tolosane. L’objectif affiché de Marine Le Pen sur ces Municipales est clair : emporter le maximum de sièges de conseillers municipaux, voire plus si c’est possible.
Patrick Noviello