Les touristes n’auront jamais vu autant de tracteurs sur la route des vacances. Pourtant nous savons tous depuis longtemps ce que représentent les agriculteurs dans notre pays. Acteurs essentiels pour l’économie locale, aménageurs du territoire et avant tout fournisseurs d’aliments à la population.
« Avant tout » ai-je dit ? Peut-être me suis-je tromper ? Nous nourrir ne serait plus la vocation première des paysans et le cœur du conflit actuel est sans doute là. Nous semblons désormais consommer de nombreux aliments ou produits venus de pays voisins voire de l’autre bout du monde. Et ce alors que ces denrées pourraient se trouver beaucoup plus facilement aux portes de nos villes.
Ceci nous ramène à la réflexion qu’avait eu dans une de nos émissions un candidat Europe Ecologie les Verts. Il se déclarait reconnaissant à jamais envers les paysans même s’il n’était pas toujours d’accord avec certains modes de cultures. Il leur vouait le plus grand respect car disait-il “si la France avait pu manger sous l’occupation, c’était uniquement grâce à eux”. Une dette désormais soldée ou oubliée. Du moins par certains représentants des pouvoirs publics qui ne commandent même plus français pour leurs cantines.
Depuis ces heures sombres qu’a connu notre nation, les temps ont évidemment bien changé. Les français découvrent donc des barrages plus ou moins filtrants et nos téléspectateurs s’aperçoivent (ou pas) que nos produits agroalimentaires de consommation courante sont loin d’être tous issus de nos terroirs. Ce que tout le monde sait en revanche depuis un moment, c’est que les prix ne baissent pas, au contraire, et que les éleveurs n’arrivent plus à se dégager un véritable salaire.
Et les experts de s’interroger : produit-on trop ? N’est-ce pas le système dans sa globalité qu’il faut revoir ? Fin juin, nous réalisons une de nos dernières émissions de la saison sur cette problématique. Un des représentants de la filière bovine assénait un constat sans appel : “On a un produit beaucoup trop cher par rapport au consommateur et qui ne nourrit pas l’homme qui l’a produit. C’est paradoxal. C’est un enjeu important qu’il faut revoir. Il faut tout raser et recommencer”.
Patrick Noviello