28 avril 1959. Un lotois obtient un titre rare. Gaston Monnerville devient – au Sénat – le premier et le dernier président de Gauche. Après lui, la Droite et le Centre occuperont– sans interruption – le fauteuil.
25 septembre 2011. La « malédiction » va-t-elle être brisée ? Un nouveau « Monnerville » peut-il sortir des prochaines sénatoriales ? Beaucoup en parlent. Certains y croient. Ce retour est improbable.
Deux sièges dans les Hautes-Pyrénées. Deux autres dans le Lot. Aucun suspens du côté de Cahors. Très peu vers Tarbes. En Midi-Pyrénées, les sénatoriales « brillent » par leur transparence. Néanmoins, sur les bords de la Lèze, la tension monte. L’attention augmente. Le département de l’Ariège est extérieur au scrutin. Mais un de ses élus est au cœur de la bataille.
Jean-Pierre Bel mène campagne. Un jour en Moselle. Un autre à la Réunion. Le patron du groupe PS soutient ses troupes. Distribue fiches techniques et poignées de mains.
Le sénateur ariégeois est candidat sans être candidat. Son siège n’est pas en jeu. Mais, une semaine après le renouvellement – partiel – du Sénat, une élection l’attend. Le 1er octobre – au terme d’un conclave digne du Kremlin et du Vatican -, un nouveau président sera élu. Ses chances de succès sont indexées sur la première étape. Celle du 25 septembre.
Jean-Pierre Bel est ariégeois. Il connait le dicton sur l’ours et sa peau. Il cultive la prudence. Refuse tout pronostic.
Il a raison.
Trois menaces planent.
D’abord, le scrutin du 25 septembre concerne la moitié des sièges. Une partie des sénateurs qui « couronneront » le futur président est issue des élections de…2004. La Droite peut compter sur un réservoir de voix.
Ensuite, le mode de scrutin est hostile. La France est un beau pays. Tolérant et ouvert. Montesquieu cohabite avec Machiavel. Rousseau avec Fouché. Pour protéger sa citadelle, le gouvernement a retouché la proportionnelle applicable aux sénatoriales. La barre a été rehaussée. Conséquence : des sièges plus difficiles à décrocher pour la Gauche. Pour la Droite, des gains potentiels. Notamment dans la Manche, le Morbihan et le Loiret.
Enfin, dernière ombre. Domestique celle-ci. La cuisine des alliances est imparfaite. Elle exhale un arrière goût de division. La Gauche n’est pas complètement unie. Des listes dissidentes vont créer une dispersion et coûter des voix. C’est le cas, par exemple, dans le Val-de-Marne ou les Hauts-de-Seine.
Pour la Gauche, le Sénat est un terrain de cross. Parsemé d’obstacles et de fossés. Majoritaire dans les communes, les régions et les départements, elle devrait avancer sur un tapi rouge. En fait, dimanche prochain, c’est un chemin « noir » qui l’attend. Celui d’une légitime frustration.
Les ambitions présidentielles de Jean-Pierre Bel porteront aussi – probablement – le « deuil ». Pour grimper sur le « plateau », il devra attendre le prochain renouvellement. Avec des « grands électeurs » et des sénateurs plus favorables à son camp.
L’ascension sera enfin possible. Mais toujours aussi difficile.
En 2014, les « camarades » de cordée ne manqueront pas.
Ils auront un piolet entre les dents.