25 Nov

Projet de loi contre la glottophobie : pour Claude Sicre « le problème plus général c’est le rapport Paris-Province »

Jeudi 26 novembre à l’initiative du député de l’Hérault, Christophe Euzet (Agir) , l’Assemblée Nationale va examiner un projet de loi contre la discrimination par l’accent. L’auteur toulousain Claude Sicre également fondateur du Forom des Langues réagit à ce projet mais plus largement à ce qu’il qualifie de « maladie de l’unitarisme ».

Claude Sicre, poète, chanteur et auteur de « Notre Occitanie ». Photo MaxPPP Frédéric Charmeux

« Je suis pour faire semblant d’être pour cette loi ». A travers cette affirmation toute la malice et l’ironie du « Fabulous Trobadors ». « C’est la seule façon d’en faire parler par beaucoup de monde » reconnaît volontiers le fervent défenseur de la langue occitane.

C’est aussi présent et invisible que l’air qu’on respire » Félix Castan

Mais de quels maux la glottophobie est-elle le nom ? «Le problème plus général, plus profond, c’est le rapport Paris-Province » martèle Claude Sicre. « Ça n’est pas nouveau, ça date de la Renaissance. Je l’analyse dans mon livre (1) et je suis le premier à pousser le raisonnement jusqu’au bout » insiste-t-il.

Et l’auteur de citer l’un de ses maîtres à penser l’écrivain occitan Félix Castan qui disait de ce rapport Paris-Province « c’est aussi présent et invisible que l’air qu’on respire ». « Quand Montesquieu disait « peut-on être persan » il voulait en fait dire « peut-on être gascon » » fait également remarquer Claude Sicre.

L’unitarisme et la pensée française

« L’unitarisme est la maladie numéro un de la pensée française » explique l’artiste. « Il est à l’oeuvre depuis des siècles dans la littérature, l’histoire, toutes les sciences humaines, les arts, l’humour, la chanson, le cinéma, la radio, la télé, les comportements politiques, sociaux, économiques des français. Mais on ne le voit pas. Tellement il est enraciné dans notre façon de pensée ».

Pas besoin d’aller chercher bien loin dans les archives politiques pour tomber sur des réminiscences de cette discrimination indémodable. On se souvient de la mésaventure d’une de nos consoeurs raillée par Jean-Luc Mélenchon lors d’une interview. Mésaventure qui avait même valu à la députée LREM Laetitia Avia la (mauvaise ?) blague de proposer une loi sur le sujet. Mais aujourd’hui nous y sommes.

Pas besoin de loi ou de règlement, on va mettre tout le monde d’accord » Claude Sicre

Pour Claude Sicre « si la question est bien posée, en profondeur, tout le monde va mesurer l’énormité de ce que cela soulève, et il n’y aura pas besoin d’alourdir notre justice d’une énième loi victimaire ». Selon lui, pas besoin de loi, de règlement, ou encore de sanctions.

« Si les politiques lisent quelques livres, si les intellectuels sortent de leur carcan parisien, si les journalistes donnent la parole sans s’arrêter aux anecdotes en allant en profondeur, il y aura un déclic » assure ce féru de langue qui lance un appel à cette même presse.

Un Premier Ministre plus sensible à la question ?

Reste à savoir maintenant ce qu’il adviendra de ce projet de loi. Emportera-t-il l’adhésion de la majorité LREM ? Donnera-t-il lieu comme le souhaite Claude Sicre à un débat plus large ? Sera-t-il appuyé en hauts lieux par un Jean Castex venu de province ? Premier Ministre qui se souvient sans doute encore de la façon dont avait été accueilli son accent du sud-ouest lors de son arrivée à Matignon.

(1)« Notre Occitanie » de Claude Sicre aux éditions « Anagraphis »

Patrick Noviello (@patnoviello)

13 Nov

Des régionales en juin : la proposition fait l’unanimité ou presque

Faut-il reporter les élections régionales (et les départementales ?) au moins de juin ? C’est ce que recommande Jean-Louis Debré dans son rapport sollicité par le Premier Ministre. Covid oblige, la plupart des partis en présence y sont favorables. Mais les modalités varient.

Premier tour des élections Municipales à Toulouse, le 15 mars dernier. Photo MaxPPP Michel Viala.

S’il y a bien un point sur lequel tout le monde s’accorde, c’est le refus de revivre le scénario des élections municipales. « Si c’est pour recommencer comme en mars dernier, non merci  » s’exclame Julien Léonardelli conseiller régional RN, alors candidat à Fronton en Haute-Garonne. « Nous ne voulons pas à nouveau d’élections en deux rounds » prévient Myriam Martin pour La France Insoumise.

Les leçons des Municipales

« Les leçons ont été tirées par le Président et le Premier Ministre » assure Pierre Casteras qui « ne veut pas refaire le match ». « Ce que je salue c’est la méthode et l’objectif de la démarche de ce rapport » souligne aussi le porte-parole de LREM en Haute-Garonne.

« La proposition fait consensus, non ? »  Pour Pierre Esplugas, il faut « s’adapter à la situation de manière raisonnable ». Or de l’avis du porte-parole de LR 31, « un report de mars à juin c’est raisonnable ».

