21 Juil

La démobilisation des adhérents d’En Marche en Haute-Garonne

Couacs et grincements de dents. Au niveau national, le nouveau parti d’Emmanuel Macron traverse ses premières turbulences. En Haute-Garonne, pas de tangage ouvert. Et pour cause. Les adhérents « sèchent » les réunions et désertent les comités locaux.

Photo : MaxPPP

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Le groupe LREM à l’Assemblée est à la peine. Les nouveaux députés sont peu actifs en commission et commettent des faux pas. Le tangage prend parfois une tournure surréaliste avec un parlementaire La République En Marche qui s’oppose à l’établissement de notes de frais. Motif : il redoute de manger au…Mac Do.

Les turbulences ne se limitent pas à l’Assemblée Nationale. Dans certaines régions, les mouvements locaux sont frappés par une désertion des troupes. La principale force LREM en Occitanie est concernée. L’ancien référent départemental, Michaël Nogal, revendiquait, avant la victoire d’Emmanuel Macron, 12 000 adhérents. Visiblement, ils sont en vacances et font relâche. Le 19 juillet dernier, des comités toulousains veulent se réunir. Un responsable écrit :

Personne de mon comité. J’ai eu une réponse pour s’excuser de ne pas venir ! Pas facile de motiver les adhérents

Un organisateur a une solution :

Pourquoi ne pas se regrouper autour d’un événement festif. Cela peut se faire sous forme d’auberge espagnole

Un autre responsable toulousain préfère jouer sur l’appât du gain :

Peut-être faudrait les payer (ndlr : les adhérents) maintenant que LREM a un trésor !

Le parti d’Emmanuel Macron a effectivement les caisses pleines. Son succès aux législatives lui permet d’obtenir 20,5 millions d’euros de financement public annuel. Un financement qui va se renouveler tous les ans durant les 5 années du quinquennat Macron. Mais La République En Marche est surtout « riche » de projets. Réforme du Code du Travail. Décisions fiscales. Loi organique sur la confiance publique. L’été 2017 est une plage…de travail pour le nouveau Pouvoir. Les responsables LREM de la Haute-Garonne ont compris qu’ils doivent occuper le terrain. Un des organisateurs de la réunion du 19 juillet écrit dans un mail adressé à ses camarades :

Il y a du pain sur la planche, si nous voulons nous approprier les décisions pour les porter. 2 thèmes emblématiques de la campagne doivent être abordés rapidement…la réforme du dialogue social…celle qui se révèle sans doute la plus difficile à conduire…les décisions concernant le gel du point d’indice des fonctionnaires et autres mesures d’économie envisagées dans la fonction publique

Les responsables locaux de LREM ne se préoccupent pas uniquement des réformes en cours. Ils sont également attentifs aux deux affaires qui marquent le début de la présidence Macron : les déboires  judiciaro-immobiliers de Richard Ferrand et la mise en cause de la ministre du Travail dans l’organisation d’une soirée à Las Vegas.

Nos adversaires vont déclencher des campagnes de dénigrement en prenant appui sur les enquêtes concernant la « French Tech Night » et les Mutuelles de Bretagne

Cet appel à la vigilance a perdu de son actualité. Les révélations du Canard Enchainé se sont calmés depuis une dizaine de jours. Le feuilleton des affaires Ferrand et Pénicaud est loin d’être terminé. Le 2 juin dernier, la justice a ouvert une enquête visant l’ancien ministre et actuel président du groupe LREM à l’Assemblée.

Mais, en attendant, la fin juillet apporte un répit aux soutiens locaux d’Emmanuel Macron.

Laurent Dubois (@laurentdub)