François Bayrou est dans le Tarn. Le temps d’une journée, il baigne dans le « jus » du département. Visites d’usines, discussion avec des étudiants et halte déjeuner chez Philippe Folliot sont au menu. Au pays de Jaurès et ailleurs en France, le Béarnais est en « lévitation ». Il est porté par les sondages. Semaines après semaines, il s’est installé sur un petit « nuage ». Il a pris de la hauteur et surplombe le « marais » des « outsiders ». L’horizon parait dégager. Lumineux. François Bayrou est bien parti pour faire la pluie et le beau temps en mai prochain. C’est lui qui, probablement, déchainera la foudre ou éclaircira le ciel au second tour. Grace à son « baromètre » électoral, il pèsera sur la « météo » des deux qualifiés. Certains lui promettent même un grand soleil. Une place de finaliste. Cet avenir radieux est pourtant fragile. Après une période ascendante, François Bayrou se heurte à un plafond de verre. La barre des quinze pour cent marque un palier. Cette stagnation est peut être relative. Temporaire. Dans quelques jours, un, deux ou trois points peuvent rehausser son blason. Il retrouvera alors son niveau de 2007. Dix huit pour cent. Mais, en toute hypothèse, le « moteur » bayrouiste est « bridé ». Le Béarnais est enfermé dans un drôle de circuit. Les sorties de route de Nicolas Sarkozy mettent un « tigre » sous son capot. Cependant, dans le même temps, François Bayrou est affaiblit par son « bienfaiteur ». Tant que Nicolas Sarkozy reste en course, il ne peut pas écraser le pied au plancher. Exploser les compteurs. Pour mettre le turbo, François Bayrou a besoin d’un abandon. Un Sarkozy rentrant (de sa propre initiative) au garage est improbable. En revanche, des bons « samaritains » peuvent pousser le bolide élyséen vers la fourrière. Une quarantaine de parlementaires (voyant arriver un carambolage) pourraient lancer un appel. Ce « halte à la casse » a déjà eu lieu dans le passé. C’est le fameux « appel des 43 ». Orchestré par Jacques Chirac en faveur de Giscard d’Estaing et contre Chaban. Cette sédition a ouvert les portes de l’Elysée à VGE. L’UMP connait ce précédent et, surtout, le redoute. A l’heure actuelle, ce scénario est de la politique fiction. La majorité doute. Tangue. Mais elle ne tombe pas dans les bras de François Bayrou. Privé de cette béquille, le Béarnais peut uniquement compter sur ses jambes. Sa marche est entravée par l’existence d’un candidat naturel à Droite. Nicolas Sarkozy est contesté. Mais reste incontournable. Et, surtout, par une démarche bancale. La campagne est placée sous le spectre de la Crise. Cette étoile noire aimante les comportements électoraux. Le chômage, l’Austérité agissent sur les « marées » de l’opinion et menacent la plage de François Bayrou. L’angoisse sociale, la peur de l’avenir, sont la source d’un « vote utile ». Dans ce contexte, le « pas de deux » du Béarnais (Ni Droite, NI Gauche) est décalé. Nicolas Sarkozy est « démonétisé ». François Hollande ne soulève pas un enthousiasme démesuré. Néanmoins, l’un et l’autre disposent d’un atout majeur. Leur statut de « grands » candidats, de « présidentiables ». Ils bénéficient ainsi d’un bouclier et d’une épée. Un bouclier qui les protège de François Bayrou et une épée qui leur permet de tailler des croupières au Béarnais.