Côté socialiste, la Présidente sortante Carole Delga n’a pas souhaité s’exprimer. Mais pour Sébastien Vincini, « ce report était souhaité ». Le premier fédéral du PS en Haute-Garonne approuve « cette décision de bon sens ».  Quant à Valérie Rabault, la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée elle ne fera pas de commentaire étant donné que cette proposition de report « va dans le sens de ce que qu’elle avait dit à Jean-louis Debré ».

« Ce qui est important pour nous c’est que la décision soit prise rapidement pour ne pas museler la démocratie » précise Antoine Maurice tête de liste EELV.

Vote par correspondance

A l’inverse la préconisation d’utiliser le vote par correspondance fait la quasi-unanimité contre elle, comme lorsqu’elle avait été évoquée pour les Municipales. « Ça doit être utilisé à la marge » recommande Myriam Martin. « On voit ce que ça a donné aux Etats-Unis où ils recomptent une semaine après » ironise Julien Léonardelli.

Pierre Esplugas se dit lui carrément « hostile » au vote par correspondance. « Pour le professeur de droit public que je suis, rien ne remplace l’unité de temps et de lieu du bureau de vote. le fait de se déplacer, de faire un effort répond au rituel électoral ».

Antoine Maurice « partage la prudence de Jean-Louis Debré sur la question ». « Il ne faut pas décider de nouvelles modalités de vote à la hâte » commente le candidat écologiste.

« Je suis assez partagé » avoue également Pierre Casteras. « C’est assez lourd à organiser. On en peut pas l’imposer à quelques mois d’une élection. Il faut en débattre sereinement » préconise-t-il.  »

Procurations facilitées ?

Guère plus d’enthousiasme sur la facilitation des procurations pour certains. « Actuellement on a des bureaux de Poste, des entreprises et même des mairies ouverts. Alors pourquoi ne pourrait-on pas assurer de bonnes conditions sanitaires dans les bureaux de vote » affirme Julien Léonardelli. « On doit être dans les meilleures conditions pour aller voter. Les procurations, ça doit rester à la marge » estime Myriam Martin.

« Un aménagement numérique doit sans nul doute être envisagé » estime Pierre Esplugas. Pour l’élu Les Républicains, « le point désuet et obsolète, c’est de les faire valider par des policiers ou des gendarmes qui ont autre chose à faire actuellement ».

Même analyse sur cette facilitation des modalités pour Pierre Casteras. « Que chacun n’arrive pas avec 10 procurations bien évidemment » explique cet ancien maire, « mais, sans tomber dans le tout numérique, il faut vivre avec son temps ».

Comment faire campagne ?

Dernier point qui préoccupent les futurs candidats : la tenue de la campagne. « Ni les français, ni les élus n’ont l’esprit à des campagnes électorales en ces temps troublés » reconnaît Sébastien Vincini. « Aujourd’hui, notre action est exclusivement tournée vers la gestion de la crise sanitaire et ses conséquences sociales, psychologiques et économiques » certifie le vice-président socialiste du département de Haute-Garonne.

Pour Antoine Maurice, ce sera une campagne « en mode Covid ». « A défaut de meeting, qu’on puisse au moins aller à la rencontre des habitants » espère la tête de liste EELV.

Un désamour attendu

« D’avance je pense que la participation va être faible » annonce Myriam Martin. « On va avoir un désintérêt parce que le désamour se poursuit entre citoyens et élus. Ça c’est le vrai sujet » martèle la conseillère régionale de La France Insoumise.

« Comment allons-nous mener campagne » se demande Julien Léonardelli. « Y-aura-t-il des meetings ou pas ? Ce qui est sûr c’est qu’on va devoir innover » prévient l’élu régional du Rassemblement National.

Patrick Noviello (@patnoviello)

22 Oct

Néonicotinoïdes : les apiculteurs d’Occitanie piqués au vif s’en prennent aux députés

Des actions ont été menées ces mercredi et jeudi par le syndicat des apiculteurs d’Occitanie. Leur cible : les députés qui ont voté ou se sont abstenus sur le projet de loi ouvrant un retour de ces pesticides.

Manifestation d’apiculteurs ce mercredi 21 octobre devant la permanence parlementaire d’Elisabeth Toutut-Picard à Toulouse. Photo Syndicat des Apiculteurs d’Occitanie.

« Votre député Monique Iborra n’a pas voté pour les abeilles, ne votez plus pour elle ». Voilà ce qu’ont pu lire, dès le levé du jour hier, les columérins sur certaines colonnes Morris de leur commune.

Quelques heures plus tard, c’était la permanence d’Elisabeth Toutut-Picard qui était cernée par des apiculteurs en tenue de travail et des pancartes dénonçant les néonicotinoïdes.

Elisabeth Toutut-Picard explique son abstention

« La porte de ma permanence est toujours ouverte et je vais proposer à ces apiculteurs de les recevoir » nous a-t-elle répondu en marge d’une réunion du groupe interministériel Santé Environnement qu’elle présidait ce jour à l’Assemblée. De plus, elle assure avoir publié les explications de son abstention sur son site internet.

