07 Jan

Un groupe UDI à la Région : le (contre)poids de Jean-Luc Moudenc

L’UDI réaffirme son intention de constituer un groupe dans le nouveau Conseil Régional. Cet objectif se heurte aux pressions du maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Il est surtout conditionné par le règlement intérieur de la nouvelle Assemblée. D’après nos informations, le seuil est fixé à 4 élus. Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon devrait rejoindre les autres régions françaises et se doter d’un groupe UDI.

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse

« Si le Règlement Intérieur le permet, nous allons constituer un groupe UDI. C’est conforme à un vote du bureau exécutif de l’UDI mais également à un vote du bureau exécutif des Républicains ». Mercredi 6 janvier, en début d’après-midi, Joseph Francis est dans l’expectative. Quelques heures après sa déclaration téléphonique, ce proche de Jean-Christophe Lagarde va obtenir la réponse à ses interrogations sur le nouveau Règlement Intérieur de la nouvelle Assemblée Régionale.

Dans l’après midi du 6 janvier, Carole Delga, Gérard Onesta et le directeur de cabinet de la présidente de Région, Laurent Blondiau ont planché sur le règlement qui a été envoyé dans la soirée aux élus régionaux. Le nouvel article 52-R précise : « le nombre minimal d’élus pour constituer un groupe est de 4 ».

Ce nouveau seuil (il était de 6 élus dans l’ancien règlement intérieur de Midi-Pyrénées) rend optimiste les membres de l’UDI. Pourtant c’est loin d’être évident. Le président du parti, Jean-Christophe Lagarde, a multiplié les SMS et les coups de fils. Mais la tâche est ardue. Le maire LR de Toulouse, en dépit des accords électoraux signés avec l’UDI, est un farouche défenseur d’un groupe uni et unique de l’opposition. Jean-Luc Moudenc « retient » notamment un de ses adjoints (UDI) au Capitole, Jean-Jacques Bolzan.

Jean-Christophe Lagarde. Président de l'UDI

Jean-Christophe Lagarde. Président de l’UDI

Il ne faut rien exagérer. Jean-Luc Moudenc n’est pas le seul verrou. Mais il pèse beaucoup. Malgré une discrétion affichée, le maire de Toulouse continue à tirer les ficelles. Jean-Luc Moudenc est à l’origine de la procédure d’investiture de Dominique Reynié. Il a soufflé (pour ne pas dire dicté) la composition de la liste haute-garonnaise. Une fois les urnes rangées et l’élection passée, il veille au grain et bloque la constitution d’un groupe UDI au Conseil Régional.

Pour un fin connaisseur de la droite toulousaine, cet interventionnisme ne traduit pas forcément un soutien forcené envers Dominique Reynié. C’est plutôt une défense de l’unité de l’opposition et la volonté de contrôler ce qui passe dans l’espace politique « moudicien ». Peut-être aussi un réflexe aussi vieux que la politique. Faire barrage à l’émergence de personnalités qui pourraient se servir de la scène régionale comme d’un tremplin.

Dans ce contexte hostile, la constitution d’un groupe UDI reste aléatoire.

L’élection de la Commission Permanente, lundi 4 janvier, du nouveau Conseil Régional a suscité des aigreurs. Mais les fils aux pattes sont solides. D’après nos informations, ce groupe encore virtuel pourrait d’ailleurs aller au-delà de l’UDI. Des Modem et même du côté de LR des élus sont prêts à franchir le rubicon. Selon une source, le compte est bon. Néanmoins, la prudence s’impose.

Jean-Jacques Bolzan est toujours entre l’enclume Lagarde et le marteau Moudenc. Il n’est pas du tout évident qu’il saute le pas. Le verdict tombera le 18 janvier lors de la prochaine Plénière et de la création des groupes.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Simon Munsch nouveau Directeur Général des Services de Carole Delga

Carole Delga continue à constituer ses équipes. Après la nomination de Laurent Blondiau à la direction du cabinet, c’est un Directeur Général des Services venant des Pays de la Loire qui doit prendre ses fonctions.

