Emmanuel Macron présente son programme économique. Baisse de la dépense publique. Augmentation de la CSG. 50 milliards d’investissement. L’ancien locataire de Bercy ne dévoile pas l’ensemble de ses propositions. Dans les prochains jours, Emmanuel Macron détaillera (notamment) sa réforme des retraites. Mais les grandes lignes sont sur la table. Le « grand argentier » de Toulouse Métropole, Sacha Briand, réagit. L’élu Les Républicains tacle sec. Il juge le programme économique du concurrent de François Fillon flou et estime que la copie d’Emmanuel Macron est celle d’un « énarque-banquier ».
Pendant des semaines, les adversaires d’Emmanuel Macron ont pointé et dénoncé une absence de programme. Le manque est comblé depuis ce jeudi 23 février. Les critiques changent de nature. Il ne s’agit plus de souligner une absence de programme. C’est le contenu de la feuille de route qui est épinglée. A la mairie de Toulouse, deux adjoints (LR) de Jean-Luc Moudenc on rejoint Emmanuel Macron. Ces deux « transferts-transfuges » bénéficient, d’ailleurs, d’une certaine compréhension de la part du maire (LR) de Toulouse. Les deux « macroniens » disposent toujours de leur délégation au sein du conseil municipal de Jean-Luc Moudenc. Le maire de Toulouse peut être tranquille du côté de Sacha Briand. Les sirènes « macroniennes » ne séduisent visiblement pas le responsable des finances toulousaines. Sacha Briand porte un jugement (général) sévère :
C’est très flou et ça ne fait rêver. On est dans une vision technocratique et financière. Avec 50 milliards d’investissements et 60 milliards d’économie on ne règle rien. Ce sont des demi-mesures. C’est ce que l’on entend depuis 10 à 15 ans. En revanche, François Fillon répond vraiment, par ses propositions, à la situation économique française.
Pour Sacha Briand, Emmanuel Macron est trop vague :
Emmanuel Macron explique qu’il va faire des économies sur l’assurance-maladie. il veut limiter les dépenses à la hauteur de 2,3% Mais il n’indique pas comment il arrive à ce résultat. Et c’est pareil pour tous les autres sujets par exemple sur l’hôpital.
Au delà d’un manque de précision, Sacha Briand pointe surtout un déficit de réalisme. Notamment au sujet de la réduction des emplois publics :
Il faut réduire la masse salariale dans la fonction publique, c’est indispensable. A Toulouse, nous avons décidé de ne pas remplacer tous les départs à la retraite. Mais quand Emmanuel Macron annonce la suppression de 70 000 postes dans les collectivités il faut savoir que ce n’est pas simple. Nous devons respecter des normes d’encadrement. Dans les crèches, il faut X agents par rapport au nombre d’enfants. C’est la même chose dans les piscines avec les maître-nageurs. C’est bien joli de parler réduction des effectifs. Mais là encore c’est une vision technocratique et financière. Macron se comporte comme un banquier qui rachète une entreprise et qui lance un plan social. Mais si on réduit la fonction publique territoriale, il faudra dire quelles sont les activités qui ne seront plus assurées, les crèches ou les piscines.
Sacha Briand est sur la ligne de Jean-Luc Moudenc. Le maire de Toulouse a publiquement exprimé des réserves sur une réduction des effectifs de la fonction publique territoriale. Mais ses réserves visaient le programme de…François Fillon. Un programme qui prévoit la suppression de 500 000 emplois publics.
Laurent Dubois (@laurentdub)