06 Fév

Pourquoi et comment l’ex-maire de Toulouse Pierre Cohen va quitter le PS

Le mouvement de Benoît Hamon, Génération-s, vient de publier son organigramme national. L’ancien maire (PS) de Toulouse, Pierre Cohen, est en charge du pôle Démocratie.

Pierre Cohen et Benoit Hamon. Photo : MaxPPP/Perrere

Pierre Cohen et Benoit Hamon. Photo : MaxPPP/Perrere

Génération-S se dote d’une équipe d’animation. Avec le conseil des membres, c’est le second pilier du mouvement de Benoît Hamon. Parmi les nouveaux membres de cette nouvelle instance figure l’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen. Ce n’est pas vraiment une surprise. Pendant la campagne présidentielle, Pierre Cohen était en charge de l’Innovation territoriale au sein du staff de Benoît Hamon. Soutien de la première heure, l’ancien maire de Toulouse franchit, toutefois, un pas supplémentaire.

En 2017, pendant la course à l’Elysée, Benoît Hamon est le candidat du PS et il est membre du parti socialiste. Mais, depuis juillet dernier, Benoît Hamon a quitté son ancien parti pour fonder un nouveau mouvement. De son côté, Pierre Cohen a choisi un entre-deux. L’ex-maire de Toulouse est toujours adhérent du PS. Mais, pour le moment, Pierre Cohen n’a pas suivi l’exemple de Benoît Hamon.

Un de ses proches, Christophe Lubac, a démissionné de ses responsabilités au sein du PS 31. Selon nos informations, les proches de Pierre Cohen désertent les réunions de la fédération socialiste. Mais l’ancien maire de Toulouse n’a pas formellement claqué la porte du parti.

Sa nomination au sein des instances nationales de Génération-S va-t-elle changer la donne ?

Ci-dessous : l’équipe d’animation de Génération-s (cliquez sur l’image pour l’agrandir) :

generations

Du côté du PS et du 1er fédéral de la Haute-Garonne, c’est le silence radio. Depuis des semaines, Sébastien Vincini demande aux soutiens de Benoît Hamon de clarifier leur position. Mais, contacté par France 3 Occitanie, le patron du PS31 ne commente pas le nouveau statut de Pierre Cohen dans l’organigramme de Génération-S.

Pierre Cohen cultive, quant à lui, un « vrai-faux » suspens. Pierre Cohen revendique le statut « d’observateur attentif » et fixe une échéance : le prochain congrès du PS. Mais ses propos laissent transparaître l’issue :

Pour la première fois, je ne signe aucune motion et je ne serai candidat à aucun poste au niveau local, départemental ou national et quand je serai dans l’obligation de choisir, je prendrai mes responsabilités

Le départ de Pierre Cohen du parti socialiste est, visiblement, programmé. Il interviendra après le Congrès, en mars prochain. Le futur ex-socialiste ne veut pas mettre du sel sur les plaies même s’il s’exprimera « sur la situation du PS, le moment venu ». L’ancien maire de Toulouse est convaincu qu’une union de la gauche est nécessaire et il ne veut pas entretenir une division. Sa communication est donc maîtrisée.

Mais, sur le fond, la conclusion est parfaitement évidente. Pierre Cohen appartient désormais à l’équipe de coordination qui, en liaison avec le conseil des membres, prépare la rédaction du statut et du règlement intérieur de Génération-S. L’été prochain, en juin-juillet 2018, ce travail débouchera sur la création d’un véritable parti. Congrès socialiste ou pas, il ne sera plus possible à Pierre Cohen de cumuler l’appartenance au PS et au nouveau parti en cours de constitution.

C’est d’ailleurs pour anticiper cette échéance (en forme de rétroplanning) que Pierre Cohen s’exprimera publiquement en mars prochain.

Laurent Dubois (@laurentdub)