Simon Munsch futur Directeur Général des Services de la Grande Région

Simon Munsch futur Directeur Général des Services de la Grande Région

Selon nos informations, Simon Munsch va succéder à l’actuelle DGS de Midi-Pyrénées, Josiane Dubreuil. Proche de l’ancien président de la Région Pays de la Loire, Jacques Auxiette, Simon Munsch est diplômé de l’Institut Politiques de Strasbourg et c’est un ancien élève de l’Institut National des Etudes Territoriales. Administrateur territorial, Simon Munsch a fait toute sa carrière au sein de la Région Pays de la Loire : Directeur Général des Services depuis septembre 2013 et auparavant au Secrétariat Général et à la direction Finances.

Ce jeune trentenaire aura la lourde tâche de piloter la Fusion des deux anciennes régions, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.

Laurent Dubois (@laurentdub)

05 Jan

Les Finances entre les mains de l’opposition : c’est non ?!

La commission des Finances attribuée à l’opposition. Dominique Reynié le demande. Alain Rousset l’a fait. La jurisprudence Aquitaine va-t-elle s’appliquer en Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. D’après nos informations, Carole Delga ne va pas suivre la ligne de son voisin aquitain. Les Finances doivent revenir à une socialiste tarnaise, Claire Fita.

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La mesure est symbolique et pour Dominique Reynié c’est une évidence. La commission des Finances doit être présidée par l’opposition. Pour le politologue aveyronnais, cette attribution est conforme au discours de Carole Delga sur le renouvellement de la gouvernance. Sans parler des positions de ses partenaires de gauche sur la modernisation de la vie publique.

Ces arguments ne manquent pas de poids. D’ailleurs, dans les rangs de « Nouveau Monde », on reconnaît un fait : « a priori nous sommes favorable à une présidence de commission par l’opposition. Nous l’avons dit tout au long de la campagne ».

Néanmoins, le passage des paroles aux actes se heurte à deux obstacles. Le premier est purement politique. Le groupe d’opposition le plus important est celui du…Front National. Avec ses 40 élus, le FN est la principale force d’opposition dans le nouveau Conseil Régional. Conformément aux traditions des assemblées (parlementaires ou locales), c’est donc au Front National que devrait revenir la présidence d’une commission.

Il s’agit d’une simple tradition. Elle n’est gravée dans aucun texte. Il est toujours possible de la contourner en choisissant la frange minoritaire de la minorité régionale. Mais cette option présente un risque : une polémique publique et un Front National qui crie à la discrimination.

Comme le reconnait un membre de la majorité parlementaire, « on n’a pas envi de faire ce cadeau au FN qui va encore se victimiser et prétendre que nous ne sommes pas des vrais républicains ». Un autre ajoute :  » si on choisit le groupe de droite à la place du FN, le FN va nous renvoyer au visage ses 30% au second tour ».

La présidence de Carole Delga débute avec un tangage autour du cumul des mandats.

Quatre représentants de la « majorité plurielle » se sont même abstenus lors de l’élection de la présidente socialiste. Dans un communiqué de presse, ces élus de « Nouveau Monde » ont justifié leur boycott par leur rejet d’un cumul qui touche plusieurs membres de la majorité régionales (Carole Delga mais aussi la 1er vice-présidente Sylvia Pinel et le président du groupe PS, Christian Assaf). Inutile d’en rajouter.

Mais, un fin connaisseur des arcanes régionales ajoute un autre élément. La présidence de la commission des finances est promise à une socialiste tarnaise : Claire Fita. Cette nomination « compense » l’attribution d’une vice-présidence à un autre tarnais : l’écologiste Guillaume Cros.

Claire Fita et Carole Delga

Claire Fita et Carole Delga

Le subtil jeu des équilibres territoriaux serait contrarié par l’entrée en piste de l’opposition. Bien évidemment, il peut toujours exister des lots de consolation. Mais impossible d’éviter un effet domino. L’attribution des vice-présidences et l’élection de la Commission Permanente ont soulevé suffisamment de frustrations. Notamment en Haute-Garonne et particulièrement dans le Comminges. Pourquoi en rajouter ?

