06 Sep

Aurélien Pradié, « Fillon-Copé : une violence polie »

Une vraie-fausse rentrée. Aurélien Pradié revient d’une escapade grecque et d’un séjour au Cap Ferret. Mais, en fait, il n’est pas vraiment parti. Le jeune conseiller général du Lot s’ennuie en vacances. Après la présidentielle et une candidature aux législatives, Il a « juste pris un peu de temps pour respirer ». De retour à son bureau, « c’est encore calme ». Les « plénières » de l’assemblée départementale reprendront  en octobre. En revanche, s’agissant de son parti, « il n’y a pas eu de trêve véritable ». Après la défaite de Nicolas Sarkozy, l’UMP doit se trouver un nouveau leader. Tout l’été, sur les plages ou dans la presse, les candidats sont allés à la rencontre des militants. L’ébullition parisienne et les passes d’armes entre François Fillon et Jean-François Copé n’ont pas franchi les frontières du Lot. « La seule agitation concerne les 8000 parrainages ». Des parrainages indispensables pour briguer la présidence de l’UMP et dont la collecte constitue un enjeu stratégique. Pour les petits candidats, cela permet de montrer leur influence et donc de négocier – en position de force – des postes. Aurélien Pradié a fait son choix. Il va donner son parrainage à un de ces compétiteurs qui participent pour participer. Il s’agit de Xavier Bertrand. Pour lui, c’est un signe de reconnaissance. Il a travaillé avec l’ancien ministre du Travail. Xavier Bertrand a confié à l’élu lotois une mission sur l’emploi des jeunes en milieu rural. Aurélien Pradié ne l’oublie pas. En revanche, il précise immédiatement que son parrainage et son vote sont deux choses différentes. Dans l’immédiat, c’est Xavier Bertrand. Mais, au moment de glisser son bulletin dans l’urne, ça se jouera entre François Fillon et Jean-François Copé. Sa fibre« chiraquo-gaulliste », le fait pencher du côté de l’ancien premier ministre. Il a « tendance à dire que Fillon est le bon candidat ». Néanmoins, « la ténacité de Copé est une qualité essentielle pour diriger l’UMP ». L’électeur Pradié a quelques semaines pour trancher ce dilemme. En attendant ses deux favoris se livrent une lutte qu’il qualifie de « violence polie ».

LD

Congrès contre congrès

C’est la loi du genre : une élection présidentielle s’achève, un  chef de l’Etat est élu et un parti, au moins, perd son leader.
Cette fois-ci, ce sont les deux plus grosses formations du pays qui se retrouvent orphelines.

Le numéro1 du PS (certes seulement depuis l’issue des Primaires) est à l’Elysée, celui de l’UMP s’est mis en retrait (définitivement ?) après la défaite. Et voici les deux formations au pied du mur, pas de la même manière mais face à une même obligation : se retrouver un chef.
Martine Aubry a annoncé son départ à l’université d’été de La Rochelle, mais pas son successeur et la guerre fait rage entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis. L’ambiance n’est guère plus à la franche camaraderie à l’UMP. Les anciens Sarkozystes ne savent plus à quelle bannière se vouer et le parti peine à se trouver une ligne directrice, notamment quant à savoir comment placer le curseur face au FN.
L’issue des tractations socialistes s’officialisera à Toulouse fin octobre. D’ici là, il ne faut surtout pas déranger le gouvernement au travail et faire preuve d’unité, c’est ce qu’a demandé à ses troupes Jean-Marc Ayrault.
A droite, certains diront que les patrons des multiples courants n’ont que ça à faire, se concentrer sur les négociations d’alcôves, tant l’opposition est pour l’heure encore sous le choc des scrutins et à ce point en cour d’organisation. Difficile de se retrouver opposants après tant d’années d’exercice.
Mais ce temps ne sera pas perdu pour l’UMP tant il est véritablement à la croisée des chemins. Borloo et ses centristes ont d’ores et déjà pris du champ et l’ancien parti présidentiel doit prouver qu’il n’était pas que ça, l’instrument d’un homme, qui l’a porté certes au sommet mais qui l’a entraîné avec lui dans sa chute. Hervé Morin, de son côté, se verrait bien créer une énième fédération des centres.

