03 Fév

VIDEO – Incident au Conseil régional entre Carole Delga et le Front National

C’est une scène inédite que l’on a vécu ce vendredi au Conseil régional d’Occitanie : la présidente a physiquement tenté de retirer le micro à un élu du Front National qui invectivait la gauche.

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La scène filmée par les caméras de la Région pendant l’assemblée plénière à Montpellier est assez incroyable : on y voit la présidente PS du Conseil Régional Carole Delga s’opposer physiquement aux propos tenus par un élu du Front National.

A ce moment, la présidente était sortie de la salle de réunion pour raisons personnelles. La séance était alors présidée par la première vice-présidente Sylvia Pinel. Les échanges sont alors houleux entre la gauche et la droite. A son retour dans la salle, la présidente Delga entend un élu FN, Emmanuel Crenne, dire que les socialistes qui « ont voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 », n’ont pas de leçon de démocratie à donner aux élus FN. Elle passe près de lui, puis revient sur ses pas et tente de lui arracher son micro.

Moment de tension. La présidente reprend alors sa place à la tribune et rappelle qu’elle ne laissera jamais passer de tels propos. La séance a ensuite été suspendue et une réunion d’urgence organisée avec les présidents de groupe.

Depuis son élection à la présidence de la région Occitanie, Carole Delga, qui doit faire face à un groupe de 40 élus du Front National, principal groupe d’opposition, s’est positionnée à plusieurs reprises en « rempart » face à l’extrême-droite.

De retour en séance, elle a réaffirmé sa volonté d’éviter tout débordement dans les prises de paroles et fustigé les élus « qui veulent faire le buzz » :

Dans cette intervention, Carole Delga fait référence à l’article 23 du règlement intérieur de l’assemblée régionale. Cet article s’intitule : « Respect de l’ordre en assemblée plénière ». Il y est notamment écrit :

La présidente a la seule police de l’assemblée. Elle peut faire expulser de l’auditoire ou arrêter tout individu qui trouble l’ordre (…)

Après cet incident, des élus de droite, comme Elisabeth Pouchelon (LR/Haute-Garonne) regrettait « qu’une nouvelle fois, Carole Delga ne tient pas ses troupes ». Le groupe Front National lui a protesté contre une « agression » de la présidente contre l’un de ses élus.

FV (@fabvalery) avec LD (@laurentdub)

Politic Café #18 : affaire Fillon, polémique Macron et petits candidats

Politic Café

Dans la 18ème livraison hebdomadaire de notre module vidéo de commentaires sur l’actualité politique de la semaine :

02 Fév

Violences présumées sur une collaboratrice : la députée Isabelle Attard boycotte une visite ministérielle de Jean-Michel Baylet.

Vendredi 2 février, Bernard Cazeneuve et son ministre de l’Aménagement du Territoire, Jean-MIchel Baylet,  doivent se rendre en Normandie.  La députée du Calvados refuse de participer à l’événement en raison de la présence, dans la délégation gouvernementale, de Jean-Michel Baylet. En octobre dernier, la parlementaire écologiste a interpellé, dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, l’ancien sénateur du Tarn-et-Garonne sur une affaire de violence sur une ancienne collaboratrice.

Jean-Michel Baylet. ministre de l'Aménagement du Territoire. Photo MaxPPP

Jean-Michel Baylet. ministre de l’Aménagement du Territoire. Photo MaxPPP

A priori, l’événement n’a rien de polémique. Le premier ministre doit « simplement » signer un Contrat de Plan Etat-Région. Une signature qui doit, notamment, profiter au musée de la tapisserie de Bayeux. Mais la participation de Jean-Michel Baylet donne lieu à un incident protocolaire. La députée du Calvados décline l’invitation de la préfecture :

J’ai appris ce matin la présence du ministre Jean-Michel Baylet. Je ne participerai pas à cette hypocrisie qui consisterait à accueillir un homme dont j’ai dénoncé les agissements graves et qui ne devrait pas être ministre.

Par ses propos, Isabelle Attard fait référence à une séance à l’Assemblée remontant au 6 octobre dernier. En plein débat sur la loi Montagne, la députée du Calvados a interpellé Jean-Michel Baylet au sujet d’un dépôt de plainte. Une plainte visant l’actuel ministre de François Hollande et portant sur des violences envers une ancienne collaboratrice.

L’affaire a déclenché un tourbillon médiatique. Le site BuzzFeed a notamment évoqué une transaction financière pour acheter le silence de la victime.