Mais quelle mouche a donc piqué les éleveurs d’abeilles ? Ils dénoncent un vote issu d’un lobbying, notamment de l’industrie du sucre. Le 6 octobre dernier par 313 voix contre 158 le retour des néonicotinoïdes a été entérinée au Palais Bourbon via la possibilité d’introduire des dérogations notamment pour les producteurs de betteraves qui ont à faire face à des maladies.

Betteraves de Lot et Garonne

Pour information, les premières cultures de fleurs de betterave les plus proches de notre région se trouvent en Lot et Garonne. »1500 hectares » précise Olivier Fernandez avant de rappeler que  » les abeilles, elles, ne connaissent pas les frontières ».

Là où certains députés a une mesure obligatoire pour sauver des emplois, les apiculteurs d’Occitanie, eux, une atteinte directe à leur travail mais au delà à la santé des insectes et à plus grande échelle des espèces vivantes. « La betterave est un prétexte. Toutes les filières obtiendront des dérogations notamment le maïs » prévient Olivier Fernandez.

Comment peut-on voter en conscience contre 1322 études internationales ? »

Pour le Président des apiculteurs de la région « ce pesticide est un poison peu importe sa quantité ». « A cause de lui les abeilles mettent quatre fois plus de temps à travailler, on le retrouve jusque dans la graisse des ours polaires mais aussi chez les oiseaux ». Des apiculteurs qui dans un communiqué ne comprennent pas « comment on peut voter en conscience contre 1322 études internationales ».

Plusieurs actions en justice sont en cours. Mais les éleveurs d’abeilles espèrent maintenant que le Sénat retoquera le projet de loi. Il doit être examiné ce mardi 27 octobre au palais du Luxembourg.

Patrick Noviello

14 Oct

« En Commun » futur parti politique s’implante en Occitanie

« En Commun » incarné médiatiquement par Barbara Pompili et censé incarner une aile plus à gauche de LREM devient ce mercredi soir à l’issue d’une AG extraordinaire, un parti politique à part entière. Son Président a un pied en Occitanie. Ce qui explique peut-être l’implantation plus rapide de l’entité dans notre région. Revue des troupes et feuille de route de cette nouvelle composante de la majorité.

Université d' »En Commun » début septembre en Bretagne, avec de gauche à droite, Jacques Maire, Hugues Renson, Barbara Pompili et à la tribune Philippe Hardouin. Photo Bernard Galéron

Philippe Hardouin est conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine (« une liste mi société civile, mi LREM » explique-t-il) mais il passe la moitié de son temps dans l’Aude où il a notamment intégré le Conseil d’Administration d’un musée à Lasgrasses. Il a bien fait de la politique dans sa jeunesse, mais rien qui le prédestinait à devenir président d’un parti politique.

 

Une sensibilité sur la solidarité qui manquait à LREM »

 

« Nous nous sommes créé au moment du confinement, après le premier tour des élections municipales » se souvient-il. « Il y avait la nécessité de générer à nouveau des débats comme lors de l’élection Présidentielle, de sortir des carcans idéologiques et de faire aussi valoir une sensibilité sur la solidarité qui nous manquait » justifie-t-il. Une sensibilité de gauche à LREM résumeront certains, « courant social et écologiste » diront d’autres.

 

Parmi les premières actions entamées depuis leur création, une lettre envoyée à Gérald Darmanin. Les membres d’En Commun, y contestent du Ministre de l’Intérieur sur l’aide aux migrants. Mais que les choses soient claires, ils ne créeront pas de groupe à l’Assemblée Nationale.

 

46 députés mais pas un groupe à part

 

46 députés ont actuellement rejoint le mouvement qui deviendra donc ce jour un parti. Parmi eux l’élues de Haute-Garonne Elisabeth Toutut Picard ou encore celle de l’Hérault Coralie Dubost.

 « On souhaite que les débats restent au sein du groupe. Ce n’est pas en fractionnant la majorité que nous ferons avancer nos idées » assène Philippe Hardouin.

 

Mais alors pourquoi se constituer en parti ? Notamment en vue des élections prochaines pour éventuellement y soutenir ou y lancer des candidats. Et puis surtout pour constituer une entité à part entière de la future « maison commune » appelée de ses vœux par Emmanuel Macron pour repartir à la conquête d’un second mandat. « Mais on ne sait pas encore à quoi va ressembler cette maison » tempère Philippe Hardouin.

 

Contrairement à LREM, chez nous l’adhésion est payante »

 

En attendant, « En commun » se structure et annonce plus de 500 adhérents dans tout le pays (principalement en Haut de France, Grand-Est, Occitanie, lyonnais et Pays de Loire). « Première différence avec LREM, précise son Président, chez nous l’adhésion est payante ». Le futur parti a tenu sa première université d’été en septembre, sa première réunion régionale en Occitanie il y a trois semaines. Quant à son site internet, il ouvrira cette semaine.

Patrick Noviello

27 Mai

Municipales : vote électronique ou par correspondance, procurations simplifiées, solutions à l’abstention ?

