Le maire de Toulouse Pierre Cohen s’est fait voler son scooter. Quelle affaire ! Bon c’est vrai que ça agace quand ça vous arrive. Je me revois encore le jour où j’ai découvert ma voiture posée sur un parpaing, deux roues en moins. C’est comme le Loto, ça n’arrive pas qu’aux autres… Pour ma part je n’ai pas eu droit à un article dans la presse mais à une belle file d’attente au commissariat (pour la beauté du geste évidemment).
De là à en faire une riposte politicienne… Il ne s’agit pas là de Pierre Cohen qui s’est bien abstenu de faire le moindre commentaire (en plus dans ces cas-là on n’est jamais très fier, là encore j’en atteste) mais de deux de ses adversaires politiques.
Olivier Arsac, secrétaire départemental de Debout La République dégaine le premier se désolant que « la délinquance à Toulouse a encore frappé ». Je vous passe les chapitres où le porte parole de Nicolas Dupont-Aignan explique que ce scooter atteste que Pierre Cohen est proche des gens contrairement à Jerôme Cahuzac et que le maire a bien fait d’adopter le deux-roues pour lutter contre les bouchons comme l’avait proposé DLR 31 lors d’une conférence de presse en décembre dernier. Cette idée, personne ne l’avait eu avant ?
Pour Olivier Arsac, pas de doute une « vidéosurveillance massive » aurait permis au maire de retrouver son bien. « Il vous reste encore un an pour changer d’avis » lance-t-il à Pierre Cohen lui recommandant de passer en mode caméra.
Et sur cette histoire de scooter, c’est Jean-Luc Moudenc qui prend la roue d’Arsac rappelant qu’il y a plusieurs mois, lors de la mise en place des Zones de Sécurité prioritaires, il avait demandé à ce que certains quartiers oubliés dont Empalot bénéficient aussi de ce dispositif. « Vous aviez alors combattu cette proposition » rappelle, en remuant le couteau dans la plaie, le président de l’UMP31 au maire de Toulouse. Et Jean-Luc Moudenc d’insister : « Je formule le vœu que ce méfait qui vous touche personnellement vous ouvre les yeux et fasse sauter votre carcan idéologique. »
Personnellement, je n’ai pas demandé de caméra devant chez moi, après la disparition de mes roues de voitures. D’ailleurs un mois après, on me volait mes enjoliveurs en plein jour. Et je n’ai pas de « carcan idéologique » à ce niveau-là, je vous assure. Mais bon, je ne suis pas candidat aux prochaines Municipales. Une campagne qui, si elle démarre sur les chapeaux de roue, mériterait qu’on sorte un peu le nez du guidon, non ?
Patrick Noviello