Dans un chalet, à Arrens Marssou, 2012 vit ses dernières heures. Avec un groupe d’amis, Marie-Pierre Vieu prépare le réveillon. Pour fêter la nouvelle année, la conseillère régionale a choisi un recoin de ses Hautes-Pyrénées. Avant d’empoigner une fourchette et de lever son verre, l’élue du Front de Gauche a saisi sa télécommande. Elle a regardé les vœux télévisés de François Hollande. Pour Marie-Pierre Vieu, les premiers vœux du nouveau président, « ne sont pas des vœux de changement ». Ils sont révélateurs. « François Hollande assume son virage social-démocrate ». Pas de promesses ni d’annonces. Le chef de l’Etat a martelé des leitmotivs : justice sociale, réduction des déficits, priorité à l’emploi. Marie-Pierre Vieu ne voit pas dans ce discours « des éléments d’une politique de gauche. Quand François Hollande parle compétitivité, il essaie de se rattraper sur la solidarité. Mais ses déclarations sont démenties par les faits. Dans le rétroviseur immédiat, il y a Arcelor-Mittal ». Marie-Pierre Vieu pointe les contradictions d’un « président qui n’est pas droite mais qui n’est pas non plus très socialiste ». D’ailleurs, en 2013, « le Front de Gauche va jouer sur ces contradictions. Dans les prochaines semaines, il y aura un rapport de force ». Marie-Pierre Vieu dresse un bilan négatif de l’année 2012. « En dehors de la suppression du bouclier fiscal et de l’allocation de rentrée scolaire, tout le restant est en demi-teinte : l’augmentation du SMIC, la taxation des hauts revenus, le mariage pour tous, le droit de vote des étrangers ». En 2013, le Front de Gauche « ne va ajouter une crise (politique) à la Crise (économique) ». Néanmoins, il va tout faire pour infléchir la ligne de François Hollande.
LD