Dans à peine plus d’un mois, les citoyens de 474 communes de notre région seront appelés aux urnes. En période de déconfinement et alors que le coronavirus rôde encore, nombreux sont ceux qui redoutent une abstention record. Mais les votes par internet, par correspondance, ou la simplification des procurations sont-ils pour autant la solution pour redynamiser la vie démocratique ?

Premier tour des élections Municipales à Toulouse, le 15 mars dernier. Photo MaxPPP Michel Viala.

Face à la crise sanitaire « le vote par correspondance est la solution » affirme Laurent Hénard, le maire de Nancy dans une tribune publiée dans le Journal Du Dimanche. Mais pour la première concernée, La Poste, « ce n’est pas un sujet à ce jour ». « Nous nous adapterons à d’éventuelles sollicitations » précise toutefois la direction régionale. « Le vote par correspondance a été abandonné en 1975 pour lutter contre la fraude. Il n’y a pas de base légale pour le réinstaurer ». L’analyse sans appel est signée d’un spécialiste du droit électoral de l’Université Toulouse 1 Capitole.

Des risques de cyber-attaques

Mais Pierre Esplugas de préciser : « le vote électronique a toutefois été utilisé récemment pour les français de l’étranger».  Seulement l’expérience s’est arrêtée en 2017 face à des risques de cyber-attaque. « On ne maîtrise pas encore totalement la technologie et il y a bel et bien des menaces » reconnaît celui qui est aussi porte-parole Les Républicains en Haute-Garonne.

Pour sa collègue Sylvie Laval chercheuse à l’IDETCOM (1), laboratoire adossé à l’UT1,« on a là une boîte noire dont il est compliqué de savoir ce qui va en être fait ». Autrement dit un rassemblement de données sur « qui vote pour qui » ne pourrait que contribuer à renforcer la défiance du citoyen. « On a déjà vécu un certain nombre de scandales comme Cambridge analytica » rappelle la maître de conférence en sciences de l’information et de la communication.

On ne va pas voter comme on achète un livre ou un CD »

Pour elle, il faut voir cette problématique dans sa dimension globale. « En pleine crise du politique, le cheval de bataille d’Emmanuel Macron a été : il faut numériser la démocratie en instituant le vote électronique ». « Seulement on ne va pas voter comme on achète un livre ou un CD, s’agace Pascal Nakache. Ce côté dématérialisation de tout amènerait selon moi à appliquer le consumérisme à la République ».

« Le vote électronique ou par correspondance m’inspirent spontanément de la suspicion » reconnaît sans détour l’avocat qui est aussi candidat sur la liste Archipel Citoyen à Toulouse. « J’imagine tout de suite des maisons de retraite qui vont voter par wagons entiers » plaisante-il en riant jaune. « Et puis il y a aussi un côté charnel au vote. On se déplace. On va dans l’isoloir… » poursuit le président de la section toulousaine de la Ligue des Droits de l’Homme.

L’avantage du système actuel c’est sa simplicité et sa transparence »

« L’avantage du système actuel c’est sa simplicité et sa transparence » explique Sylvie Laval. « On vote et on dépouille à la vue de tous ». La chercheuse reconnaît toutefois la dimension « impressionnante » du protocole actuel. « Est-ce que certains ne vont pas voter à cause de ça ? Je le crois. Ça peut décourager » n’hésite-t-elle pas à affirmer. Parmi ces réticents : les jeunes. « Je dépouille régulièrement et je ne vois personne de moins de trente ans à mes côtés » souligne l’universitaire.

Mais doit-on pour autant essayer de se rapprocher des jeunes générations et de leur univers numérique via un vote par internet ? La question reste ouverte pour Sylvie Laval. Seulement, ces électeurs potentiels voteront-ils plus s’ils peuvent le faire de chez eux ? Là encore, rien de moins sûr. Quoi qu’il en soit la plupart des spécialistes s’accordent sur un point : le délai trop court, d’ici le 28 juin, pour envisager quelque changement que ce soit en matière de votation.

Un tel changement institutionnel en si peu de temps n’est pas souhaitable »

« Un tel changement institutionnel en si peu de temps n’est pas souhaitable. Est-ce qu’on peut imaginer les dégâts qu’occasionnerait un soupçon de fraude surtout en période de crise » prévient Sylvie Laval. « Mais il faut y penser pour l’avenir » insiste Pierre Esplugas. Aujourd’hui ou demain, « j’ai clairement peur que ça ne renforce la défiance du citoyen envers le politique » s’inquiète Pascal Nakache.

« Les modalités de la procuration doivent être assouplies » estime en revanche Pierre Esplugas. Pour le professeur de droit public, « commissariats et gendarmerie ne sont pas des lieux idéaux pour effectuer la démarche ». « Il faut faciliter la procuration électronique » recommande celui qui est aussi le chargé des relations presse pour la campagne de Jean-Luc Moudenc.

Retour à la normale ?