Une pétition a également circulé sur le Web pour demander la démission de Jean-Michel Baylet.

L’ancien sénateur du Tarn-et-Garonne a réagit en menaçant de saisir la justice pour diffamation.

Laurent Dubois (@laurentdub)

Pénélope Gate : aucune désertion dans les rangs selon le représentant de François Fillon en Haute-Garonne.

François Fillon est au centre d’un véritable champs de tir. Un député de son camp demande son retrait. La presse multiplie les révélations et les sondages sont mauvais. En Occitanie, les pro-Filllon sont discrets. La prudence et le silence sont la règle. Dans ce concert de mutisme, le représentant de François Fillon en Haute-Garonne prend la parole. Jean-Marie Belin dément toute infléchissement dans la mobilisation des comités locaux.

François Fillon Photo MaxPPP

François Fillon Photo MaxPPP

Il est urgent d’attendre. En Occitanie, la droite régionale ne se bouscule pas pour soutenir François Fillon. Les soutiens régionaux était peu nombreux avant le Pénélope Gate. Ils deviennent carrément transparents.C’est n’est pas vraiment étonnant. Jean-Luc Moudenc a exprimé (publiquement) des réserves sur le programme de François Fillon. Une violente tempête secoue le navire. L’opinion publique lâche le député de Paris. Ce n’est pas maintenant que le maire de Toulouse va se transformer en « parangon » de François Fillon.

Dans ce contexte, c’est un non élu qui se fait le défenseur du candidat de la droite. Jean-Marie Belin déclare :

Aucune défection dans les 8 comités locaux thématiques de François Fillon en Haute-Garonne. Ils sont fidèles. Il y a une réunion à Balma. Une autre est prévu ce soir (ndlr jeudi 1er février). Ce sont des représentants de la société civile et ce ne sont pas des gens qui attendent par peur de se mouiller. Ils réagissent en chef d’entreprise ou en agriculteurs. Ce qu’ils sont. Ils ne lorgnent pas des places et des investitures. Ils avancent en se disant que la présidentielle est proche et que quoi qu’il arrive on ne peut pas perdre de temps. Je tiens à leur rendre hommage

L’hommage rendu par Jean-Marie Bellin à ses « troupes » résonne comme une critique (en creux) des élus. D’un côté des élus timorés et, de l’autre, des soutiens issus de la société civile. Des soutiens sans arrière pensée qui vont jusqu’au bout de leur engagement. Jean-Marie Bellin ne cache cependant les doutes qui règnent dans les rangs « fillonistes » :

Il y a des doutes mais de pas de doute sur la candidature de François Fillon.

Jean-Marie Bellin parle de la « pureté de cristal » des comités Fillon. Des comités dévoués et dénués d’opportunisme. Malgré sa pureté, le cristal peut se briser.

Les prochaines semaines seront décisives pour tester, en Haute-Garonne comme dans le reste de l’Occitanie, la solidité des « fillonistes ».

Laurent Dubois (@laurentdub)

Anne-Marie Idrac, patronne de l’aéroport de Toulouse, soutien embarrassant pour Macron ?

Une nouvelle personnalité de centre droit rallie l’ex-ministre de l’Economie en vue de la présidentielle : Anne-Marie Idrac. Secrétaire d’Etat aux transports d’Alain Juppé, secrétaire d’Etat chargée du commerce extérieur de François Fillon et ancienne patronne de la RATP, elle est actuellement présidente du conseil de surveillance de l’aéroport de Toulouse. Ce qui ne manque pas de déclencher les critiques dans notre région notamment celles des opposants à la privatisation de la plateforme aéroportuaire.

Anne-Marie Idrac (Photo : MaxPPP)

Anne-Marie Idrac (Photo : MaxPPP)

Pour rappel, Médiapart avait notamment dénoncé « un pacte d’actionnaire secret » entre l’Etat (Emmanuel Macron était alors Ministre de l’économie), et les actionnaires chinois. Encore dernièrement sur notre blog, un autre candidat à la Présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan réagissait à cette privatisation forcée : « C’est une trahison, une faute économique. On a laissé une plateforme vitale pour notre industrie livrée à l’espionnage. C’est un pillage organisé ! Macron, c’est l’homme des multinationales. C’est l’imposteur de cette élection et je le dirai et répéterai ».

