La campagne en pleine ville. A quelques rues du Capitole, « Victor Hugo » offre les produits des champs aux toulousains. Dans un coin du marché, Pierre-Nicolas Bapt cultive son « jardin ». Le secrétaire général du PRG 31 pose régulièrement les coudes sur le comptoir d’un bistrot. Tenu par un ami d’enfance, ce café symbolise ses racines toulousaines. Pierre-Nicolas Bapt est élu à Colomiers. Il « continue à faire son travail municipal. Mais Toulouse, c’est (s)a ville ». L’approche des municipales lui donne envie de franchir le périphérique. Pierre-Nicolas Bapt utilise la forme interrogative : « pourquoi pas le Capitole ? ». Mais sa vraie-fausse question constitue une réponse. Il prépare sa transhumance électorale. Quatre Radicaux de Gauche siègent déjà au conseil municipal de Toulouse. Alexandre Marciel et Cécile Ramos sont notamment aux cotés de Pierre Cohen. Le nouvel arrivant va devoir trouver une place. Une augmentation du quota PRG – un passage de 4 à 7 élus par exemple –permettrait de régler en partie la lutte interne, la distribution des sièges. Mais rien n’est acquis. D’ailleurs, officiellement, le PRG ne négocie rien avec Pierre Cohen. Le temps est encore aux manœuvres d’approche. Pierre-Nicolas Bapt est catégorique. Pour le moment, « ce n’est pas le stade des négociations ». Le secrétaire général du PRG 31 « prend (simplement) langue avec tous les partenaires potentiels ». « Il est hors de question de discuter avec l’UMP ». Mais il « laisse la porte ouverte du côté du Centre et (il) lance un groupe de travail avec les communistes ». En fait, ce discours est une façade. Pierre-Nicolas Bapt s’en défend. Il refuse de l’avouer. Néanmoins, il sait bien que la route du Capitole passe par le bureau de Pierre Cohen. Le premier sondage publié, cette semaine, sur les prochaines municipales renforce l’étau. Le maire sortant est donné grand vainqueur. En position de force, Pierre Cohen va marchander durement. Dans ce contexte, la ligne de Pierre-Nicolas Bapt est celle des « pas de côtés ». Ses camarades du PRG n’hésitent pas à invoquer un droit d’inventaire. Ils haussent le ton pour créer un rapport de force avec le PS. Pierre-Nicolas Bapt se démarque de cette politique de la canonnière. Ou plutôt du pistolet à bouchon. Pour lui, les radicaux de Gauche « ne sont pas en situation de faire un bilan ». Ils ont été « partie prenante de l’actuelle majorité municipale. Il est difficile de renier les votes qui ont été faits. Le PRG n’a pas de groupe (au Capitole) et donc il n’a pas une vraie autonomie ». Ce réalisme n’empêche pas un sens critique. Pierre-Nicolas Bapt « constate que certains chantiers auraient pu être menés avec plus de concertation ». Il cite, notamment, le dossier bouillant d’un bus en site propre à Lardenne. Mais, d’une manière générale, Pierre-Nicolas Bapt refuse une contestation frontale de l’action de Pierre Cohen. Dans son esprit, c’est totalement clair, parfaitement évident : « front contre front n’est pas une solution payante ».
LD