L’incantation présidentielle, et d’autres, de « numériser la démocratie » ne semble donc pas à l’ordre du jour. La crise sanitaire a-t-elle là aussi fait son œuvre ? « Aujourd’hui la télévision redevient un média de masse, fait remarquer Sylvie Laval. Les allocutions du Président ou du Premier Ministre y sont suivies. La routine fatigue parfois, mais elle rassure aussi ».

Patrick Noviello (@patnoviello)

(1) Institut de Droit de l’Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication.

06 Mai

Municipales à Toulouse : front uni à gauche mais jusqu’où ?

Et soudain la gauche toulousaine fit à nouveau front commun. C’était lors du dernier conseil municipal du 29 avril consacré à la crise sanitaire. Un présage d’union si un premier tour se rejouait en septembre ? Un programme commun pourrait-il s’écrire pour « l’après » ?

Le 4 avril dernier, la façade du Capitole illuminée en bleu en hommage aux personnels soignant mobilisés durant la pandémie. Photo Xavier De Fenoyl MaxPPP

Avant même le conseil municipal du 29 avril dernier, le ton était donné dans un communiqué commun. Une opposition unie, PS, EELV, Génération(s) et Communistes, déclare vouloir préparer l’assemblée dans un « esprit constructif et républicain » pour « renforcer l’action de la ville face à la crise sanitaire ». Une gauche municipale qui propose des mesures face à l’épidémie avant d’ajouter :

 

Nous ne sommes dupes de rien. Nous n’oublions pas les conséquences de six ans de gestion de la majorité de Jean-Luc Moudenc sur le tissu social, éducatif, associatif toulousain, affaibli au moment d’affronter cette crise. Nous n’oublions pas la servitude déclarée et l’alignement sur un gouvernement répressif, directif et sourd aux revendications sociales. Lorsque le temps du débat public local reviendra, nous ne manquerons pas de rappeler tout cela. »

 

Union dès un éventuel nouveau 1er tour ?

« Sans dire bien évidemment qu’il profite de la crise sanitaire, parce qu’elle ne profite à personne, Jean-Luc Moudenc joue actuellement le rôle de protecteur de la population, celui qui gère. Et il communique beaucoup là-dessus » explique Pierre Cohen. « Nous lui avons proposé de créer une cellule d’anticipation de sortie de confinement où tous les groupes seraient représentés. Mais il n’a pas donné suite » regrette le leader local de Génération(s).

En attendant le groupe toulousain de Génération(s) continue de travailler de concert avec Antoine Maurice, EELV et Archipel Citoyen que ce soit à la mairie ou au conseil de métropole. A tel point que Pierre Cohen envisage sans détour une liste commune dès le premier tour, si premier tour il devait y avoir à nouveau. Du côté d’Archipel, le processus de désignation des candidats ayant été validé très collégialement la chose n’est pas aussi simple à réaliser.

Ensemble face au virus et après ?

Mais Antoine Maurice le reconnaît volontiers : « dès le soir du 1er tour, nous avions abouti très vite à nous entendre avec Pierre Cohen ». Pour la tête de liste Archipel Citoyen, il est important d’envoyer un message de rassemblement. « Notre projet écologiste avait cette vocation et l’a permis ». Qu’en est-il des socialistes alors emmenés par Nadia Pellefigue ? « Un accord avait commencé à être posé avec elle au lendemain du 1er tour, mais nous n’avons pas eu le temps de le conclure » explique diplomatiquement Antoine Maurice. Autrement dit, Nadia Pellefigue ne se ferme aucune porte.

« Le dernier échange SMS que nous avons eu remonte à plus d’un mois » reconnaît la candidate socialiste. Pour elle, un travail de l’ensemble de la gauche actuellement au conseil municipal ne signifie en rien un rapprochement de toutes les listes de gauche. « Je ne traduirai pas nos propositions communes face à la crise sanitaire par liste commune aux municipales » précise-t-elle d’emblée. La vice-présidente en charge de l’économie au Conseil Régional se dit pour l’heure toute à sa mission d’aide aux entreprises et aux travailleurs en difficulté.

Programme commun ou pas ?

« De toute façon ce que nous serons en mesure de proposer aux citoyens en sortie de crise doit dépasser le cadre d’un simple programme » élude la candidate au Capitole. « Notre projet écologiste est plus que jamais d’actualité et il a permis déjà un large rassemblement » rappelle Antoine Maurice. « Il faudra plus que jamais se retourner vers les besoins des gens » prévient Pierre Cohen.

Et leur adversaire sortant peut-il lui aussi revoir sa copie ? « Jean-Luc Moudenc engage actuellement des actions nécessaires. A cette étape, s’il s’en tient à son rôle, il ne pose pas de vision » commente Nadia Pellefigue. Alors peut-il y avoir un programme commun, forcément modifié, à opposer par la gauche à celui de l’actuel maire ?

Sans certitude, Antoine Maurice se dit toutefois « confiant ». Il faudra évidemment en discuter avec l’Assemblée militante d’Archipel qui pour l’heure se réunit en visioconférence toutes les trois semaines. Mais qu’en est-il des rapports difficiles, voire inexistants, entre Pierre Cohen et Nadia Pellefigue ? « On fonctionne bien avec Archipel Citoyen. En dehors des conseils municipaux et communautaires, nous avons moins de relations avec le PC et le PS » reconnaît volontiers Pierre Cohen.

