Adieu veau, vache, cochon et couvée. La fable de La Fontaine est devenue réalité. Les « Perrette » s’appellent Jacques ou Michel. Et la viande ou les fruits rejoignent – dans la poussière – le fameux pot au lait.
Porte de Versailles, les bêtes s’exposent. L’Agriculture tient salon. Mais les sourires sont tristes. La fête a un gout salé. Un gout de larmes. Baisse des revenus, chute des cours et volatilité des marchés. Le monde agricole est sinistré.
Ce n’est pas une simple crise. C’est la fin d’un système. Les agriculteurs sont les mineurs du XXIe siècle. Dans les années 80, les puits ferment. Le charbon polonais enterre le filon français. La concurrence internationale enseveli l’industrie tricolore.
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. La fraise marocaine « grignote » la gariguette du Sud Ouest.
La mondialisation n’est pas la seule « fossoyeuse ».
L’autre « faucheuse » – d’exploitations – est bien connue. Elle sévit au-delà des champs et des cours de ferme. Il s’agit de la libéralisation des marchés.
Tous les jours, les politiques défilent sur les stands. Ils avalent roquefort et saucisson. Ils pourraient ajouter au menu une tranche. Une tranche de sincérité.
Droit dans les yeux, face aux agriculteurs, ils pourraient avouer une évidence.
Ils ont organisé la mise en concurrence des exploitants français avec le reste de l’Europe et du Monde.
L’ouverture des marchés agricoles n’est pas un « décret céleste ». Édicté par la déesse Économie.
C’est un choix politique, issu de décisions bruxelloises.