Les élus locaux au chevet de l’Oncopôle de Toulouse. A l’origine la direction de Sanofi annonce jeudi dernier qu’elle restructure son groupe. Dans le viseur : le site de Toulouse et plusieurs 610 d’emplois. « Il est inacceptable qu’il y ait la moindre destruction d’emplois dans cette entreprise ultraprofitable » prévient Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif.
Un milliard d’euros a été investi par les collectivités locales dans le projet de l’Oncopôle. Sanofi s’était engagé à participer au projet et comme d’autres entreprises, elle aurait pour cela touché des aides publiques. Pour Jean-Louis Chauzy, président du Conseil Economique et Social Régional, « ce serait choquant et inadmissible que Sanofi se retire du projet ». « Si le groupe était en situation de faillite on pourrait comprendre mais avec les bénéfices affichés, que demandent de plus les actionnaires ? ». Et le président du CESR, à son tour d’écrire à Arnaud Montebourg dont le service courrier ne doit pas chômer en ce moment.
Pierre Cohen, Martin Malvy et Christophe Borgel, eux, ont adopté une autre stratégie. Mardi, ils ont été reçus par le directeur général de Sanofi monde. « L’argument avancé stigmatisant l’environnement scientifique de Toulouse est inadmissible, au moment où l’Oncopôle est en plein essor » a commenté Pierre Cohen. La direction du groupe pharmaceutique, elle, n’a pas semblé vouloir changer de diagnostic après cette visite d’un maire de grande ville, d’un président de région et d’un député.
Le même jour où les salariés de Sanofi Toulouse apprenaient que leur direction voulait les rayer de la carte, ceux de Freescale tentaient encore un baroud d’honneur devant leur usine de Basso Cambo. « Il faut trouver des solutions pour ces 580 salariés qui vont se retrouver sur le marché de l’emploi, des gens qui ont plus de 45 ans et pour qui ça va être très très dur » alerte un représentant du personnel.
Les Freescale aussi ont écrit à Montebourg. Les conseillers de ce dernier ont également reçus lundi les deux députés gersois. Gisèle Biémouret et Philippe Martin seront vendredi matin aux côtés des employés de la base Intermarché de Lectoure. Cette dernière pourrait être regroupée avec celle de Montbartier en Tarn et Garonne. 200 emplois pourraient ainsi quitter le Gers.
« On ne peut pas tout sauver, mais tout ce qu’on peut sauver, vous devez en être fier ». Voilà ce qu’a dit Arnaud Montebourg à ses commissaires nommés en région. Parmi eux : Robert Castagnac, anciennement chargé sous Nicolas Sarkozy de la ré industrialisation de notre région. Faute de traitement miracle à administrer, il va devoir faire une cure de vitamine. Sa tâche s’annonce de grande ampleur.
11 Juil