Pour un élu de la majorité, c’est clair et net. Il le déclare sans détour : « Carole Delga va refuser ».

Laurent Dubois

 

 

 

03 Jan

Un député de l’Hérault futur président de groupe PS à la Région

Nouvelle année et nouvelle région. Depuis le 1er janvier, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon forment une seule et unique collectivité.  Le premier acte de cette fusion va se dérouler demain, lundi 4 janvier. Au menu de cette séance historique, l’élection d’une nouvelle présidence et des autres membres de l’exécutif.

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Sans surprise Carole Delga et ses 15 vice-présidents doivent être élus. En revanche, dans le nouvel organigramme qui se met en place, certains noms ne sont pas encore publics. C’est le cas, notamment, des présidents de groupe. D’après nos informations, « Nouveau Monde » a validé le choix d’une co-présidence paritaire, associant un élu des Pyrénées-Orientales et une élue de Haute-Garonne. Au parti-socialiste, c’est Christian Assaf qui doit être élu à la présidence du groupe.

Christian Assaf, député de l'Hérault et conseiller régional

Christian Assaf, député de l’Hérault et conseiller régional

Député de l’Hérault, secrétaire national adjoint aux élections aux côtés de Christophe Borgel, Christian Assaf est classé à la gauche du PS. Proche d’Arnaud Montebourg, ce montpelliérain a travaillé aux côtés de Georges Frêche (en tant que chargé de mission puis directeur de cabinet) et a (co)dirigé la campagne des Régionales d’Hélène Mandroux en 2010.

D’autres profils pouvaient correspondre à une présidence de groupe. Notamment celui de Nadia Pellefigue. La conseillère régionale doit être élue demain vice-présidente en charge du Développement Economique, Recherche, Innovation et Enseignement Supérieur. Mais ce « portefeuille » n’était pas incompatible avec la présidence du groupe.

Le président (sortant) du groupe PS en Midi-Pyrénées, Thierry Suaud était également un choix possible.

Finalement, c’est l’option Assaf qui s’est imposée.

Le choix d’un parlementaire national risque de faire grincer des dents.

Dans un communiqué de presse en date du dimanche 2 janvier, des partenaires de gauche de Carole Delga interpellent publiquement la future présidente de Région et sa 1ère vice-présidente, Sylvia Pinel, sur la question du cumul des mandats.

Dans ce contexte, l’élection d’un député à la présidence du groupe socialiste ne va pas calmer la grogne.

Lors du débat parlementaire sur le pacte de Stabilité, Christian Assaf a rejoint le groupe des Frondeurs en refusant de voter le texte défendu par Manuel Valls. Ce gage de « gauchitude », cette « gauche attitude » peut plaire aux alliés communistes ou mélenchonistes de Carole Delga. Mais ce n’est pas évident que cela estompe le chiffon rouge d’un profil de cumulard.

Laurent Dubois

 

 

02 Jan

2016 : nouvelle année politique ?

Selon un sondage Odoxa paru ce matin dans « Aujourd’hui en France-Le Parisien », 88% des français déplorent le manque de renouvellement politique. Du renouvellement face à un essoufflement des chefs de parti, face à leur manière de faire, face à des institutions trop lourdes ou trop nombreuses… Voilà à quoi pourraient ressembler les bonnes résolutions de la classe politique ou les espoirs des citoyens pour cette nouvelle année. Seulement au plan national comme local, ce renouvellement ne semble pas s’amorcer.

Pas de grandes élections cette année, mais du débat en perspective

Pas de grandes élections cette année, mais du débat en perspective

Elle sera sans doute le premier visage du renouveau, dès ce lundi, dans notre toute neuve grande région. Carole Delga, jeune quadra mais déjà passée par plusieurs ministères, l’Assemblée Nationale, la Région Midi-Pyrénées, et une mairie, nous a promis un mode de gouvernance différent. Ses alliés écologistes et du Front de Gauche sont bien décidés à ne pas la faire mentir. Seulement « gouverner autrement » qu’est-ce que cela veut dire au juste ? Nous suivrons les pas de la future probable présidente et vous le raconterons.

