Près de la moitié des parlementaires socialistes de notre région sont des cumulards comme on les surnomme. L’Etat-Major du PS leur laisse jusqu’à la fin du mois pour faire un choix entre leur poste de parlementaire ou leurs mandats locaux. Mais il semble peu probable qu’ils aient choisi ou sacrifier un mandat, ou plusieurs, d’ici octobre.
Cette « règle commune », adoptée en 2010 avec l’approbation des militants, stipule « l’interdiction du cumul d’un mandat parlementaire et d’un exécutif local » Elle a été relancée lors de la campagne pour la présidentielle menée par François Hollande.
Premier argument souvent opposé à cette directive interne au PS contre le cumul : il faut garder un « ancrage local », « rester proche du terrain, des préoccupations quotidiennes des citoyens ». « Il faut respecter le mandat que m’ont confié les électeurs, j’ai été élue pour six ans » explique Carole Delga, toute nouvelle députée du Comminges, également vice-présidente de la région et maire de Martres-Tolosane, interrogée dans Le Monde.
Pour d’autres à l’image de Gérard Miquel sénateur du Lot et président du département, « c’est trop tôt ». Le patron du conseil général lotois préfèrerait « qu’on attende 2015 » pour trancher. Enfin, d’autres encore comme Gérard Bapt, député et maire de Saint-Jean, considèrent qu’« il faut bien comprendre qu’il peut y avoir des successions compliquées ».
Cela n’a semble-t-il pas été le cas pour Monique Iborra. La députée de Haute-Garonne a abandonné la vice-présidence de la région. Quant à Christophe Borgel, il n’est plus adjoint au maire de Villepinte (93) même s’il serait toujours conseiller régional d’ile de France, alors qu’il est désormais député de Haute-Garonne…
Certains parlementaires mettent aussi dans la balance l’iniquité de cette mesure sur l’échiquier politique. « Pourquoi Patrick Devedjian (UMP) pourrait rester député et président de Conseil Général et pas moi ? » demande judicieusement le gersois Philippe Martin. Interrogé par nos confrères de Sud-Ouest, l’élu argue également du fait que certains socialistes pourraient être tentés de se séparer de leur mandat de parlementaires. « Imaginez si 30 ou 40 parlementaires renoncent à leur mandat de députés, ça fait autant d’élections partielles, ça mérite d’y réfléchir », prévient-il.
Mais les socialistes n’en sont pas encore là. La Commission Jospin va se pencher sur cet épineux dossier du cumul d’ici quelques jours. Lionel Jospin, qui lorsqu’il était 1er ministre, avait tenu à conserver son mandat de conseiller général de Cintegabelle (31).