04 Oct

Deux élus RN du Tarn-et-Garonne font défection et rejoignent Debout la France

La crise au sein du Rassemblement National (ex-FN) dans le Tarn-et-Garonne se poursuit. Deux élus dont une conseillère régionale d’Occitanie viennent de claquer la porte pour rejoindre le parti de Nicolas Dupont-Aignan.

AFP

« Nous sommes dans l’impossibilité de poursuivre notre travail et notre engagement, au service de notre pays et de notre région, au sein du Rassemblement national dans le Tarn-et-Garonne. Nous restons fidèles, avant tout à nos idées patriotes et souverainistes ».

Les portes claquent au RN du Tarn-et-Garonne : deux élus, la conseillère régionale et conseillère municipale de Montauban Dominique Bagur et le conseiller municipal de Moissac Patrice Charles viennent de faire défection et annoncent rejoindre Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan. Avocat de profession, Patrice Charles défendait régulièrement les intérêts d’élus ou de membres du RN devant les tribunaux.

Depuis plusieurs mois, l’ambiance est délétère au RN du Tarn-et-Garonne. En fait, depuis l’arrivée dans le département de Romain Lopez, investi candidat sur la 2ème circonscription aux législatives de juin 2017, mais battu par la sortante Sylvia Pinel. Ça ne passe pas entre l’ancien assistant parlementaire de Marion Maréchal et certains des membres historiques du FN dans le département.

Les noms d’oiseaux et les petites piques entre amis ont fini par conduire au divorce. Le RN (ex-FN) est souvent prompt à critiquer les guéguerres internes dans les autres partis politiques. Une nouvelle fois dans l’histoire du parti de Marine Le Pen, on se lance la vaisselle à la figure, au point de finir par faire ses valises et par claquer la porte.

FV (@fabvalery)

14 Sep

Envoyé par erreur, un texto de l’assistante de la députée LREM Elisabeth Toutut-Picard choque les enseignants grévistes du collège d’Auterive

Le message destinée à la députée a été envoyé par erreur… à un enseignant gréviste. L’assistance reconnaît son erreur et endosse la responsabilité des propos qui y sont tenus.

Photo : Maxppp

Il y a des messages qui arrivent sur votre smartphone qui font sourire, surprennent, émeuvent ou parfois choquent. Un professeur gréviste du collège d’Auterive (Haute-Garonne) a reçu un texto de l’assistante parlementaire de la députée LREM de la 7ème circonscription de la Haute-Garonne, Elisabeth Toutut-Picard, qui lui a inspiré comme réaction : « Ecoeurant ! ».

Les enseignants sont en grève après la suppression de deux classes dans ce collège de plus de 800 élèves. Ils se battent pour récupérer des moyens et font feu de tout bois : médias, élus locaux, parlementaires. Il faut mobiliser pour obtenir gain de cause. Sollicitée, la députée de la circonscription a œuvré, selon sa permanence, pour trouver une solution, contactant notamment le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer. En vain.

Même si la mobilisation continue au collège, la députée a décidé de « ne pas aller au-delà » de ces démarches, estimant qu’elle était allée au bout de ce qu’il était possible de faire.

Et donc, arrive ce texto envoyé par erreur.

Alors qu’elle pensait l’adresser à la députée, son assistante parlementaire l’a envoyé en fait sur le portable d’un des enseignants en grève. Le texte qui a choqué les enseignant est le suivant :

Il sait que tu as été à leur côté jusqu’au bout de ce que tu pouvais faire. Enfin c’est ce que tu as laissé croire et c’est très bien (smiley sourire) »

Ce « c’est ce que tu as laissé croire«  passe mal dans la communauté éducative mobilisée du collège d’Auterive. « C’est du foutage de gueule, réagit le porte parole des enseignants grévistes. On nous prend pour des imbéciles. Loin de nous l’idée de faire une utilisation politique de cette erreur : en la contactant on savait que la députée faisait partie de la majorité qui soutient de gouvernement qui est à l’origine de ce qui nous arrive. Elle a fait le job mais en matière de représentation pas de convictions ».

