Candidat à la présidence du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez est dans le Tarn ce vendredi 6 octobre. A cette occasion, le président de LR81, Bernard Carayon livre son analyse sur la situation de la droite française, la présence au gouvernement de Bruno Le Maire et Edouard Philippe. Deux personnalités issus des rangs LR. Le maire de Lavaur donne également son point de vue sur les premiers pas du député « macroniste », Jean Terlier.
Le Blog Politique. Vous recevez, ce vendredi 6 octobre, Laurent Wauquiez dans votre ville de Lavaur. Quel est le sens politique de cette venue ?
Bernard Carayon. Le choix d’une petite ville du Tarn de 11 000 habitants, comme Lavaur, n’est pas innocent : c’est celui de la France des terroirs où l’on aime son pays comme sa famille, la France des gens qui se lèvent tôt pour gagner souvent peu, la France des « territoires oubliés de la République », mais c’est aussi la ville qui a su attirer le groupe Pierre Fabre, un groupe industriel à la fois enraciné et ouvert sur le monde. C’est aussi une marque d’encouragement et d’amitié pour celui qui coordonne avec bonheur la campagne d’un homme remarquable dans les départements de l’ancienne région Midi-Pyrénées…
Le Blog Politique. Laurent Wauquiez est accusé par La République En Marche de pousser à un rapprochement entre Les Républicains et Marine Le Pen.
Bernard Carayon. C’est le procès d’intention classique et malhonnête de la gauche à l’égard d’une droite qui veut et doit renouer avec ses racines populaires comme avec le bon sens : l’autorité de l’État, la lutte contre les communautarismes, en particulier islamique, le choix du peuple contre les pseudo-autorités morales qui croient, avec arrogance, incarner l’intelligence, la raison, l’ouverture ; l’affranchissement, enfin, de la tutelle qu’exercent sur notre pays, technocrates bruxellois et financiers sans patrie. La gauche et les « macronistes » ont fait le choix des immigrés et des riches : la droite doit incarner le peuple français, l’espoir de ceux qui l’ont perdu, le progrès dans le respect de l’éthique, et des travailleurs.
La tutelle qu’exercent sur notre pays, technocrate bruxellois et financier sans patrie
Le Blog Politique. Quel diagnostic faites-vous au sujet de la droite française, après la double défaite des législatives et de la présidentielle ?
Bernard Carayon. La droite – de droite -, pas celle qui est « à droite » par commodité, c’est celle qui a une vision gaulliste de l’Histoire et de l’avenir de notre pays. Elle s’est laissée tétaniser depuis 30 ou 40 ans par les mots et les anathèmes de la gauche ; elle s’est laissée absorber par le discours lénifiant et gestionnaire de ceux qui, chez nous, dans le fond, s’intéressent plus au sort de ceux qui payent l’ISF qu’à ceux qui n’ont plus rien le 20 de chaque mois ! La droite ne peut plus laisser s’abîmer la France sur de seuls objectifs, économiques et budgétaires, déterminés par Bruxelles. La droite doit incarner une vision pour notre pays, ni mercantile ni mondialiste : patriote, conquérante, souveraine dans ses choix essentiels.
Depuis 30 ou 40 ans, la droite s’est laissée tétaniser par les mots et les anathèmes de la gauche
Le Blog Politique. Quelle est votre réaction en voyant des représentants de votre famille politique au gouvernement ?
Bernard Carayon. Ce sont des hommes de qualité intellectuelle qui ne peuvent ignorer que saisir une opportunité, même flatteuse en apparence, ne suffit pas à répondre aux défis de la France : tenir notre place diplomatique et économique parmi les grandes puissances, éradiquer de notre sol le salafisme, inspirer l’Europe dans sa reconstruction politique et morale, rendre à chaque Français l’espoir d’une vie meilleure et la fierté d’appartenir à un pays singulier.
Le Blog Politique. Comment jugez-vous les premiers pas du député En Marche, Jean Terlier, sur votre circonscription ?
Bernard Carayon. Il est la preuve que la fonction ne crée pas l’organe ! Autrement dit, que gagner au loto n’a pas de conséquences sur le code génétique.
Propos recueillis par Laurent Dubois (@laurentdub)