 

Quant à la droite traditionnelle, l’heure de la reconstruction a sonné, ici encore plus qu’ailleurs après le dernier verdict des urnes, sévère. Dominique Reynié sera-t-il l’homme de la situation, lui justement qui se présentait comme «neuf » en politique et « issu de la société civile » ? Une droite qui restera unie avec le centre ? Et sur quelle ligne politique ?

 

Mais que ces régionales ne nous fassent pas oublier le scrutin qui les a précédées cette même année 2015 : les Départementales. Enfin une nouveauté prenait une couleur grise sur une carte de France, de départements roses à gauche ou bleus à droite, le gris voulu par le nouveau président de Tarn et Garonne, Christian Astruc.  Le tombeur de Jean-Michel Baylet se voulait alors « ni de droite, ni de gauche » et tenait à cette couleur neutre. Il faudra que nous fassions un premier rapport d’étape pour savoir si la « couleur grise » existe vraiment en politique.

 

Cette nouvelle année n’est pas électorale, elle sera entièrement tournée vers la suivante et le grand rendez-vous présidentiel. Cela ne veut pas dire, heureusement, que l’action publique locale s’arrête, de même que la bataille des idées ou des projets. Nous verrons évidemment comment va fonctionner l’inédite assemblée régionale dont le principal groupe d’opposition sera emmené par le Front National.

 

Nous continuerons à nous intéresser à tous les territoires, notamment les communes rurales dont 23 ont d’ores et déjà fusionnées dans notre grande région pour limiter la baisse des dotations d’état. Et puis les acteurs de la société civile auront plus que jamais droit de citer dans notre blog mais aussi dans nos programmes, à l’image de Dominique Bons. Cette mère de famille toulousaine qui a perdu son fils parti faire le djihad en Syrie. Elle vient d’être nommée vice-présidente du réseau national de parents dont les enfants sont partis faire le djihad.

 

Intéresser le citoyen et notamment les plus jeunes à toutes ces actions publiques qu’elles soient le fait d’élus ou pas, c’est aussi sûrement cela la riposte à l’intolérance et aux violences de tout type. Nous nous y efforcerons dans cette nouvelle année de débat où la politique doit reprendre ses droits et sans doute aussi plus que jamais ses lettres de noblesse.

 

Patrick Noviello

23 Déc

Succession de Carole Delga : la candidate de droite ne sera pas Jennifer Courtois-Périssé

Dans un précédent article, Régionales 2015 a évoqué une éventuelle candidature de Jennifer Courtois-Périssé s’agissant des prochaines législatives dans le Comminges. La conseillère régionale (LR) et maire de Rieumes a tenu à préciser sa position. Elle ne sera pas la candidate de la droite sur la circonscription de Carole Delga.

Jennifer Courtois-Périssé conseillère régionale et maire de Rieuses

Jennifer Courtois-Périssé conseillère régionale et maire de Rieuses

A gauche, certains pariaient sur un duel avec la figure montante de la droite régionale. Malgré un échec aux départementales, Jennifer Courtois-Périssé incarne une nouvelle génération d’élus. Mais sa jeunesse et son expérience (municipale, départementale et régionales depuis le renouvellement de décembre dernier) lui permettent de laisser du temps au temps. Jennifer Courtois-Périssé écarte une candidature pour les législatives de 2017. Néanmoins, elle prend date et ne cache son intérêt pour un siège de députée.

« Je l’ai dit aux cadres et aux militants, je choisis la mairie de Rieumes. Je veux aller jusqu’au bout du mandat. Il reste beaucoup de choses à faire à Rieumes. Je ne dis pas que les législatives ne m’intéressent pas. Cela peut m’intéresser un jour. Je n’exclus pas. Mais, pour le moment,  j’ai plus d’intérêt pour ma mairie ».