Un électorat incertain

Et les électeurs dans tout ça ? Ceux qui s’étaient rendus aux urnes en mars, moins nombreux que d’habitude, coronavirus oblige, avaient placé Antoine Maurice en deuxième position derrière le maire sortant. Difficile de dire si la crise sanitaire aura un effet sur un scrutin au déroulement et à la date encore inconnus. Nadia Pellefigue ne se prononce pas. Antoine Maurice et Pierre Cohen s’accordent sur un point. Pour eux, la balance peut pencher dans les deux sens : soit une prise de conscience citoyenne de l’impérieuse nécessité de changer de méthode, soit au contraire l’option de repartir comme avant, pour ne pas plus bousculer les choses qu’elles ne le sont.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

19 Mar

Coronavirus et confinement : des conseils municipaux quand même…

Si le second tour des élections municipales se dessine désormais en pointillés pour le 21 juin prochain, des maires ont d’ores et déjà été élus dimanche dernier. Alors comment vont-ils s’organiser en pleine épidémie de coronavirus et en période de confinement pour convoquer leur premier conseil municipal ?

PHOTOPQR/LA MONTAGNE/MAXPPP

Marc Péré a vérifié. Dans les communes de plus de 10 000 habitants, seul Jean-François Copé, à Meaux, a fait mieux que lui, d’un point, avec 76% des voix. Il doit donc comme tous les maires élus dès dimanche, s’atteler à l’organisation du conseil municipal, même si l’urgence est aussi ailleurs.

Réunion sans public mais avec la presse

A ce titre la salle des fêtes de l’Union est actuellement préemptée pour accueillir un pôle médical coronavirus d’ici ce vendredi. C’est donc dans une salle encore plus spacieuse, la Grande Halle, qu’aura finalement lieu le conseil municipal d’installation du maire. Ce sera pour dimanche à 17h30. « Y participeront les 33 élus et seulement sept administratifs » précise le maire Divers Gauche réélu.

En revanche, comme le préconisent déjà les Préfectures dans leurs recommandation « la réunion du conseil municipal se tiendra sans public ; seule la presse peut y avoir accès ». Ainsi n’est pas enfreinte, malgré le confinement, l’inaliénable obligation de publicité des débats.

Un quorum à réunir

A l’Union, comme ailleurs, les mesures barrière notamment celle de distance d’un mètre entre chaque personne seront respectées. Mais dans certains villages, aux installations plus restreintes, ce sera difficile. Cintegabelle n’aura pas ce problème.  « Nous serons 23 élus dans la salle des fêtes dans une configuration où on aurait pu rentrer 190 personnes » assure Sébastien Vincini.

Le nouveau maire socialiste est clair : « ceux qui ne se sentent pas de venir, ont des problèmes de santé ou autre ne sont pas obligés d’être là (une procuration est toujours possible). J’espère juste que le quorum sera réuni soit au moins la moitié, treize personnes ». Si ce n’était pas le cas il faudrait convoquer à nouveau  le conseil municipal avant mardi prochain.

Effectivement certaines voix s’élèvent déjà, comme ce conseiller municipal élu ce week-end en Tarn et Garonne : « Vous vous rendez compte qu’il y a eu 30 000 maires élus ce dimanche ! Ça veut dire 30 000 réunions organisées dans les trois jours qui viennent en France. Moi je suis convoqué samedi. Je m’en serais bien passé… »

Mais après…

Les conseils municipaux ont l’obligation légale de se réunir au moins une fois par trimestre. « On espère que dans trois mois la situation aura changé » espère Sébastien Vincini. Seulement une autre difficulté se présente pour les nouveaux maires : le vote du budget. Il doit se faire avant fin avril. « Et le débat d’orientation doit le précéder de 48 heures » précise Marc Péré. Mais la loi est la loi. Les nouveaux élus devront donc organiser tout ça là encore malgré le confinement.

Ultime défi qui attend ces élus du premier tour : la tenue des futurs conseils intercommunaux ou métropolitain en avril. Avec là encore du jamais vu : des assemblées mêlant nouveaux venus et anciens  élus en sursis ou pas.

Patrick Noviello (@patnoviello)

23 Jan

Grand Débat, un an après : des chercheurs toulousains ont analysé les contributions

Un laboratoire de sciences sociales toulousain, le LERASS, a non seulement traité des données issues du Grand Débat mais a également analysé celles issues du « Vrai Débat » initié lui par les Gilets Jaunes. Un bon moyen de faire la synthèse des préoccupations mais aussi un début de comparaison entre les stratégies du gouvernement et des Gilets Jaunes.   

Edouard Philippe lors de la restitution du Grand Débat National, en avril dernier, à Paris. Photo Philippe LOPEZ / AFP

« Au départ nous étions partenaires de la Commission Nationale du Débat Public avec qui nous avions déjà travaillé lors du débat sur l’Identité Nationale. Puis la CNDP a été désinvestie au profit de deux Ministres et cinq garants » explique Pascal Marchand. « Les Gilets Jaunes ont alors suspecté une récupération et ont dit « on va organiser notre propre débat. Comme ils ont vu que nous étions cité comme organisme de référence par la CNDP, ils nous ont sollicité » poursuit celui qui dirige le Laboratoire d’Etudes et de Recherches Appliquées aux Sciences Sociales.

