28 Oct

Combien coûte une place sur une liste ?

Les Régionales, c’est une affaire de gros sous. Il faut financer une campagne. Mais il faut également pouvoir se payer une place sur les listes départementales. Etre candidat, cela peut coûter plusieurs milliers d’euros. Quels sont les tarifs ? Quel est le montant qu’il faut acquitter pour pouvoir se présenter ? Réponse en chiffres. Petite précision. Les dépenses sont remboursées. A condition, évidemment, de passer la barre des 5% des suffrages exprimés et d’avoir un compte de campagne validé. Dans l’absolu, il s’agit de simples avances de trésorerie. Mais encore faut-il avoir l’argent. Et pouvoir attendre un remboursement qui prend 9 mois.

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La liste la plus « chère » est incontestablement celle de Dominique Reynié.

En revanche, trois listes (« Nouveau Monde » de Gérard Onesta, le PS et le FN) épargnent leurs candidats. Cela va de la gratuité pure et simple, à des collectes ou des prêts personnels garantis par le parti

Dominique Reynié le 10 octobre 2008 à Paris

Dominique Reynié LR-UDI

Dominique Reynié. La tête de liste de la droite et du centre met ses pas dans ceux de Jean-Luc Moudenc. Aux municipales, le maire de Toulouse a mis ses candidats à contribution. Cela lui avait d’ailleurs « coûté » une mauvaise publicité autour du thème : une liste de riches. Dominique Reynié a affiché les tarifs dimanche dernier, lors d’une réunion.

15 000 euros pour une tête de liste départementale et la 2nde place en Haute-Garonne.

10 000 euros pour les places éligibles.

5 000 euros pour les places éligibles en cas de victoire.

A cela s’ajoute des objectifs de collecte de dons. Si le candidat ne les atteint pas, il doit compléter avec ses deniers personnels. Un candidat en place éligible doit ramener dans les caisses, sous forme de dons, 10 000 euros. S’il recueille (dans son entourage familial ou professionnel) ce montant, pas de problème. Mais si le but n’est pas atteint, la facture s’alourdit. Au ticket d’entrée (10 000 euros) s’ajoute le montant des dons non collectés. Ainsi un candidat qui ne ramène aucun don doit, au final, payer 20 000 euros. 10 000 euros de droit d’entrée + 10 000 euros correspondant aux dons non collectés.

15 000 euros de dons pour une tête de liste départementale et la 2nde place en Haute-Garonne.

10 000 euros de dons pour les places éligibles.

5 000 euros de dons pour les places éligibles en cas de victoire.

Carole PS-PRG

Carole PS-PRG

Carole Delga. En Midi-Pyrénées, les élus sortants qui se représentent ont déjà payé une contribution mensuelle prélevée sur leurs indemnités tout au long du mandat. Le prélèvement moyen est de 56 euros par mois. En Languedoc-Roussillon, la contribution des sortants qui repartent est calculée sur les ressources. Le responsable du service de presse de Carole Delga, Yvon Le Gall précise : « pour les nouveaux candidats, c’est gratuit ». C’est une tradition au PS, un système de collecte et de contribution évite de mettre à contribution le porte monnaie des candidats.

Philippe Saurel, "Citoyens du Midi"

Philippe Saurel, « Citoyens du Midi »

Philippe Saurel.

3000 euros pour les têtes de listes départementales.

1000 euros pour les places éligibles.

Aucune contribution pour les places non éligibles.

Gérard Gnesta "Nouveau Monde"

Gérard Onesta « Nouveau Monde »

Gérard Onesta. Directeur de campagne, Guillaume Cros précise : « il n’y a pas de droits d’entrée chez nous mais une répartition en fonction des partenaires ». Du côté d’Europe Ecologie, les apports personnels se limitent à des apports de garanties bancaires. Pour le PC, Marie-Pierre Vieu parle d’un prêt bancaire du parti qui couvre les dépenses. Les candidats peuvent toutefois, dans les départements où c’est nécessaire, contracter des prêts personnels qui sont garantis par le parti. Des collectes peuvent également mettre à contribution les candidats mais également les militants et sympathisants.

Louis Aliot Front National

Louis Aliot Front National

Louis Aliot. La tête de liste du Front National a contracté un prêt pour un montant de 650 000 euros. Les candidats frontistes ne sont pas mis à contribution.

 

Laurent Dubois