12 Déc

Succession Malvy, c’est parti !

Polémique avant la trêve des confiseurs. Une députée PS de Haute-Garonne n’a pas l’esprit à la fête. Quinze jours avant Noel, Monique Iborra ne fait pas de cadeau aux instances nationales de son parti. La parlementaire publie un message (au vitriol) sur Facebook et dénonce un « déni de démocratie ». Monique Iborra met en cause le calendrier pour les candidatures aux prochaines élections régionales.

Monique Iborra, députée PS de Haute-Garonne

Monique Iborra, députée PS 31

Pour elle, les échéances sont trop courtes et ne tiennent pas compte de la fusion de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. C’est trop tôt s’agissant d’un territoire très grand.

iborra

Un responsable départemental du PS ne partage pas son point de vue.

D’après lui, « le choix du mois de février pour la désignation des têtes de liste est une nécessité. Ce n’est pas pour forcer la main à qui que ce soit. Nous n’avons pas le choix. Il vaut mieux partir tôt que tard. Que propose Monique Iborra ? Attendre la fin des départementales du mois de mars ? Organiser une désignation en avril ? Ce serait bien trop tard ».

Cette tempête dans un bocal est révélatrice.

Monique Iborra siège au Palais Bourbon. Mais elle connaît également l’Hôtel de Région. Elle a été une élue midi-pyrénéenne de 2004 à 2012. Face à des législatives qui s’annoncent meurtrières pour le PS, le terrain régional peut offrir une zone de repli.

Une zone de repli. Et même une zone avec fauteuil présidentiel.

La succession de Martin Malvy est ouverte. Le président sortant ne s’est pas encore exprimé. Stop ou encore. Personne ne sait vraiment. Mais des signes alimentent les spéculations. Des signes subliminaux. Mais très clairs.

Martin Malvy et Carole Delga

Dans une interview donnée à la presse ariégeoise, Carole Delga a ouvertement annoncé son intérêt pour les prochaines échéances régionales. Cette déclaration n’a rien d’une improvisation. Ni d’un coup de force. Carole Delga a bien précisé que son entrée en piste dépendra de la décision de Martin Malvy. Pas question de sortir le sortant. On est loin de la brutalité d’un Kader Arif. Lors des précédentes régionales, l’ancien secrétaire d’Etat n’hésitait pas à mettre en cause l’âge de Malvy.

Mais, au-delà des mots, il y a les gestes.

Carole Delga est très présente aux côtés du président Malvy. L’ancienne conseillère régionale et actuelle ministre est sur toutes les photos : SISQA (Salon de la Qualité Alimentaire), journée sur l’Economie Sociale et Solidaire organisée à l’Hôtel de Région.

Passation de relai ? Préparation d’un ticket ?

Dans les couloirs du Conseil Régional et les arcanes socialistes, cette omniprésence ministérielle a été remarquée. La réaction brutale de Monique Iborra n’est pas forcément étrangère à ce contexte.

En OFF, certains socialistes réduisent la déclaration au vitriol de Monique Iborra à une rivalité féminine. La députée voudrait gagner du temps pour préparer sa candidature. Contactée par téléphone, Monique Iborra estime prématurer de parler des régionales. Mais elle ne dément pas être intéressée.

En tout cas, une chose est certaine. Les régionales 2015, c’est maintenant.

Laurent Dubois