Laurent Dubois

 

22 Déc

Quel successeur pour Carole Delga ?

Présidente et députée. Carole Delga va cumuler les deux mandats. L’ancienne secrétaire d’Etat est catégorique. Elle va rester sur les bancs de l’Assemblée jusqu’aux prochaines législatives, en mai 2017. Sur la 8e circonscription de la Haute-Garonne, la succession de Carole Delga est ouverte. Le compte à rebours est lancé.  

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Qui pourrait reprendre le siège de la présidente de Région ? La procédure d’investiture sera lancée uniquement en décembre 2016. Mais des noms circulent. Carole Delga n’a jamais donné d’indices sur l’identité de son possible successeur. Cela alimente les supputations et aiguise les ambitions.

John Palacin, conseiller régional

John Palacin, conseiller régional

John Palacin. Première élection pour l’énarque et conseiller d’Arnaud Montebourg. Le nouveau conseiller régional a connu un cabinet ministériel (aux Finances) et occupe un siège au conseil municipal de Luchon. Mais John Palacin va découvrir l’univers de l’Hôtel de Région. Cette arrivée pourrait bien être la base d’un rebond. John Palacin a des atouts dans sa manche pour reprendre le siège de Carole Delga. Il est bien introduit dans les arcanes fédérales et parisiennes du PS. Ce n’est pas vraiment un proche de Carole Delga. Mais il bénéficie également d’une certaine proximité avec une personnalité qui monte dans l’entourage de la future présidente de Région : Nadia Pellefigue. De plus, John Palacin peut s’appuyer sur son profil. A droite, la concurrente pourrait bien être une jeune conseillère régionale de 30 ans : Jennifer Courtois-Périssé. Un trentenaire face à une trentenaire. Cela prive la droite commingeoise de l’argument de la jeunesse et du renouvellement.

Joël Arivagnet, suppléant de Carole Delga

Joël Aviragnet, suppléant de Carole Delga

Joël Aviragnet. L’ancien syndicaliste connaît la route et les travées de l’Assemblée. Du 3 juin 2014 au 17 juillet 2015, Joël Aviragnet a siégé à la place de Carole Delga. Suppléant de la députée devenue secrétaire d’Etat, il est entré au Palais-Bourbon après la nomination de la Commingeoise dans le gouvernement de Manuel Valls. Depuis le retour de Carole Delga sur son siège parlementaire, le suppléant représente la future présidente de Région dans différentes manifestations. L’investiture du compagnon de route de Carole Delga a un avantage : la continuité. Ce choix présente un inconvénient : la continuité. En 2012, Carole Delga est élue au 1er tour des législatives avec un score important sur sa commune de Martres-Tolosane : 65%. Trois ans plus, au moment des régionales, le chiffre « tombe » à 53%. En 2017, les législatives seront (comme les précédentes) impactées par le résultat de la présidence. En cas d’alternance, l’érosion pourrait continuer et être accentué par un Joël Arivagnet associé au mandat de François Hollande.

Louis Ferré, maire de Luchon

Louis Ferré, maire de Luchon

Louis Ferré. « Pour moi l’actualité n’est pas celle là. L’important est la victoire de Carole. Elle est toujours députée. La réflexion commencera le jour ou la question sera sur la table ». Le maire de Luchon (depuis 2008) est un professionnel des chiffres. Mais l’ancien professeur de statistique sait également manier les mots. Louis Ferré ne confirme pas son intérêt pour la 8eme circonscription de Haute-Garonne. Mais il ne dément pas non plus. Dans une posture très « mitterrandienne », ce « fabiusien-aubryste » laisse du temps au temps. Mais, d’après nos informations, la perspective d’un mandat parlementaire ne le laisse pas indifférent. Louis Ferré est « plombé » par un passif. Le maire de Luchon a connu une série d’échecs lors des investitures pour les cantonales, les régionales et les précédentes législatives de 2012. Louis Ferré est parvenu une seule fois à décrocher une investiture auprès de ses camarades. Il s’agit des sénatoriales de 2014.

