Le porte-parole du Mouvement des Progressistes, désormais député Non-Inscrit (et non plus majorité présidentielle) rejoint Delphine Batho (Génération Ecologie) et Antoine Waechter (Mouvement Ecologiste Indépendant ». L’objectif : expliquer qu’écologie et justice sociale sont liées autrement dit si la catastrophe climatique n’est pas évitée ce sont les plus fragiles socialement qui seront les premiers touchés.
Le Blog Politique : Pourquoi rejoindre cette liste « Urgence Ecologie » ?
Sébastien Nadot : Je suis désormais assis aux côtés de Delphine Batho à l’Assemblée. Cela fait maintenant un moment que nous discutons et travaillons ensemble. On a également travaillé avec Antoine Waechter. Et puis nous avons une géographie qui se recoupe assez bien aux regards de nos implantations. Par exemple, Génération Ecologie n’est pas représentée à Toulouse alors que le Mouvement des Progressistes oui.
Le Blog Politique : Rappelez-nous ce qu’est le Mouvement des Progressistes ?
Sébastien Nadot : Historiquement emmenés par Robert Hue nous sommes positionnés sur les questions sociales et la lutte contre les inégalités. Aujourd’hui, on s’oriente plus vers l’écologie avec une pensée simple : les dégâts liés à l’environnement vont d’abord toucher les plus modestes.
Le Premier Ministre n’est pas convaincu que l’écologie est une priorité
Le Blog Politique : Cette candidature et ce ralliement de votre mouvement marque une rupture définitive avec LREM. Le gouvernement vous a-t-il déçu sur la question environnementale ?
Sébastien Nadot : Hulot a fait une tentative sur l’eau. J’ai essayé de travailler avec lui mais c’était trop tard. Il pensait déjà à partir. Il n’a pas été suffisamment politique pour faire passer ses idées. De Rugy, lui, est un Ministre d’Etat. Il a des ambitions de carrière. Il n’y a donc pas de grand coup de volant prévu, sachant que le Premier Ministre n’est pas convaincu que l’écologie est une priorité. Sauf à changer le gouvernement, ça ne bougera pas. J’ai voulu construire autre chose à gauche de LREM où la question centrale serait celle du rapport de l’Homme à la terre ou de l’Homme au climat.
Le Blog Politique : Avez-vous discuté avec les autres listes de gauche ou écologistes aux Européennes ?
Sébastien Nadot : J’ai discuté avec Olivier Faure (Liste Place Publique/PS), j’ai aussi discuté avec les communistes.
Jadot ne souhaite discuter avec personne
Le Blog Politique : Et avec Yannick Jadot ou Benoît Hamon ?
Sébastien Nadot : Jadot ne souhaite discuter avec personne. Lui c’est « ne m’embêtez pas ! Moi j’ai mon siège et on va en placer dix ». Hamon, lui, fait croire qu’il veut discuter avec tout le monde alors qu’il ne discute avec personne. Moi ce qui m’intéresse, c’est d’être sur un programme politique plus large. En discutant avec Delphine Batho, on se retrouve sur le fait qu’on ne veut pas de concession. Il y a une reconfiguration politique où on ne va pas assez vite et il y a l’urgence climatique. Ce matin, j’étais avec le directeur de recherche de Météo France. Or on se rend bien compte que politiquement, personne ne tient compte des recommandations de ces spécialistes. On va à la catastrophe.
Le Blog Politique : Serez-vous sur cette liste « urgence Ecologie »?
Sébastien Nadot : Je serai sur la liste. On se réunit ce week-end pour la constituer. Nous avons d’ores et déjà placé en 1 le philosophe Dominique Bourg parce quelqu’un capable de tenir un discours plus complexe à l’heure où nous demande de faire trop simpliste, c’est bien. Après, peut-être arrivons-nous trop tôt pour ces Européennes ? Mais dans nos trois mouvements, il y a beaucoup de jeunes, de très jeunes même. Moi-même, en réunion de coordination, j’ai l’impression d’être un grand-père. La réponse traditionnelle ne leur correspond pas. On va notamment essayer de traduire politiquement les marches pour le climat.
Avec LREM, ça a donné ce que ça a donné
Le Blog Politique : Comment va s’organiser concrètement votre campagne ?
Sébastien Nadot : Des meetings sont à venir. J’ai de mon côté quelques télés de prévues. L’image de Delphine Batho est également intéressante. Elle a su claquer la porte du gouvernement quand elle était Ministre.
Et vous de LREM…
Sébastien Nadot : (Rires) On construit cette candidature comme une alternative dans un panorama politique tristounet. On essaie de faire quelque chose de différent comme avec le Mouvement Des Progressistes. C’est ce qui a valu que je tente l’expérience avec La République En Marche. Ça a donné ce que ça a donné.
Propos recueillis par Patrick Noviello (@patnoviello)