Contactée par le blog politique, l’assistante parlementaire de la députée, Karine Brun, a reconnu l’erreur. Elle indique en avoir immédiatement informé la députée, assumer ces propos qui ne sont pas ceux de la parlementaire et s’être excusée auprès du destinataire.

« C’est maladroit, ce sont des paroles malheureuses et je m’en excuse, nous explique-t-elle. Pour autant, je vous confirme que la députée a fait ce qu’elle a pu pour le collège d’Auterive. D’ailleurs le texto se poursuit par ses mots : 

Tu ne pouvais pas aller plus loin, tu as fait ce que tu as pu. Si le ministre ne peut pas intervenir qui le pourra ? Tu les as soutenu comme tu pouvais. Et j’espère qu’ils s’en sont rendu compte. J’espère qu’ils vont réussir, vraiment. Mais c’est dur très dur. J’espère que le ministre va te répondre. On leur transmettra des infos dès qu’on en aura ».

Voilà pour la boulette, qui a du mal à passer auprès des enseignants même si ce n’est qu’une anecdote par rapport à leur combat.

Chacun de nous a déjà envoyé au moins une fois un texto au mauvais destinataire. Quand on fait de la politique, sans doute faut-il tourner 7 fois son pouce sur son écran avant d’appuyer sur « envoyer ».

FV (@fabvalery)

10 Sep

Jean-Luc Moudenc : « Si je dis que je suis candidat, je lance la campagne et si je dis que je ne le suis pas, je la lance aussi »

A moins de 18 mois des élections municipales, le maire de Toulouse ne souhaite toujours pas indiquer ses intentions… même si personne ne doute de sa candidature.

Jean-Luc Moudenc (Photo : Vincent Isore / MaxPPP)

Avant l’heure, c’est pas l’heure, pour Jean-Luc Moudenc. Interrogé (une nouvelle fois) ce lundi 10 septembre lors de sa conférence de presse de rentrée au sujet de ses intentions pour les élections municipales de 2020, le maire LR de Toulouse a usé (encore une fois) de sa pirouette favorite, repoussant ainsi les questions sur son éventuelle (et évidente) candidature à un nouveau mandat, en voulant rester le maître des horloges :

Si je vous dis que je ne suis pas candidat, je lance la campagne et ma succession. Si je vous dis que je suis candidat, je lance aussi la campagne ».

Le maire ne manque pas, pour autant, de noter avec espièglerie que parmi ses adversaires politiques la course (interne) est déjà lancée, notamment au PS. Mais lui ne démarrera que quand il l’aura décidé, sans doute pas avant les élections européennes (26 mai 2019). Et d’entamer, comme les « sortants » le font souvent, le refrain classique :

Moi je suis maire jusqu’au bout de mon mandat, je ne suis pas en campagne électorale. Les Toulousains, quand je les rencontre, ne me parlent pas de cela, ils me parlent de leurs problèmes et des solutions que l’on peut y apporter.

Jean-Luc Moudenc sait que le temps joue en sa faveur. Les Européennes permettront de fixer les positions des uns et des autres, notamment de savoir si Les Républicains, dont il est toujours membre, adoptent une ligne pro-européenne ou au contraire euro-sceptique sous l’impulsion de leur président Laurent Wauquiez.

Surtout, Jean-Luc Moudenc, reste « Macron-compatible » même s’il critique (prudemment) de temps en temps quelques mesures du gouvernement. Jean-Luc Moudenc joue la montre pour tenter de bâtir une nouvelle majorité encore plus large que celle (déjà étendue) de 2014 en y adjoignant La République en Marche. Candidate (presque) naturelle du parti d’Emmanuel Macron, la Garde des Sceaux toulousaine Nicole Belloubet a finalement dit qu’elle n’irait pas.

Une candidature aux municipales titille des « Marcheurs » toulousains mais Jean-Luc Moudenc peut compter sur son ami, le Premier ministre Edouard Philippe, pour faire la police (ou le vide) autour de lui. En attendant, pas question de lancer la campagne trop tôt. Avant l’heure, c’est pas l’heure.

FV (@fabvalery)