Mais que va-t-il advenir de notre région ? Les rumeurs les plus folles se sont mises à circuler après l’allocution du Président de la République. François Hollande a proposé de « doter les régions d’un pouvoir réglementaire mais d’en réduire le nombre ». Dans la foulée, sur les réseaux sociaux, les caractères s’enflammaient : en Aquitaine, on se voit fusionner avec Midi-Pyrénées, mais en Languedoc-Roussillon aussi, le département des Pyrénées orientales pourraient être annexé, on parle aussi de l’Aude ou encore de la Lozère etc… Au journal de 20h de France2, on nous ressortait l’étude qui ramènerait la France à quinze entités (la notre ne bougerait pas selon cette hypothèse).
Compétences nouvelles ?
Alors qu’en pense celui qui dirige Midi-Pyrénées, Martin Malvy ? «François Hollande n’est pas le premier à parler du périmètre des Régions. Il est par contre le premier à évoquer le sujet en l’assortissant d’une volonté de renforcement de leurs missions et responsabilités. Et en cela le président de la République est novateur car le problème du périmètre n’a de signification que si on l’assortit de compétences nouvelles indispensables à une clarification et à l’efficacité des politiques publiques. ». Ok pour la réduction donc, mais à condition d’avoir d’avantage la main.
Des compétences, les régions en ont déjà beaucoup, mais là où le bât blesse ce sont les finances. Communes, départements et régions sont au régime sec depuis le 1er janvier, avec une diminution annoncée de 1,5 milliard d’euros cette année de leurs dotations, et ce ne sera pas mieux l’année prochaine. Des dépenses publiques que François Hollande souhaite justement voire maîtriser par cette diminution de nombre de région. Là au-delà des guerres de clocher, ce sont de nombreux avis d’experts qui s’élèvent pour dire que les économies seront anecdotiques.
Où faire des économies ?
Seulement, quid des anciennes villes capitales en cas de fusion des régions ? Que faire des agents territoriaux administratifs s’il n’y a plus qu’un hôtel de région au lieu de deux ? Ne devra-t-il pas être maintenu des antennes de proximité pour certains services ? L’étude qui parle d’un France à 15 entités territoriales n’a par exemple jamais garanti la moindre économie en termes de dépenses.
Et les Verts de, si ce n’est de complexifier, d’ étoffer le débat. Gérard Onesta propose par exemple la création d’une seconde assemblée régionale qui serait le fruit de la disparition des départements. « Une assemblée qui représente les citoyens, et une deuxième qui représente les territoires » explique le vice-président EELV de la région. Là pour le coup, des économies seraient faites, le nombre d’élus départementaux étant diminué des deux tiers.
Supprimer les départements c’est aussi l’idée de Jean-François Copé. Mais côté UMP Midi-Pyrénées, pour Elisabeth Pouchelon, « la réforme ne doit pas être une question de taille de territoire ou de découpage mais d’efficacité, de simplification et d’économie ». On en revient toujours là : l’argent le nerf de la guerre avec un millefeuille administratif à dégraisser. Reste à savoir quelle couche peut ou doit être supprimée…
Patrick Noviello