Les journées du patrimoine connaissent toujours un grand succès. Surtout quand il s’agit de découvrir les ors de la République et de visiter les Palais Nationaux. Seul inconvénient : l’affluence et les files d’attente. Mais il existe toutefois une solution pour profiter confortablement de l’un des plus beaux ministère de France : une invitation de Jean-Michel Baylet. Le ministre de l’Aménagement du Territoire ouvre les portes de l’Hôtel de Castries. Des maires du Tarn-et-Garonne et les parlementaires de la région LRMP ont eu droit à une visite guidée.
A Paris, l’Hotel de Castries est un « local » PRG. Les lieux ont été occupés de mai 2012 à février 2016 par Sylvia Pinel. De 1997 à 2000, un autre ministre radical (actuellement président d’honneur du parti), Emile Zuccarrelli a également posé ses valises au milieu des sculptures en bois de Verbeckt. Tout naturellement, Jean-Michel Baylet se sent un peu comme chez lui rue de Varenne. Et tout aussi naturellement, le lendemain de sa nomination, l’actuel locataire a tout fait pour récupérer le bien « familial ». Quitte à expulser la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse.
Jean-Michel Baylet pourrait invoquer des raisons sentimentales pour justifier son attachement à la prestigieuse adresse du faubourg Saint-Germain. Il n’a jamais confessé publiquement sa passion pour Stendhal et Mozart. Mais ces deux monuments de la culture ont fréquenté l’Hotel de Castries. Au delà d’un réflexe patrimonial, c’est (peut être) la petite et la grande histoire qui lient Jean-Michel Baylet à un édifice construit par le seigneur de Nogent.
En tout cas, une chose est certaine. Jean-Michel Baylet a souhaité partager son amour des lieux avec quelques privilégiés. Des maires du Tarn-et-Garonne et les parlementaires de sa région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées ont pu bénéficier d’un accueil VIP.
Le ministre des Collectivités Territoriales est en plein Congrès des maires. Un congrès qui s’annonce compliqué et tendu. Grogne et fronde autour des baisses de dotation de l’Etat. L’actualité sociale est également brûlante. Manifestations à répétition contre la loi El-Khomri. Les invités pouvaient s’attendre à un discours politique ou du moins à quelques mots sur la situation et les tensions du moment. Pas du tout. C’était juste une opération « portes ouvertes« . En présence de Sylvia Pinel, députés et sénateurs ont eu droit à une vraie visite guidée avec un guide professionnel.
Evidemment, une collation a permis à ces visiteurs d’un soir de profiter pleinement du moment et de récupérer après le défilé dans les nombreuses pièces du Palais. L’autre « fournée » d’invités (une quarantaine d’élus tarn-et-garonnais avec leur conjoint) a bénéficié d’un supplément. Un supplément d’âme en forme de confession. Jean-Michel Baylet a souligné que c’est grâce au Tarn-et-Garonne qu’il est actuellement au 42 rue de Varenne.
En dehors de cette séquence « émotion », pas de propos sur les dossiers du moment. Des dossiers brûlants qui concernent les maires du Tarn-et-Garonne comme tous les maires de France.
C’est le grand avantage des belles adresses et des hauts murs des hôtels particuliers. Ils fournissent un écrin doré. Mais surtout ils étouffent les bruits et les clameurs de la rue.
Laurent Dubois (@laurentdub)