Un « 4ème étage » et une vue surplombante du Capitole. Jean Iglésis a bien choisi son bureau. Le président de l’UDI 31 navigue dans les méandres des municipales. Un peu de hauteur le change des bas fonds. Dans la ville rose, la vie du parti de Jean-Louis Borloo est assez sombre. Feuilleton autour de l’investiture de Christine de Veyrac. Cohabitation rugueuse avec l’allié UMP. Agitation dans les rangs autour de la désignation d’un delegué departemental. L’UDI cherche ses marques. Jean Iglèsis plaide la jeunesse. »C’est un parti nouveau, en cours de constitution ». D’après lui, le rodage explique le tangage. S’agissant, notamment, de Christine de Veyrac. Jean Iglèsis ne doute pas de sa prochaine investiture. L’actualisation de fichiers et « moins de 10 personnes qui gèrent l’organisation des élections » expliquent le suspens. Bref, le diable est dans le détail. Ou plutôt dans des petites mains trop peu nombreuses et débordées. Le « psychodrame autour de cette investiture » est, d’après lui, une tempête dans un gobelet médiatique. Pour Jean Iglèsis, « Borloo a été très clair dans la presse. Il n’y a aucune raison de penser qu’il ne respecte pas ce qu’il a déclaré ». Christine de Veyrac va porter, en mars prochain, les couleurs de son parti. Dans le même temps, Jean Iglèsis admet un « lobbying de Jean-Luc Moudenc » auprès des instances nationales de l’UDI. Il le trouve, d’ailleurs légitime. En faisant cet aveu, Jean Iglèsis reconnaît donc une évidence : l’investiture Veyrac n’est pas une question administrative. C’est une affaire politique. Les reports successifs de cette « formalité » traduisent une opposition, au sein même de l’UDI, entre « pro » et « anti » Veyrac. Visiblement, jusqu’à présent, les seconds tiennent la corde. Christine de Veyrac attend toujours son dossard. Jean Iglèsis refuse de le dire. Mais, par ses propos, il confirme les faits. Même discours implicite au sujet des opérations électorales. Jean Iglèsis parle de « réservoirs de voix et d’un électorat PS en déshérence qui ne votera jamais UMP et qui peut aller vers l’UDI ». Il invoque » une recomposition du paysage politique et une UMP écartelée entre des courants antagonistes ». Il affirme que « depuis le départ, une union est nécessaire. Sans l’UDI Jean-Luc Moudenc ne peut pas gagner et Christine de Veyrac ne peut pas gagner sans l’UMP ». Mais le silence répond à une question simple : croyez vous vraiment à un ticket « Veyrac-Moudenc » ? En fait, Jean Iglèsis livre implicitement un secret de Polichinelle. Un « secret » copieusement colporter dans les états-majors des deux camps. L’union du Centre et de la Droite est un édifice totalement virtuel. Ses fondations sont inexistantes. L’Union, c’est facile à dire. Mais ceux qui en parlent ne peuvent ignorer une chose. Jean-Luc Moudenc et Christine de Veyrac sont incapables de cohabiter sur une même liste. Des lieutenants, Laurence Massat ou Éric Mouton, peut être. Mais les deux généraux se haïssent. Ce n’est plus de la Politique. C’est une histoire de rancœur personnelle et de détestation mutuelle.
17 Juin