Dimanche 29 novembre, des syndicats et des associations doivent battre le pavé. Objet de la mobilisation : Pour le Climat et contre le dérèglement climatique. Avant l’ouverture de la Conférence de Paris, France Nature Environnement et un cortège d’associations ont prévu de défiler dans les rues de Toulouse. Mais le projet se heurte à un obstacle : la préfecture. Une interdiction pourrait remiser les banderoles et les slogans au placard. Gérard Onesta et les organisateurs refusent de céder et envisage de braver la décision du préfet.
Depuis l’instauration de l’Etat d’Urgence, des réunions publiques peuvent être interdites. D’après Gérard Onesta, c’est le sort qui attend la manifestation de dimanche. Mais il n’est pas question de céder.
Samedi 21 novembre, 10 000 à 12 000 personnes se sont réunies à Toulouse contre « la barbarie » et en mémoire des victimes des attentats parisiens. De nombreux élus et (fait rarissime) le préfet de Région, Pascal Maihlos, se sont retrouvés dans un cortège qui est partie, vers 15 heures, de la Place Jeanne d’Arc avant de prendre les Boulevards et de terminer son parcours vers Compan-Caffarelli et Saint-Cyprien.
Gérard Onesta était dans le cortège et il n’accepte pas la menace d’interdiction qui plane sur la manifestation de dimanche prochain :
« La préfecture applique une sécurité à géométrie politiquement variable. C’est la même manifestation, dans la même ville et dans les mêmes conditions. Si le préfet a des informations sur des menaces. Il faut dire lesquelles et ne pas se contenter d’interdire la manifestation et fermer les écoles et le métro ».
Interdiction ou autorisation, Gérard Onesta défilera dimanche prochain :
« Je vais prendre ma brosse à dents avec moi au cas ou je serai incarcéré. Si je dois me faire embarquer je serai embarqué mais je ne serai pas le seul ».
Dans l’absolu, une manifestation non autorisée peut être dispersée par les forces de l’ordre. Mais on image mal que le préfet choisisse cette option. Pour éviter de sortir la matraque, la préfecture peut finir par autoriser le rassemblement et déployer des effectifs de police suffisants pour garantir un bon déroulement.
C’est la solution la plus sage. Mais c’est aussi une formule pas vraiment évidente.
Les services de sécurité sont sur la brèche et les fonctionnaires hyper-sollicités.
Une autorisation va éviter une polémique politique.
Mais les syndicats policiers risquent de faire la grimace.
Au delà de la marche sur le climat et des déclarations de Gérard Onesta, les interrogations autour de la manifestation du 29 novembre sont révélatrices. Elles (dé)montrent une parfaite évidence : les Régionales 2015 se déroulent dans un contexte extra-ordinaire.
Laurent Dubois