Le vin doit-il être taxé de manière dissuasive ? La question est posée par la mission d’évaluation et de contrôle de la Sécurité Sociale (MECSS) du sénat.
La fronde des élus des terres viticoles ne s’est pas fait attendre.
« On ne peut pas à la fois dire que le vin est l’image de marque de la France et par un raccourci dire qu’il est la cause du binge drinking chez les jeunes ». Pour Jean-Jacques Mirassou, la position à tenir est claire. « Le secteur viticole a mis du temps à sortir du marasme économique, il a fait énormément d’investissement, ce n’est pas le moment de lui infliger cela » poursuit le sénateur socialiste de Haute Garonne.
Alors une fois nos parlementaires ne sont-ils pas en train de défendre aveuglement leurs électeurs-viticulteurs ? « Il ne s’agit pas de cela. Au petit matin, sur les boulevards toulousains, ce ne sont pas des bouteilles de Fronton que l’on retrouve mais des fioles d’alcool fort type Vodka ou autres » assène l’élu Haut-Garonnais.
Alors qu’il m’accorde cette interview par téléphone, Jean-Jacques Mirassou me parle de son collègue sénateur des Pyrénées-Atlantiques qui est à ses côtés. « Même combat pour les Jurançon et autres Madiran, ce sont surtout ces vignobles aux prix de bouteilles raisonnables qui en pâtiraient. Les acheteurs de Bordeaux à 33 euros la bouteille, eux, ne verraient pas la différence ».
Le vin rapporte environ un milliard d’euros en fiscalité chaque année. Mais combien ramènerait une taxe supplémentaire, au budget de la sécu notamment ? Quelques centimes par bouteilles avancent certains (contre 1,9 euros pour les spiritueux).
Les professionnels de la filière doivent également être entendus par la MECSS, mais on se doute d’ores et déjà de leur position. « La prochaine étape, ce sera aussi une explication entre nous (NDR : sénateurs socialistes)» précise malicieusement Jean-Jacques Mirassou. Reste à savoir si elle se terminera autour du verre de l’amitié.