Il faut dire que le LERASS installé sur le campus de l’université Paul Sabatier de Toulouse possède les outils adéquats. « Si on prend le Grand Débat National, c’est 167 millions de mots. Ce n’est pas le plus gros que l’on ait eu à traiter avec nos logiciels et notre technologie. Il manque des données mais on peut en sortir quelque chose » précise le chercheur.

L’exploitation des cahiers de doléances sera très difficile voire impossible »

Mais alors pourquoi ces données n’ont-elles pas encore été traitées ? « Nous sommes piégés par un appel d’offre de l’Agence Nationale de la Recherche et du CNRS qui n’a toujours pas été lancé » précise Pascal Marchand. Plusieurs laboratoires et une cinquantaine de chercheurs sont sur les rangs pour y répondre. Faute d’appel d’offre pour l’instant, aucun d’entre eux ne va se lancer dans ce travail colossal sans un budget dédié.

Une partie des données issues du Grand Débat National, sont pour l’instant consultables dans leur ensemble sur un site du gouvernement dédié. Elles sont principalement issues des réunions publiques. L’exploitation des cahiers de doléances sera, elle, très difficile voire impossible. Ces documents ont été numérisés en format image sur des fichiers qui sont désormais très lourds. Et encore, un certain nombre pas tous. Plusieurs ont été égarés, d’autres ont rejoint des services d’archives locaux.

Il existe beaucoup plus de données à exploiter en revanche sur « le vrai débat » organisé principalement en « Agora 2.0 » par les Gilets Jaunes. De là à dire que le Grand Débat National n’a pas été organisé pour être utilisé mais pour « refroidir les ardeurs », il n’y a qu’un pas que certains n’hésitent pas à franchir.

Le R.I.C toujours un enjeu majeur pour les Gilets Jaunes ou leurs sympathisants »

Le LERASS a d’ores et déjà publié un rapport sur l’interprétation des données du « vrai débat » lancé à l’initiative des Gilets Jaunes. Parmi plus de 92000 arguments énoncés, « les contributions visent à établir une négociation voire à l’imposer ». Plus dans le détail voici les thématiques principalement évoquées :

  • 27% concernent l’économie, les fiances, le travail et les comptes publics
  • 17% la démocratie, les institutions, le référendum d’initiative citoyenne
  • 15% l’expression libre et les sujets de société
  • 14% la transition écologique solidaire, l’agriculture et l’alimentation

Même s’il n’arrive pas en tête des thématiques citées, le RIC s’inscrit toutefois comme un enjeu majeur pour contrôler les lois et le respect des engagements électoraux mais aussi pour revitaliser la démocratie « via l’introduction de procédures directes de décision collective ».

Les élus pointés du doigt, pas le système »

Autre constat qui ressort de cette analyse du « vrai débat », « la contestation porte moins sur le système lui-même que sur la légitimité des élus, leur procès en compromission ou en incompétence ». Le citoyen reste donc « la dernière figure collective  légitime afin de rediscuter le contrat social de départ » selon le rapport du LERASS.

Parmi les enseignements tirés du « vrai débat » des Gilets Jaunes une phrase qui prend un sens particulier alors que le mouvement de contestation sociale face à la réforme des retraites notamment se durcit : « le débat a commencé avant, a continué pendant et se poursuivra après ». Une assemblée des assemblées de Gilets Jaunes devrait d’ailleurs se réunir prochainement pour faire émerger une synthèse des propositions.

Sondage façon XXème siècle contre Agora 2.0″

Le LERASS, de son côté, n’abandonne pas l’idée de synthétiser le Grand Débat National. Ses chercheurs devraient même publier dans les mois qui viennent une comparaison entre les deux formules. Quelques faits marquants émergent déjà. « Si on prend la couverture dans la presse par exemple, pour un article qui parlait du « Vrai Débat » des Gilets Jaunes, 800 traitaient du Grand Débat National »  assène sans détour Pascal Marchand.

Les publics ayant participé aux deux contributions sont aussi très différents. « Le Grand Débat National a été réalisé sous la forme d’un sondage modèle XXème siècle, sans savoir qui répond vraiment. La population y est plus hétérogène que dans le « Vrai Débat » des Gilets Jaunes » commente Pascal Marchand. Le premier rassemble des propos plus techniques, le second réfléchit plus particulièrement à « comment remettre du fonctionnement démocratique ». Une problématique qui apparemment reste plus que jamais d’actualité.

Patrick Noviello (@patnoviello)

 

 

20 Déc

Municipales : quand un maire prépare le budget de sa commune avec les candidats à sa succession

Il l’avait dit, il le fait. Après trois mandats successifs de maire de Castanet-Tolosan en Haute-Garonne, Arnaud Lafon (LR) ne se représente pas. Et il va plus loin puisqu’il prépare la suite. Ainsi il a reçu mercredi en mairie trois prétendants à sa succession pour établir avec eux le prochain budget de la commune.

