C’est la loi du genre : une élection présidentielle s’achève, un chef de l’Etat est élu et un parti, au moins, perd son leader.
Cette fois-ci, ce sont les deux plus grosses formations du pays qui se retrouvent orphelines.
Le numéro1 du PS (certes seulement depuis l’issue des Primaires) est à l’Elysée, celui de l’UMP s’est mis en retrait (définitivement ?) après la défaite. Et voici les deux formations au pied du mur, pas de la même manière mais face à une même obligation : se retrouver un chef.
Martine Aubry a annoncé son départ à l’université d’été de La Rochelle, mais pas son successeur et la guerre fait rage entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis. L’ambiance n’est guère plus à la franche camaraderie à l’UMP. Les anciens Sarkozystes ne savent plus à quelle bannière se vouer et le parti peine à se trouver une ligne directrice, notamment quant à savoir comment placer le curseur face au FN.
L’issue des tractations socialistes s’officialisera à Toulouse fin octobre. D’ici là, il ne faut surtout pas déranger le gouvernement au travail et faire preuve d’unité, c’est ce qu’a demandé à ses troupes Jean-Marc Ayrault.
A droite, certains diront que les patrons des multiples courants n’ont que ça à faire, se concentrer sur les négociations d’alcôves, tant l’opposition est pour l’heure encore sous le choc des scrutins et à ce point en cour d’organisation. Difficile de se retrouver opposants après tant d’années d’exercice.
Mais ce temps ne sera pas perdu pour l’UMP tant il est véritablement à la croisée des chemins. Borloo et ses centristes ont d’ores et déjà pris du champ et l’ancien parti présidentiel doit prouver qu’il n’était pas que ça, l’instrument d’un homme, qui l’a porté certes au sommet mais qui l’a entraîné avec lui dans sa chute. Hervé Morin, de son côté, se verrait bien créer une énième fédération des centres.
Au-delà de ces renouvellements d’état-major, c’est un autre enjeu qui se dessine : les véritables orientations politiques de chacun des deux grands partis du pays en vue des scrutins locaux de 2014. Les temps sont à la rigueur et à l’économie, mais le combat d’idées, lui, ne coûte rien, messieurs et mesdames les élus, donnez-nous matière à réflexion et à débat.