Je ne suis pas cavalier. Chaque fois que je suis monté sur un cheval je suis redescendu. Très vite. Le nez dans la poussière. Néanmoins, pour des raisons familiales, je fréquente les écuries. Le hasard fait bien les choses. Une question politique a déboulé – au grand galop – dans les box. L’Europe aurait pu gâcher le noël de nombreux clubs équestres.
Dimanche 18 décembre. 15 km de Toulouse. Ecuries « En Graougnou ». Une centaine d’enfants et autant de parents fêtent noël. Les poneys portent guirlandes et emportent leurs jeunes cavaliers dans des jeux imaginés par les moniteurs. Des vapeurs de vin chaud et une odeur de chocolat montent au milieu des rires. Malgré un ciel couvert, aucun nuage noir.
Et pourtant…
Pendant des semaines, à Gragnague et ailleurs en Midi-Pyrénées, l’horizon a été menaçant. Une hausse – imposée par l’Europe – de la TVA planait. Ce coup de « cravache » bruxellois a « cabré » le milieu de l’équitation. Les professionnels du cheval ont « rué » dans les brancards. Non sans raison. Des milliers d’emplois étaient en péril.
Les responsables des écuries « En Graougnou » – Christophe et Hélène Giroud – confirment. Ils doivent recruter deux moniteurs. En cas d’augmentation de la TVA, une seule offre d’emploi aurait été publiée.
Tout cela appartient au passé. Le Parlement français a limité les dégâts. Un aménagement a été trouvé. La hausse est limitée. Néanmoins, une – mauvaise – impression demeure.
Décidemment, l’Europe a un problème avec les européens. Lointaine, hautaine elle alimente – par son « juridisme » – un sentiment de rejet. Face à la Crise, elle est présentée – à juste titre – comme une solution. Dans l’esprit de nos concitoyens, c’est une gêne. Pire une « adversaire ».
L’exemple de la TVA sur l’équitation est édifiant. Cette affaire a mobilisé – à des degrés divers – les six cent mille cavaliers français. Sans parler des familles et les salariés des entreprises concernées. Le message entendu est confondant : la réglementation communautaire « vaut » bien quelques emplois sacrifiés.
Malgré dix ans d’études juridiques et un doctorat en poche, cette « logique » m’échappe totalement. J’image la réaction des personnes n’ayant jamais gouté aux délices de la jurisprudence communautaire.
L’Europe a des qualités. Mais il lui manque un talent essentiel.
L’art de se faire aimer.