Pendant 34 ans, les rentrées de Gérard Bapt se sont faites au Palais-Bourbon. Mais, en ce début septembre 2017, l’ancien député de la Haute-Garonne est à la retraite. Comment vit-il ce changement de vie ? Quels sont ces projets et ses nouvelles activités ? Interview
Le Blog Politique. Comment analysez-vous votre défaite aux législatives ?
Gérard Bapt. Le soir de l’élection, le fait de ne pas être au second tour a été une douche froide. Quand on me demande comment j’analyse le résultat, j’ai l’habitude de dire que c’est lié à l’age, au cumul des mandats et à la situation politique. J’ai été coincé, sur ma circonscription, entre Mélenchon et Macron. On peut ajouter le bilan subjectif de François Hollande et les zizanies en interne. Au final, au regard de tout cela, ce n’est pas étonnant.
une douche froide le soir du 1er tour
Le Blog Politique. Quelles sont vos activités désormais ?
Gérard Bapt. Je suis toujours membre du comité de suivi des plans de santé. Je pensais démissionner. Mais le ministère de la Santé a pensé que je pouvais être utile. D’ailleurs, à ce titre, je vais participer aux états généraux de l’agroalimentaire. J’ai également une sollicitation dans le privé mais je vais expertiser cette proposition. Je ne souhaite pas être en situation de dépendance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques. Enfin, une association de patients m’a sollicité.
Une sollicitation dans le privé
Le Blog Politique. Vous être 1er adjoint à la mairie de Saint-Jean. Allez-vous redevenir le maire de votre commune ?
Gérard Bapt. Je vais rester 1er adjoint car je suis très attaché à ma commune. J’exclus totalement de redevenir maire de Saint-Jean. Je suis resté 1er adjoint pour accompagner Marie-Dominique Vézian (ndlr : maire de Saint-Jean). Je ne l’ai pas fait dans l’idée d’organiser un jeu de chaises musicales.
J’exclus de redevenir maire de Saint-Jean
Le Blog Politique. Vous avez écrit à la ministre de la Santé au sujet du Levothyrox. Quel est selon vous le problème s’agissant du changement de molécule du médicament ?
Gérard Bapt. Il y a une double légèreté de la part de l’agence du médicament. Elle a lancé l’opération sans tenir compte d’échecs internationaux, aux Pays-Bas et en Nouvelle-Zélande. Dans ces pays le Levothyrox a été retiré. L’autre légèreté concerne l’étude clinique. 50 patients c’est trop peu. Tout cela débouche sur une folie. On trouve toujours l’ancienne formule sur le marché en Allemagne, en Italie ou en Espagne. Un commerce se développe sur internet ou l’on trouve l’ancienne formule contre de l’argent et sans ordonnance. Sur le plan de la santé publique, je suis inquiet. Le changement de molécule peut influencer le développement du fœtus chez les femmes enceintes. Quand on connaît l’importance de la thyroïde dans le développement du cerveau, on peut se poser des questions.
Laurent Dubois (@laurentdub)