Pour Myriam Martin, conseillère régionale « Ensemble » (Front de gauche), « il est incompréhensible que les pouvoirs publics cautionnent de telles collusions d’intérêt, dont le ralliement de Mme Idrac n’est qu’un des symptômes ». Elle qualifie ce ralliement de « retour sur investissement ». L’avocat des opposants à la privatisation de l’aéroport va même plus loin en se demandant si ce n’est pas « une contrepartie du superbe emploi doré qu’a offert M.Macron à Mme Idrac ». « Il va falloir que M.Macron s’explique »  conclue Maître Christophe Lèguevaques.

Les soutiens d’Emmanuel Macron en Haute-Garonne, eux, ne voient pas où est le problème, au contraire très satisfaits voir venir à eux d’autres alliés que des socialistes déçus. « Anne-Marie Idrac fait partie des personnalités de droite qui ont rejoint le mouvement « En Marche » » insiste Michaël Nogal. « Elle est retirée de la vie politique mais elle a eu une belle carrière. Aujourd’hui, elle est gestionnaire de l’aéroport de Toulouse, aéroport qui se tient bien financièrement et donc les polémiques sur son ralliement, on les juge inutiles. Le dossier de cession a été géré par le prédécesseur d’Emmanuel donc ce n’est pas un sujet pour nous » conclue le référent d’En Marche en Haute-Garonne.

Quant à Anne-Marie Idrac, elle ne s’exprime pas. Il est pourtant prévu qu’elle prenne la parole samedi à Lyon… au meeting d’Emmanuel Macron.

Patrick Noviello (@patnoviello)

01 Fév

Pénélope Gate : un peu de réconfort pour François Fillon en Haute-Garonne

C’est une première. Ce mercredi 1er février, un député LR  « lâche »  publiquement François Fillon. Le parlementaire évoque ouvertement un débarquement du candidat à la présidentielle. François Fillon peut toutefois trouver un peu de réconfort du côté de la Haute-Garonne. La députée Laurence Arribagé affiche, en plein Pénélope Gate, son soutien à l’ancien premier ministre.

Laurence Arribagé avec François Fillon et Jean-Luc Moudenc (Photo : AFP)

Laurence Arribagé avec François Fillon et Jean-Luc Moudenc (Photo : AFP)

Le hasard fait bien les choses. A moins que cela ne soit volontaire. L’équipe de François Fillon lance une contre-offensive sur Twitter en lançant le hashtag #StopChasseàLHomme. Et, quasi simultanément, la députée de la Haute-Garonne, Laurence Arribagé, met un clip en ligne sur Facebook. Un clip dans lequel la parlementaire lance sa campagne et revendique le soutien de François Fillon.

Les images font défiler des lieux connus des toulousains : la Place Saint Etienne, les Bords de Garonne, le pont Neuf. Et le film est scénarisé autour d’un avion en papier. Un avion fabriqué et lancé par le délégué de circonscription, Johnny Dunal, et qui circule de mains en mains. Au fil de la trajectoire, la question des territoriaux ruraux, l’avenir des jeunes, le rétablissement de l’autorité ou de l’Europe sont évoquées.

Et d’un seul coup, le slogan fuse :

Pour une élue (ndlr Laurence Arribagé) engagée auprès de François Fillon.

La phrase est prononcée dans un mouvement de bras lançant l’avion en papier. Le fameux avion fil d’ariane du clip. Les mauvais esprits pourront toujours voir dans cette métaphore « aéronautique » une allusion inconsciente à un risque de crash. Mais ce ne serait que du mauvais esprit.

Plus sérieusement, il sera intéressant de voir combien de temps ce clip va rester en ligne.

Laurent Dubois (@laurentdub).

François Fillon lance le hashtag #StopChasseàLHomme

François Fillon subit une véritable offensive mediatico-judiciaire. Les révélations s’accumulent et l‘hypothèse d’un plan B circule de plus en plus. Mais l’équipe du candidat à la présidentielle contre-attaque sur les réseaux sociaux et demande aux militants d’Occitanie (comme du reste de la France) d’occuper le terrain avec le hashtag #StopChasseàLHomme.

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

François Fillon @AFP Photo / Thierry Charlier

Le mail est arrivé sur les PC, Mac et autres smartphones ce mercredi 1er février en fin de matinée. Les militants Les Républicains d’Occitanie et leurs « camarades » des autres régions sont priés de monter au front pour défendre François Fillon. La réplique prend la forme d’un Hasthag #StopChasseàL’Homme.

