« Vous êtes le peuple de France ». La phrase est emblématique, et fait mouche.
Il y a encore peu, c’est ainsi que Marine Le Pen s’adressait à son assistance. C’est ainsi aujourd’hui, dans ce parc des Expos de Toulouse, que Nicolas Sarkozy s’adresse à ses militants.
Et le président-candidat de développer sa réflexion : « Les pays qui gagnent aujourd’hui sont les pays qui croient en l’esprit national(…) Le sentiment national est largement respectable et ne doit pas être confondu avec le nationalisme. Ils n’ont rien compris ».
« Ils » ce sont évidemment ses adversaires socialistes qui lui reprochent de ne plus faire campagne que sur des thématiques chères au FN.
Brigitte Barèges, comme beaucoup d’autres à l’UMP, n’apprécie guère que l’on fasse ce reproche à son leader. Et la députée-maire de Montauban de se fendre d’un communiqué où elle rappelle que « les relations entre François Mitterrand et l’extrême droite sont plus que troublantes », espérant ainsi toucher François Hollande.
Retour sur l’ile du Ramier… « Mon projet, c’est de remettre la frontière au centre du débat », énonce clairement Nicolas Sarkozy. Après la fracture sociale de Chirac, sa priorité à l’emploi en 2007, il s’est donc fixé sur ce thème majeur de campagne. « On a voulu effacer les frontières économiques, culturelles, morales, ce fut une erreur. On a eu tort ».
Le mot frontière sera ainsi repris plus d’une dizaine de fois durant le meeting de Toulouse avec plus ou moins de réussite : « La frontière, ce n’est pas un repliement(sic)(…)Effacez les frontières et nous perdrons notre langue ». Au-delà de ces considérations de syntaxe, certains militants centristes ont dû peu goûter ce discours marqué à droite toute.
Mais c’est avec un accent très gaulliste que le président sortant poursuivra et conclura son allocution : « Il nous faut réaliser une multitude de résistances, petites et grandes, pour rester ce que nous sommes. « Oh, je n’ai pas tout réussi (…) Mais aucun d’entre vous n’a perdu un centime d’épargne parce que je vous ai protégé ». Une façon à peine voilée de dire aux Français : « Attention, faites le bon choix, sinon après moi le déluge ».
Patrick Noviello