10 Avr

A la vie, à la mort !

Nous sommes en 2014, en France, dans une région ni pauvre, ni richissime. Avez-vous entendu parler de l’histoire de cette fillette de huit ans enterrée dans un caveau anonyme et communal de Nailloux en Haute-Garonne ?

Non ce n’est ni du Zola, ni du Hugo. Ça se passe aujourd’hui, près de chez nous.

Les parents d’élèves de la commune ont lancé un appel aux dons pour lui donner une autre sépulture. Évidemment nous ne sommes pas tous égaux face à la vie. On ne choisit pas la condition sociale de sa famille et donc le cadre économique dans lequel on va grandir. On ne choisit pas non plus sa constitution physique qui va peut être nous faire disparaître trop tôt d’une maladie incurable. Mais apparemment nous ne sommes pas non plus égaux face à la mort. Ne jouons pas les surpris.

Qui n’a pas été confronté à la mort soudaine d’un proche à qui il faut donner une sépulture dans l’urgence ? Le deuil n’a pas débuté qu’il faut déjà faire les comptes. Indécent ? Non, logistique. Quelle cruauté quand même… Des annonceurs nous préviennent pourtant vantant leurs assurances obsèques à longueur d’année, mais tout le monde ne peut pas lâcher cinq Smic pour prévoir ce que beaucoup d’entre nous ne souhaitent à personne et encore moins à leurs proches ou eux-mêmes.

Imaginez les parents de cette fillette ! Ils ont du se résoudre à la laisser aux côtés d’inconnus, elle, qu’ils imaginent désormais si seule et si loin d’eux. Il n’est point question de religion ici. Chacun doit pouvoir se recueillir comme il le souhaite face à une tombe, une urne, un endroit chéri du disparu où ses cendres ont été répandues et que sais-je encore. Mais chacun doit au moins avoir ce choix. Rien d’utopique là-dedans. Il s’agit d’un choix de société.

La fin des concessions à perpétuité voilà peu a commencé à interpeller l’opinion, mais certainement pas assez.

En démocratie, l’Etat est le garant de la vie de ses concitoyens à une multitudes de niveaux (crèches, écoles, emploi, santé, retraite, etc…) mais que doit-il en être de leur mort ? À méditer.

Patrick Noviello