Jean-Raymond Lepinay, ancien maire de Saint-Gaudens

Jean-Raymond Lepinay, ancien maire de Saint-Gaudens

Jean-Raymond Lepinay. Ancien maire de Saint-Gaudens (2008-2014), ancien vice-président du Conseil Général de Haute-Garonne, Jean-Raymond Lepinay a été severement battu aux dernières municipales. Il demeure président de la Commune de Saint-Gaudens. Selon une source commingeoise, le socialiste est interéssé par le siège de Carole Delga. Une investiture parait tout de même improbable. Il maitrise une section PS sur Saint-Gaudens. Mais en revanche, les autres sections de la circonscription lui échappent. Or ce sont le militants qui devront investir le successeur de Carole Delga.

Jean-Michel Losego. maire d'Aurignac

Jean-Michel Losego. maire d’Aurignac

Jean-Michel Losego. « Courant Delga. Tendance Delga ». Un fin connaisseur du PS Commingeois résume ainsi le profil du maire d’Aurignac. Jean-Michel Losego est un soutien ferme et constant de la future présidente de Région. Un atout dans la bataille pour l’investiture. C’est également un nouveau visage qui avec ses 43 ans peut offrir une image de renouvellement. C’est son principal atout avec la fidélité affichée envers Carole Delga. C’est également un vrai handicap. En effet, Jean-Michel Losego souffre d’un déficit de notoriété qui va peser lors du vote interne aux sections commingeoises.

Laurent Dubois

 

19 Déc

Les 15 vice-présidents de Carole Delga

8 vice-présidents PS. 4 vice-présidents « Nouveau Monde » et 3 vice-présidents PRG. A quelques jours de Noël, Carole Delga a composé son exécutif régional.

La loi fixe le nombre de vice-présidents à 15. Le compte est bon et la répartition des postes tient compte des équilibres politiques. D’après nos informations, Sylvia Pinel sera en charge de l’organisation territoriale et du numérique.

Laurent Dubois

Dominique Reynié élu président du groupe LR-UDI au Conseil Régional

Dominique Reynié vient d’être élu président du groupe LR-UDI à la Région. Sur les 25 élus de la droite et du centre, 23 ont votés (physiquement ou par l’intermédiaire d’une  procuration) et 2 conseillers régionaux étaient absents (Bernard Carayon et Joseph Francis). Le politologue aveyronnais était le seul candidat en lice. 

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Le scrutin n’était pas prévu. L’ordre du jour de la réunion qui s’est déroulée à Carcassonne mentionnait simplement l’organisation du groupe et le bilan de la campagne. Mais, face au risque d’une division et aux pressions exercés sur Dominique Reynié, un vote à mains levées a été organisé dans la toute dernière ligne droite.

Sur les 23 votants, Dominique Reynié a obtenu 20 voix. On compte 2 abstentions et 1 vote contre.

Parmi les votes « pour » on comptabilise deux proches de Jean-Luc Moudenc (Jean-Jacques Bolzan (UDI) et Sacha Briand (LR)). Mais également une fidèle du sénateur-maire de Revel, Alain Chatillon : Jennifer Courtois-Périssé.

Dans la garde-rapprochée de Dominique Reynié, on parle d’une victoire incontestable.

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Néanmoins, un représentant de la droite régionale qualifie le « scrutin d’informel et sous pression ». Un cadre Républicain déplore, quant à lui, « la duplicité de certains qui, encore hier soir, parlait d’un retrait de Dominique Reynié et ont voté pour lui. Plusieurs ont prétendu qu’ils ne participeraient pas à la réunion et ils s’y sont rendus. Sans parler d’un Alain Chatillon qui ne veut plus entendre parler de Reynié et sa protégée vote pour lui ».

Pour un élu de droite, la partie n’est pas finie. Le nouveau règlement intérieur de la future assemblée régionale doit mettre le seuil pour la constitution d’un groupe à 4 élus. Malgré les efforts de Dominique Reynié, un groupe concurrent pourrait bien voir le jour.