L’ancien premier ministre se défend en dénonçant un complot. Les « petites mains » sont invités à relayer le message sur Twitter. Pour motiver les troupes, le staff reprend la rhétorique utilisée par François Fillon dans les médias :

Notre candidat fait l’objet d’attaques abjectes pour déstabiliser la campagne. Jamais une telle opération d’une telle ampleur n’a été menée pour essayer d’éliminer un candidat autrement que par la voie démocratique.

Le staff de François Fillon ne se contente pas de dénoncer des basses manœuvres. Le but du courriel est de sonner le tocsin :

Pour dire qu’il est urgent que cesse cette chasse à l’homme, nous lançons le hashtag #StopChasseàLHomme. Il faut faire monter ce hashtag dans les tendances Twitter, merci à chacun de tweeter un maximum de ces messages dès réception du mail et tout au long de la journée.

Cette contre-offensive numérique sera mesurable sur Twitter. Il sera possible de vérifier son éventuel succès. Mais, en toute hypothèse, l’initiative porte un nom technique : arrêter un incendie avec une petite cuillère.

Laurent Dubois (@laurentdub)

 

Sébastien Nadot : « Sauf miracle, je n’aurai pas les 500 signatures pour la présidentielle »

Le Toulousain, candidat du Mouvement des Progressistes de Robert Hue, n’a pas encore jeté l’éponge. Mais il sait qu’il ne devrait pas parvenir à collecter les 500 parrainages d’élus pour se présenter à l’élection présidentielle.

Sébastien Nadot (Photo : MaxPPP)

Sébastien Nadot (Photo : MaxPPP)

« Sauf coup de poker et décision d’une grand partie de nous aider, je ne vois pas comment on va y arriver », reconnaît Sébastien Nadot, investi candidat à l’élection présidentielle de 2017 par le Mouvement des Progressistes, le parti de Robert Hue. 

A l’heure actuelle, il ne compte que 110 promesses, dont il n’est pas sûr qu’elles vont se transformer en signatures fermes, notamment, en ce qui concerne les élus de gauche, après la victoire de Benoît Hamon à la primaire. « Cest Robert Hue lui-même qui est le responsable de la collecte des signatures, explique Sébastien Nadot, et sa notoriété nous a assuré un seuil minimal de signatures, mais cela ne sera pas suffisant ». Le mouvement et son candidat se sont donc fixer jusqu’à mercredi prochain, le 8 février, pour prendre la décision d’arrêter la campagne.

C’est le jeu démocratique (…) On partait d’un peu trop loin »

Pour autant, le candidat n’est pas particulièrement remonté contre le système des 500 signatures d’élus : « C’est le jeu démocratique. Cela empêche notamment la prolifération de candidatures totalement farfelues. Mais ça permet aussi de mesurer que la démarche citoyenne est compliquée. J’ai manqué de relais médiatiques nationaux. Je ne suis pas parvenu à séduire les élus avec mon projet, en étant un candidat entièrement nouveau, totalement inconnu. Et puis nous n’avons pas les moyens de mettre des gens sur le terrain, partout, pour aller voir les élusOn partait d’un peu trop loin« .

D’autant que cette année, les règles ont changé : il faut toujours 500 signatures d’élus (maires, parlementaires, conseillers régionaux ou départementaux) répartis sur au moins 30 départements mais, c’est la nouveauté, ce sont les élus eux-mêmes qui doivent envoyer leur parrainage au Conseil constitutionnel (et plus le candidat qui les collecte). Tous les parrainages sont également publiés au journal officiel.

EN VIDEO / « Un candidat nommé Nadot » (reportage des étudiants en journalisme de Sciences Po Toulouse, Marie Desrumaux et Raphaël Brosse) :

Un autre « petit » candidat, Philippe Poutou, du NPA, galère également dans sa recherche des 500 signatures. Et le temps presse. Il a publié une vidéo, humoristique, dans laquelle il raconte cette chasse aux parrainages.

EN VIDEO / la chasse aux signatures de Philippe Poutou :

Le Mouvement des Progressistes avait choisi de ne pas participer à la primaire de la gauche, ce qui n’a pas aidé en matière de notoriété. La page de la présidentielle est donc en train de se tourner pour le prof de sports toulousain. Mais l’aventure politique n’est pas terminée. Le Mouvement des Progressistes compte déjà 60 candidats dans une vingtaine de départements. En Haute-Garonne, Sébastien Nadot sera candidat sur la 9ème circonscription. C’est Charles Hue, syndicaliste et fils de Robert Hue, qui représentera le mouvement sur la 5ème circonscription et Sébastien Kinach sur la 4ème.

FV (@fabvalery)