21 Fév

EXCLUSIF : le numéro 2 du PRG livre son pronostic sur les municipales

PRG ©AFP

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Sur les bords de la Garonne ou les rives du Tarn, le nom glisse. Les oreilles midi-pyrénéennes ne connaissent pas Guillaume Lacroix. Et pourtant. Cet élu de l’Ain s’intéresse à Toulouse, Albi ou Montauban. Secrétaire national du PRG, il est en charge des élections. Tractations avec le PS. Arbitrages au sein du parti. Guillaume Lacroix est le porte voix, parfois le porte flingue, de Jean-Michel Baylet. Trente jours avant le premier tour des municipales, il fait un premier bilan des listes en course. Il livre également son analyse nationale du prochain scrutin local.

Le 6 mars les candidatures seront closes. Depuis le mois de septembre, la chasse aux candidats a été ouverte. Recherche désespérée, souvent désespérante, de femmes afin de respecter une parité désormais obligatoire. Et surtout négociations entre partenaires pour arriver unis au premier tour. La pré-campagne s’achève dans quelques jours. Elle n’a pas été de tout repos. Les téléphones ont chauffés. Certaines oreilles aussi.

A Albi le PRG a connu de sérieuses turbulences. Le responsable local a même été  exclu. Deux courants ont rejoint les deux camps adverses. Une frange est allée du côté du socialiste Jacques Valax. Une fraction a rallié la dauphine du maire sortant, Stéphanie Guiraud-Chaumeil. A Montauban l’ambiance est également explosive. Jean-Michel Baylet a du descendre dans l’arène pour dissuader des dissidents. Des membres de son parti étaient prêts à affronter le socialiste  Roland Guarrigues.

Guillaume Lacroix a vécu ces événements au premier rang. Les conversations téléphoniques  et les réunions ont rythmé ses journées et ses soirées. Les investitures et autres délices des coulisses relèvent du domaine « présidentiel ». Jean-Michel Baylet coupe et tranche. Mais le patron des élections est tout de même au centre des grandes manœuvres

Des grandes manœuvres qui passent par une ligne rouge. Un contact direct avec Christophe Borgel. Le député de Haute-Garonne est l’homologue socialiste de Guillaume Lacroix. Entre les deux hommes, le ciel est au beau fixe. Le socialiste n’a toujours pas obtenu l’exclusion du PRG du concurrent de Pierre Cohen. Mais, malgré ces tensions amicales, Guillaume Lacroix parle « d’un duo qui fonctionne ». Pour le responsable du PRG  » Christophe Borgel a ardemment défendu les intérêts du PS. Il est dans le rapport de force mais il sait aussi écouter ». Les radicaux de gauche dénoncent régulièrement le comportement hégémonique des socialistes. Guillaume Lacroix préfère retenir la qualité de sa relation avec son interlocuteur. Une autre personnalité rejoint le club très fermé des partenaires respectueux. Guillaume Lacroix cite également le maire de Toulouse, Pierre Cohen.

Ces bons points appartiennent au passé. Le Temps des marchandages est terminé. Place au combat électoral. Guillaume Lacroix aborde l’échéance avec une préoccupation : la participation. L’impopularité de François Hollande. Le risque d’un vote sanction. Guillaume Lacroix les admet. Il sait que son camp prend le départ avec un boulet aux pieds. Mais « ce qu’ (il) a surtout compris c’est que la mobilisation des électeurs est un enjeu essentiel.

Guillaume Lacroix n’a pas de pronostic sur le taux de participation. Il exprime juste une préoccupation. En revanche, il a une idée sur les résultats. Pour lui,  » le FN va faire une percée ». Les derniers sondages montrent un tassement du parti de Marine Le Pen. Mais Guillaume Lacroix « sent monter le danger. Il dénonce « escroquerie politique ».

 » A Orange (dans le Vaucluse), les électeurs ne sont pas prêts à revoter pour le FN. Ils connaissent l’incompétence des maires d’extrême-droite ». Pour le secrétaire national du PRG,  » le FN n’est pas un parti républicain. Voter FN, c’est voter contre la République. C’est voter pour le seul mouvement politique français qui se transmet de père en fille et en petite fille ». Mais surtout « c’est un parti qui ne sait pas gérer les communes ».

Guillaume Lacroix souhaite arracher les masques. Le geste est salutaire. L’efficacité est douteuse. Les électeurs ne votent pas uniquement avec leurs cerveaux. Ils entrent aussi dans l’isoloir avec des ressentiments. Des ressentiment qui, en 2014, sont forts et nombreux.

Verdict le 23 mars prochain.

Laurent Dubois