Financement, conditions de travail et prise en charge médicale des résidents… La commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale souhaite dresser le diagnostic des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). La mission qui a été confiée le 2 août dernier à Monique Iborra débute ce mardi 5 septembre.
Monique Iborra n’a pas attendu le lancement officiel des auditions ce mardi matin à l’Assemblée Nationale. « Déjà sollicitée en Occitanie, j’ai toujours dit que j’auditionnerai ceux qui voulaient l’être ». Dès ce lundi 4 septembre donc, jour de rentrée, la députée désormais « En Marche » a reçu en fin de matinée dans sa permanence parlementaire de Tournefeuille des représentants régionaux de la Fédération Hospitalière de France. Elle a ensuite déjeuné avec des responsables du secteur privé avant de rencontrer dans l’après-midi une association de directeurs d’Ehpad, discuté avec du personnel d’une maison de retraite de Grenade sur leur condition de travail avant de boucler sa journée avec un représentant CFDT Santé Sociaux.
Une mission « flash » quèsaco ?
Il faut dire que Monique Iborra n’a pas de temps à perdre. Comme son nom l’indique et c’est une première, sa mission « flash » va être menée dans un temps record. Après une vingtaine d’auditions parisiennes, Monique Iborra devrait présenter ses conclusions devant la commission des affaires sociales dès le 13 septembre. Mais le travail ne sera pas fini pour autant. « La deuxième étape sera un approfondissement sur un sujet que nous aurons choisi avec la commission parlementaire pour aller plus loin. J’aurai alors six mois devant moi, et cette-fois-ci uniquement sur le terrain. C’est ensuite que je remettrai mon rapport définitif et mes recommandations » précise l’élue.
Entre-temps, ce vendredi matin, Monique Iborra fera déjà un point d’étape avec la Ministre de la Santé. Parmi les questions soulevées à l’origine de cette mission parlementaire et une des priorités d’Agnès Buzyn : celle concernant la réforme de la tarification en cours. A la demande de la Ministre, un comité de suivi va être spécifiquement consacré à cette réforme. Devraient y être associés l’Assemblée des Départements de France, les Agences Régionales de Santé et les gestionnaires d’Ephad.
Tarification en question
La question des tarifs est effectivement au cœur des préoccupations à la fois des résidents ou de leurs familles mais aussi du côté des collectivités, Départements en tête. La Ministre de la Santé se veut rassurante en ayant annoncé fin août que la perte de financement des Ehpad sera contrebalancée par la hausse de financement des Assurances Maladie. « Pour l’heure la question de la tarification est assez tordue reconnaît Monique Iborra. Nous savons qu’il faudra éclaircir tout ça ».
« J’avais déjà demandé à deux reprises une telle mission parlementaire, insiste la députée LREM de Haute-Garonne. La loi sur le vieillissement sur laquelle on devait légiférer portait principalement sur le maintien à domicile. Cela doit rester un objectif majeur évidemment. Mais les Ehpad, à leur création étaient censés accueillir des résidents à partir de soixante ans. Aujourd’hui, ils y arrivent souvent beaucoup plus tard. Certaines personnes sont obligées de vendre leur maison pour financer leur prise en charge. C’est un problème de société qui nous concernera tous un jour ou l’autre »
Tous concernés
Le premier comité de suivi sur la tarification des Ehpad devrait se réunir le 25 septembre prochain. Il pourra d’ores et déjà bénéficié des premiers enseignements de la mission « flash » de Monique Iborra. Sur un tout autre aspect, Agnès Buzyn a annoncé la présentation d’un plan de prévention de la maltraitance dans les Ehpad pour le second semestre 2018. Mission « flash » donc dans l’immédiat mais travail au long cours sur la prise en charge de nos anciens…
Patrick Noviello