Mauvaises ondes au Palais Bourbon. Le PS parasite Europe-Ecologie. Les Verts ont déposé, le 31 janvier, une proposition de loi. Sujet : les antennes relais, les portables, le Wifi. La majorité socialiste et le gouvernement ont complètement brouillé le texte. La copie d’Europe-Ecologie est vidée de sa substance. Finies les études d’impact ou l’interdiction du Wifi dans les crèches. Sur les bords de la Garonne, au Conseil Régional, ce torpillage passe mal. Alain Ciekanski parle « d’un manque de respect » à l’égard d’Europe-Ecologie. Pour l’élu midi-pyrénéen, « les socialistes n’aiment pas le débat quand ils sont en position hégémonique. Ils préfèrent imposer leur point de vue ». Alain Ciekanski critique surtout les mobiles invoqués par le PS. Le gouvernement accuse les Verts de jouer avec des « peurs irrationnelles ». Le conseiller régional récuse cet argument injurieux. D’après lui, « le dossier défendu par Europe-Ecologie était raisonnable. Il s’appuyait sur des études scientifiques internationales et des expériences locales ». Alain Ciekanski dénonce un aveuglement coupable. « On ne peut pas éluder le problème des ondes électromagnétiques. Il n’existe aucune preuve qu’(elles) sont inoffensives Ca va finir par éclater ». Le Parlement de Strasbourg a demandé un abaissement de l’exposition des populations. Une directive européenne va dans ce sens. Malgré cela, la France fait bande à part. Elle autorise des seuils nettement supérieurs à d’autres pays. L’Espagne, la Suisse, l’Autriche, le Luxembourg, l’Italie et même la Russie limitent la puissance de leurs antennes relais autour de 6 volts par mètres. Dans l’Hexagone, l’aiguille du compteur est fixée entre…41 et 61 volts par mètres. Pour Alain Ciekanski « on n’a pas besoin d’autant de puissance et ces seuils sont totalement artificiels. On ne peut jamais les dépasser tellement ils sont importants ». En fait, l’élu Europe Ecologie accuse les pouvoirs publics de laxisme, de légèreté. Une légèreté qui repose sur de lourds intérêts financiers. « Un abaissement des seuils couteraient aux opérateurs des équipements onéreux ». Moins de puissance, ce seraient plus d’antennes. Pour Alain Ciekanski, le « circuler, il n’y a rien à voir » du gouvernement est profond. Il n’est pas simplement lié à une affaire de gros sous. Il correspond à une conception ouvertement assumée, en son temps, par Lionel Jospin. « Le volet télécommunication, comme le nucléaire, est considéré comme stratégique. Il rentre dans le champ de la Raison d’État ».
LD