« Une lettre ouverte » c’est ainsi que Christian Picquet qualifie son ouvrage « François, Jean-Marc, Martine, qu’allons-nous faire de notre victoire ? » (Editions Arcane17). Un ouvrage qui sort quarante ans après la signature du Programme Commun de la Gauche, une date-clé que rappelle en introduction le co-fondateur du Front de Gauche. Très vite également, le conseiller régional fait aussi référence à 1983 et «le tournant de la rigueur » comme un effet miroir à notre actualité politique et économique.
Même si actuellement, le Front de Gauche ne se veut nullement dans l’opposition mais dans la proposition, Christian Picquet fait valoir deux gauches, l’une gouvernante « tenaillée par la tentation permanente du renoncement », l’autre « de radicalité, campée sur l’attente de l’alternative ». Pour l’auteur, la gauche au pouvoir n’a pas d’autres choix que « le suicide ou l’audace ». Et au leader de la Gauche Unitaire d’exposer son grief principal contre le programme de François Hollande« Nous aurions aimé un projet plus ambitieux ».
Ainsi est dénoncée « une politique d’austérité » menée notamment par Didier Migaud, président de la Cour des Comptes, « politique qui va mener à l’anéantissement de la Gauche ». Christian Picquet pointe également du doigt le pacte européen de stabilité budgétaire « qui condamne l’Europe à subir le même sort que la Grèce ». Il faut donc selon lui « changer de logiciel ». Augmenter le smic de 0,6% ne suffit pas, explique l’ancien de la LCR, il faut redistribuer les richesses.
Quelques pistes sont données en fin d’ouvrage, comme une « révolution fiscale » qui s’attaquerait plus aux bénéfices et aux dividendes, et n’hésiterait pas à faire appel à des « dispositions confiscatoires ». Dans le collimateur également, les licenciements boursiers qui doivent être supprimés. Enfin, « une augmentation des salaires et pensions » est préconisée. Dans « Changer de destin », François Hollande avait qualifié le programme du Front de Gauche « d’idées généreuses sur les salaires et une prodigalité dans la dépense publique ». A voir cette divergence d’opinion, on peut se demander si cette lettre ouverte ne restera pas lettre morte ?
05 Oct