Dans le Gers, le changement c’est maintenant. Les décisions de François Hollande bouleversent le paysage départemental. Aujourd’hui, jeudi 5 juillet, le maire d’Auch, Franck Montaugé, est à Paris. Il est dans les bureaux de l’Assemblée. Il met en ordre son dossier administratif et prépare son installation au Palais Bourbon. Le futur député doit son siège à François Hollande. L’Elysée a débarqué, du ministère de l’Ecologie, Delphine Batho. Philippe Martin la remplace. Le bonheur de Philippe Martin fait un heureux de plus : Franck Montaugé. Le suppleant devient député à la place du nouveau ministre. Il a appris la nouvelle mardi soir, « par SMS, vers 18 heures, alors qu’il était en réunion avec ses adjoints ». « En acceptant d’être suppléant (Franck Montaugé) savai(t) que c’était possible. Mais (il) ne l’a jamais réellement envisagé ». Depuis deux jours, le virtuel est devenu réalité. Le futur député va devoir attendre un peu. Pour des raisons juridiques, il « ne siéger(a) pas avant le 3 août ». En fait, son « activité parlementaire débutera vraiment à la rentrée ». Franck Montaugé va rater la discussion législative sur le cumul des mandats. Dommage. Il est directement concerné. Franck Montaugé quitte le conseil général. Il abandonne l’hémicycle départemental. En revanche, il conserve ses assises locales. Deux pieds à Auch : mairie et présidence de la Communauté de Communes. Une enjambée hebdomadaire pour siéger à Paris. Franck Montaugé a réfléchi à l’organisation de ses semaines. « Du mardi au jeudi, à l’Assemblée, le reste du temps en terre gersoise ». D’ailleurs, même au dessus de la Loire, il souhaite conserver la tête en Midi-Pyrenées. Il aimerait « une commission portant sur les questions économiques ou environnementales ayant un rapport avec l’activité gersoise ». Philippe Martin ne restera pas éternellement ministre. Il va retrouver, un jour, sa circonscription. Franck Montaugé le sait. Le maire d’Auch a, depuis quelques heures, des ailes parlementaires. Mais, elles sont temporaires. Pour éviter la chute, il doit cultiver ses racines. Dans le Gers, comme ailleurs, l’avenir politique passe par des racines et des ailes. Des ailes pour gagner en surplomb. Des racines pour rester d’aplomb.
Laurent Dubois