De « vraies » primaires, avec des confrontations et un risque de commotion. Ou des primaires policées, bien encadrées. Mais un intérêt relatif et une opération ratée. La Gauche est confrontée à une quadrature du cercle.
Six candidats, des milliers d’électeurs potentiels. Le PS prépare ses premières primaires ouvertes. En Haute-Garonne, le premier fédéral – Sébastien Denard – parle de 214 bureaux de vote et espère 40 000 votants.
Le défi est logistique. Il faut trouver des lieux, établir des listes électorales. Mais le véritable challenge est politique.
En toute hypothèse, un vainqueur va être désigné. L’essentiel n’est pas le résultat. L’Austerlitz d’un Hollande ou d’une Aubry peut devenir un Waterloo pour la Gauche.
La victoire d’un jour peut préparer des lendemains de défaite.
Des attaques trop violentes, des vaincus rancuniers – adeptes des travaux de sape – peuvent boucher l’horizon.
Cette évidence est présente dans les esprits. Les socialistes affichent leur sens des responsabilités. C’est promis, juré. Les primaires ne seront pas un pugilat et les battus soutiendront le gagnant.
Europe Ecologie a fait la même promesse. On a vu les résultats : crocs-en- jambe et uppercuts.
Martine Aubry est bien naïve. Elle parle d’une course « chacun dans son couloir ».
Une primaire n’est pas un mille mètres. C’est un combat rapproché. Les compétiteurs doivent se démarquer, s’affronter.
Autrement le « peuple de gauche » enverra les primaires dans les cordes. Il ne se déplacera pas et le vainqueur coiffera des lauriers artificiels.
Se confronter sans se déchirer. Vivifier un moment – démocratique – sans sacrifier l’avenir.
La Gauche a rendez-vous avec elle-même.
Un rendez-forme en forme de « casse tête ».