06 Juil

Philippe Folliot : « je ne suis pas un fana de l’autoroute ».

Un étage sépare le hall de l’immeuble des députés – rue de l’Université – du bureau du parlementaire tarnais, Philippe Folliot. Derrière la porte numéro 1487, une réunion devait se tenir à 9 heures du matin. Sujet : l’autoroute Castres-Toulouse. Invités : députés, sénateurs, représentants syndicaux et économiques. Après ce rassemblement, la petite « assemblée » aurait du se rendre au ministère des transports. C’est annulé. La veille Philippe Folliot a reçu un courriel. D’après lui, » la réunion posait problème. Elle a été supprimée sur intervention d’élus socialistes ». Le député centriste « voulait faire remonter à Paris une motion favorable au projet autoroutier ». Avocat du dossier, il a en face de lui un « procureur » : Thierry Carcenac. Le président du Conseil Général du Tarn plaide pour une autre option. Philippe Folliot en résume l’esprit : « l’option Carcenac est d’abandonner le projet au profit d’un aménagement 2×2 voix  de la RN 126 entre Puylaurens et Castres et un aménagement pour le reste du trajet ». Pour le député de Castres cette « solution de repli est irréaliste. Elle coûte entre 150 et 200 millions d’euros ». Elle n’est pas finançable. « L’État n’a pas d’argent. La Région n’a pas d’argent. Le Département n’a pas d’argent ». Philippe Folliot reconnaît qu’il existe des doutes sur la rentabilité et le financement du projet. Il n’est « pas un fana de l’autoroute. Si on trouve une autre solution, (il est) preneur ». Il demande juste « à aller au bout de la procédure et à voir ce que propose le concessionnaire ». Il est conscient du problème posé par les subventions d’équilibre. Pour assurer la rentabilité de l’infrastructure, le concessionnaire sollicite, généralement, des fonds publics. Des fonds versés – en fonction d’une clé de répartition – par les collectivités locales. C’est le montant de ces subventions – sans parler du prix du péage – qui alimente les réserves de Thierry Carcenac et des élus socialistes. Philippe Folliot se veut pragmatique. « Autour de 100 millions d’euros, c’est acceptable. En revanche, si on dépasse la barre des 200, 250 millions la question de la faisabilité du projet se posera ».

LD