Au-delà de ces renouvellements d’état-major, c’est un autre enjeu qui se dessine : les véritables orientations politiques de chacun des deux grands partis du pays en vue des scrutins locaux de 2014. Les temps sont à la rigueur et à l’économie, mais le combat d’idées, lui, ne coûte rien, messieurs et mesdames les élus, donnez-nous matière à réflexion et à débat.

03 Sep

Sous le soleil : la crise – Volet 4 – Carnets de vacances de Patrick Noviello

Sous le soleil : la crise ! (4)

A l’heure où le gouvernement fait sa rentrée avec un programme de lutte contre la crise, cette série d’été vous emmène à la rencontre des français en vacances (dont je suis en ce mois d’août) et à la rencontre de leurs modes de consommation estivales.

Pas une enquête statistique exhaustive mais plutôt des instantanés pris sur le vif.

Retour à Toulouse, sous une chaleur accablante… Encore quelques jours avant la reprise, le moment idéal pour aller à rencontre des vacanciers de passage ou en séjour qui ont choisi Toulouse.

Direction le musée des Augustins qui invitent encore pour quelques jours à venir découvrir les disciples nord-européens du Caravage. Bonne pioche ! La file d’attente à l’entrée est conséquente, jeunes touristes se mêlent à des couples de séniors et à de nombreuses familles. Ce public divers a un point en commun : chacun essaie de demander une réduction sur le tarif d’entrée avec plus ou moins de succès.

A l’entrée de Toulouse Plage, pas besoin de négocier, l’entrée est gratuite. La municipalité prête même du matériel de jeux (raquettes, ballons…). C’est sans doute aussi pour cela que le site fait le plein cette année. Face à la crise, mais avec un effet « Mars » et  des hommages appuyés à Neil Armstrong, la Cité de l’Espace résiste bien.

Sur son site internet, l’office de tourisme de la ville propose des week-ends « découverte » à partir de 32 euros par personne, les visites guidées, elles, s’affichent à 8 euros. Voilà de quoi attirer les vacanciers dans le cœur de ville où les terrasses sont remplies. Côté commerce en revanche, un patron de boutique se lamente : « j’ai vu personne aujourd’hui ! ». La rentrée approche à grands pas et les achats sont encore tournés vers les rayons scolaires. Augmentation de la prime de rentrée ou pas, ceux-ci ne connaissent pas de période creuse.

Sécheresse oblige, la Garonne, très basse, s’écoule très lentement. Sur les quais, la nuit tombe. Les étudiants sont loin d’être tous  revenus mais les terrasses sont déjà animées place Saint-Pierre. Certains essaient d’oublier la galère de la recherche d’un logement étudiant (déjà des préoccupations de rentrée mais toujours la crise…) Sur la ville, le CROUS comptabilise chaque année 13000 demandes de logements  en Cité-U pour 9000 places.

Pas de vacances pour les squatteurs du Crea. La Préfecture veut faire place nette après la décision du tribunal, les locaux des allées des Demoiselles doivent être évacués. Quand les forces de l’ordre interviennent, aucune famille ne se trouve à l’intérieur. Pour elles, la rentrée devra se faire ailleurs. L’Etat a bien un projet d’hébergement social sur ce site, mais ce n’est pas pour tout de suite. Pour l’heure, on mure tous les accès du bâtiment.

Combien d’habitants de la ville rose auront passé leurs congés chez eux cette année encore ? Nul ne peut véritablement le dire. Comme chaque été, Toulouse s’est vidée de bon nombre d’habitants, surtout en août, l’occasion de ne pas ralentir la cadence des travaux (Tram, voieries….) Il n’y a déjà plus de temps à perdre pour la municipalité. Même si les élections ne sont pas encore pour cette nouvelle saison.