L’été porte conseil. Début juillet, Jacques Valax est député et conseiller général. Fin aout, il est candidat aux municipales. Entre-temps, l’élu tarnais a réfléchi. « Pendant un an », il a dit qu’il « ne partai(t) pas ». Pendant que les albigeois bronzent sur les plages, Jacques Valax révise son jugement. Il passe ses vacances à Albi. Et, après avoir « lister le pour et le contre », il annonce, début septembre, sa décision à son entourage. Pour lui, ce choix est « le contraire d’une solution de tranquillité ».
Jacques Valax, candidat aux municipales à Albi. Photo : LDubois/France3MidiPy
« La facilité serait d’attendre la fin de (sa) carrière politique, en 2017, puis d’arrêter ». Mais Jacques Valax ne veut pas « se planquer ». Il « aime trop le combat » et il ne s’imagine pas en jeune retraité. 2017, c’est quasiment demain. La télévision et les livres ne suffiront pas à combler ses journées.
Le parlementaire sait que les municipales vont être difficiles.
Il reconnait que « le bilan de Philippe Bonnecarrère est globalement positif. Il a fait des réalisations. Il a notamment donné un côté esthétique à la ville qui est reconnu par tous ».
Jacques Valax ne peut pas construire sa candidature en détruisant l’action du sortant.
Il le dit ouvertement, honnêtement : » je ne vais pas critiquer farouchement Philippe Bonnecarrère« .
Autre difficulté : le climat national.
Jacques Valax est un parlementaire socialiste. Ses votes à Paris, la lourde impopularité de l’Elysée peuvent plomber ses chances. Ses concurrents ont perçu la faille. Ils jouent de la dague. Et notamment d’une lame empoisonnée : la fiscalité. Lors d’un conseil municipal, lundi dernier, Philippe Bonnecarrère a commencé à affuter ses piques.
Pour Jacques Valax, le danger n’existe pas. Il jouit d’une vraie notoriété. Le nom de Valax est connu dans tous les coins et les recoins de l’Albigeois. Cette équation personnelle l’immunise contre le rejet de François Hollande. Jacques Valax ne l’exprime pas aussi ouvertement. Mais cette conviction transpire de ses demi-réponses et de ses semi-silences.
Il n’a pas tort. Pour les albigeois, Jacques Valax est Jacques Valax. Il est adoré ou détesté. Le personnage est clivant. Mais il ne laisse jamais indifférent. Ses coups de gueule, parfois ses coups de sang, son profil et son visage sont connus. Un père reconnu et apprécié finissent de transformer Jacques Valax en figure locale.
Néanmoins, à 62 ans, Jacques Valax découvre un nouvel univers.
Jusqu’à présent, il a gagné tous ses combats électoraux. Cantonaux. Régionaux. Et législatifs.
Jacques Valax a même pris son siège de député à un des ministres les plus titrés de la Ve République. Il a été élu sur la circonscription de l’ancien ministre de la Défense, de l’Intérieur, de l’Espace, du Logement, de l’Equipement, des Transports et des Télécommunications de François Mitterrand : Paul Quilès.
Mais attention !!! Une législative est une élection d’étiquettes. L’électeur vote en fonction des dossards. Et la circonscription de Jacques Valax est une des circonscriptions les plus à Gauche de France. Si, un jour le Parti Socialiste investi par erreur un mouton, l’heureux herbivore va se retrouver au Palais-Bourbon. Jacques Valax a le sens des contacts humains. Il est chaleureux. Il parle beau. Bref, il a des atouts dans sa manche.
Cependant, une élection municipale reste une élection municipale. Il faut incarner un projet, animer une équipe. Il faut nouer des partenariats, savoir s’entourer et maîtriser les dossiers. Pour une cantonale ou une régionale, le plus difficile est d’être sur la liste. Ensuite, il suffit de profiter de la force motrice d’une locomotive. Quand elle s’appelle Malvy l’arrivée sur un bon quai est quasiment assuré. S’agissant d’une municipale, tout est à faire.
Jacques Valax ne peut et ne doit compter que sur lui même. Des partenaires peuvent apporter du muscle et des neurones. Mais, pour la première fois dans sa vie politique, il est sa propre colonne vertébrale.
De surcroit, Albi n’est pas Carmaux. Des quartiers de la ville ont le cœur à droite. il va falloir convaincre. Et même vaincre des réticences. Venir à bout de résistances.
Jacques Valax a du pain sur la planche. Il va devoir remonter ses manches.
Pour lui, mars prochain, c’est maintenant.
Laurent Dubois