Arnaud Lafon, maire (LR) de Castanet-Tolosan. Photo Pascal Pavani/AFP

« Tous les trois se sont prêtés au jeu » explique sereinement Arnaud Lafon. Le maire sortant explique toutefois que sur les 8,6 millions d’euros de budget, 600 000 seulement restaient à arbitrer. Si la pratique est peu courante, elle consiste, selon celui qui fut élu pour la première fois à 25 ans, à « assurer la continuité républicaine ».

Des choix qui ont fait consensus

Concrètement des choix ont largement fait consensus comme la réfection du toit d’un groupe scolaire ou encore le gel des travaux d’embellissement de la piscine pour y résoudre seulement les problèmes de fuite. Mais le futur maire aura au moins une vision fiable des chantiers lancés,  comme l’école de musique ou le centre de loisir, et connaîtra précisément les fonds à sa disposition.

Depuis 2001, début de la mandature Lafon, la capacité d’investissement de la commune a été multipliée par quatre. Une évolution largement corrélée à celle de la population passée, selon la dernière notification Insee, de 10 400 à 13 700 habitants. Soit 30% de population en plus.

Si l’Etat tient ses engagements, ils bénéficieront de deux millions d’euros supplémentaires

« Nous avons aussi bénéficié d’un élargissement de nos foyers fiscaux de 4200 à 6500 » analyse aussi le maire actuel. Toujours au chapitre des finances, Castanet attend une compensation de l’Etat de deux millions d’euros après la disparition de la taxe d’habitation voulue par Emmanuel Macron. « Là encore si les engagements de l’Etat sont tenus, le futur maire disposera de cette recette supplémentaire ».

Arnaud Lafon s’abstient bien en revanche de choisir un candidat entre les trois successeurs potentiels qu’il a reçu : Bernard Bagnéris (PS) « Castanet avec nous », Thomas Berger (Soutenu par LREM) « Ensemble Castanet Vivant » et Xavier Normand (EELV) « Castanet en Commun ». Mais il leur laissera plus que les clés puisqu’une une restitution d’audit sur les comptes publics de la commune aura également lieu en janvier.

Patrick Noviello (@patnoviello)

13 Nov

Municipales à Toulouse : Archipel Citoyen teste ses candidats à la tête de liste

Toujours plus participatif ? Avant de désigner sa tête de liste, Archipel Citoyen organise ce mercredi 13 novembre une soirée de confrontation de ses candidats avec les toulousains, entre ateliers et questions/réponses avec la salle. Explication.

Claire Dujardin, Michel Kaluszynski, Maxime Le Texier, Antoine Maurice, François Piquemal : voici les cinq candidats qui briguent la tête de liste d’Archipel Citoyen pour les élections municipales à Toulouse. « Le but n’est pas de les mettre en mode compétition ce mercredi soir » explique la porte-parole Caroline Honvault.  Exit donc la recette traditionnelle du débat à cinq.

Pas en mode compétition »

« Chaque candidat se présentera et pourra donner son avis en fonction des questions posées par le public». Et quid des grands dossiers (transports, urbanisme,…) ? « Nous n’avons pas encore de positions. En revanche quand nous les aurons, nous les tiendrons » insiste Carole Honvault. « On ne veut pas faire le catalogue du père Noël des promesses non tenues. Notre ambition est de renouer la confiance avec les citoyens ».

Lors de la première heure de cette soirée, les candidats participeront à des tables-rondes en petits groupes où ils pourront être appuyés par l’ensemble de la liste. « Je n’ai pas préparé quelque chose de spécial avoue François Piquemal. Je suis prêt depuis un moment. Là c’est une présentation à un public plus élargi que les colistiers, je donnerai mon avis quand j’en aurai un mais j’aurai aussi la lucidité d’écouter le collectif ».

La méthode Condorcet »

Deuxième temps fort de cette soirée après les ateliers, les candidats tireront au sort des questions posées par le public et y répondront. « Tout ce qui va se dire ce soir va nourrir chacun des 70 colistiers explique Caroline Honvault. Chaque regard se vaut ». Parce qu’au final, ce ne seront que ces 70 qui désigneront leur tête de liste dimanche. Il ne s’agira alors pas simplement de déposer un bulletin dans une urne mais de passer par la méthode Condorcet. Autrement dit un système de vote où le gagnant est le candidat qui, comparé tour à tour à chacun des autres s’avère être le préféré.

« C’est la règle qu’on s’est donnée dès le début de l’aventure rappelle François Piquemal. L’objectif étant que la tête de liste fasse l’unanimité ». C’est aussi la condition sine qua non qu’avait fixée Europe Ecologie les Verts pour rester dans le mouvement. La tête de liste d’Archipel Citoyen et l’ordonnancement de cette même liste devraient donc être connus en début de semaine prochaine. Une fois ce choix fait à 70, il sera ensuite temps, comme le revendique le mouvement, de « redonner le pouvoir aux citoyens ».

Patrick Noviello (@patnoviello)