Pluie ou neige. Des Pyrénées dégagées ou une plaine embrumée. Régulièrement, sur Facebook, Jean-Louis Idiart livre la météo du Comminges. En ce début 2013, il quitte un peu le ciel et les nuages pour l’horizon politique. L’ancien député est « aux champs, dans une ville ouvrière ». Après avoir quitté son mandat législatif, Jean-Louis Idiart demeure à Mazères-sur-Salat. Il « regarde (l’année qui débute) avec plus de distance ». L’élu socialiste conserve un siège de conseiller général. Mais il « n’a pas le nez dans le pare-brise ». Il a le temps d’éplucher, tous les jours, cinq à six journaux et de se plonger dans une biographie d’Aragon. Ce retrait actif lui donne du recul. Il relativise les épines des « alliés » du PS. Pour Jean-Louis Idiart, l’attitude de Jean-Luc Mélenchon est classique. « A partir du moment où le PC et le Front de Gauche ne sont pas entrés au gouvernement, les critiques étaient prévisibles. C’était valable aussi en 1936, lors du Front Populaire ». L’élu haut-garonnais explique les critiques de la gauche de la gauche. « Le PC doit sauver les meubles municipaux. Il fait bouillir la marmite ». Jean-Louis Idiart connait bien la cuisine locale. Maire de Mazères-sur-Salat pendant 23 ans, conseiller général depuis octobre 1988, une recette concoctée par le gouvernement Ayrault l’inquiète. Elle n’est pas à son gout. La carte électorale pour les prochaines cantonales va être retaillée. Le gouvernement utilise un ciseau à deux lames : un critère démographique et un principe de parité « homme-femme ». Jean-Louis Idiart conteste l’utilisation – trop brutale à ses yeux – du critère démographique. Il appelle de ses vœux « un correctif ». « Le nombre de cantons va être divisé par deux. Les parties urbaines vont être surreprésentées.». Jean-Louis Idiart prend l’exemple de son ancienne circonscription : la 8eme de Haute-Garonne. « Il ne va rester que 3 cantons. C’est trop peu et les cantons vont être énormes. Chaque canton va rassembler près d’une centaine de communes. Cela n’a aucun sens par rapport à la représentation du territoire ». Le conseiller général exprime une demande : la prise en compte de la spécificité haut-garonnaise. Le poids écrasant de l’agglomération toulousaine doit être mis dans la balance. « A Toulouse, un canton plus ou moins grand, cinq rues de plus ou de moins, cela ne change rien ». En revanche, dans le sud du département, « on déshabille le rural ».
LD