Laurent Dubois

 

 

18 Déc

[Exclusif] Dominique Reynié prié de renoncer à la présidence du groupe d’opposition

Demain, samedi 19 décembre, Dominique Reynié réunit les conseillers régionaux de la droite et du centre. La rencontre doit se dérouler entre les murs de l’hôtel Mercure à Carcassonne. Début de la réunion à 9 heures 30. L’ordre du jour est l’organisation du groupe d’opposition à la Région. Mais, en réalité, c’est l’avenir politique de Dominique Reynié qui va se jouer. Le politologue aveyronnais vise la présidence du groupe. D’après nos informations, plusieurs participants vont lui expliquer, sans détour, qu’il doit lâcher la main.

Dominique Reynié conseiller régional

Dominique Reynié conseiller régional

Depuis le soir du second tour, Dominique Reynié ne cache pas son ambition. Largement battu dans les urnes, il brigue la présidence du groupe. Ce n’est pas seulement un lot de consolation. Le leadership de l’opposition régionale offre deux belles opportunités : un tremplin et une base logistique. Un tremplin afin de rebondir et des ressources en termes de moyens financiers et de ressources humaines (collaborateurs, secrétariat…).

Pour l’ancienne tête de liste régionale, la présidence du groupe est donc une évidence. Impossible de passer à côté du tiroir caisse et de la boite à outil d’un groupe à l’hôtel de Région. Seul problème, le chemin vers l’El Dorado est barré.

Des participants à la réunion de demain vont lui expliquer que ce n’est pas pour lui. D’après une source, le discours qu’il va recevoir en pleine face est d’une redoutable limpidité. Faute d’une unanimité autour de son nom, Dominique Reynié va être prié de renoncer.

Pour décrocher la présidence du groupe, Dominique Reynié doit pouvoir compter sur la majorité des 25 conseillers régionaux de la droite et du centre. Or, d’après nos informations, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a donné consigne à ses élus de ne pas siéger aux côtés de Dominique Reynié. Au début de la réunion carcassonaise, une motion traduisant cette directive va être lue.

Cette perte des élus centristes va être alourdie par la défection d’élus Républicains. Bref, Dominique Reynié risque de se retrouver placer en situation de minorité. 

D’après un fin connaisseur de la droite régionale, 10 conseillers régionaux sont hostiles à une présidence Reynié, une autre dizaine pourrait le suivre et les 5  derniers sont suspendus dans le vide. 

Le risque est d’aboutir à une explosion de l’opposition régionale.

Le futur règlement intérieur de la nouvelle Assemblée Régionale fixera le seuil pour la composition d’un groupe. Il est actuellement à 3 en Languedoc-Roussillon et 6 en Midi-Pyrénées. Si on reste sur les mêmes bases, deux voire trois groupes pourraient voir le jour. D’après nos informations, ce scénario est parfaitement possible. On se dirigerait vers un seuil à 4 élus.

C’est pour éviter cette balkanisation mortifère que des participants à la réunion du Mercure vont plaider pour un retrait de Dominique Reynié.

Le politologue aveyronnais a montré sa pugnacité. Pas évidemment qu’il rende les armes.

Les discussions vont être âpres et la bataille de Carcassonne peut tourner à la guerre de tranchée.

En tout cas, une chose est certaine. Une partie des protagonistes a déjà pris le maquis. Plusieurs conseillers régionaux conviés par Dominique Reynié ne vont pas se déplacer. D’après nos informations, ce sera le cas de Bernard Carayon et de plusieurs de ses soutiens mais également de représentants de l’UDI.

Pour eux, « participer c’est se compter ». Pas question d’entrer dans de pseudos négocations avec Dominique Reynié (le retrait ou le clash).

Pour une frange de la droite régionale, Dominique Reynié est hors jeux. C’est acté. Inutile de se rendre dans un hôtel pour l’affirmer.

Laurent Dubois