Jean-Luc Moudenc est candidat aux législatives. En juin 2012, il sera sur les marchés. Des tracts à la main. Objectif : le Palais-Bourbon. Cette ambition est forcée. L’ancien maire de Toulouse a une obsession : Toulouse et sa mairie. La case « députation » est – pour lui – un « mal nécessaire ».
16 mars 2008, Pierre Cohen est élu au Capitole. 16 mars 2008, Jean-Luc Moudenc découvre les résultats. Et, immédiatement, il pense à une seule chose : récupérer son fauteuil. 1209 voix lui coutent son mandat. 1209 voix le lancent en campagne. Dans son esprit, l’étroitesse de la défaite est prometteuse. Elle dessine une victoire future.
Mais, avant 2014, il y a 2012 et ses législatives.
A priori, c’est une formalité.
La circonscription de Jean-Luc Moudenc est taillée sur mesure. Elle intègre le canton 9. Dont l’ancien conseiller général est…Jean-Luc Moudenc. Elle englobe le dernier canton de Droite sur Toulouse. Celui des Carmes. Surtout, Ramonville n’est pas dans son périmètre. Ce fief de Gauche – berceau de Pierre Cohen – est exclu du jeu.
Bref, le ministère de l’Intérieur fait bien les choses. En dehors de Balma – entre les mains du socialiste Alain Fillola -, les futurs électeurs de Jean-Luc Moudenc sont triés sur le volet.
Malgré tout, il hésite. Tergiverse. Finalement, c’est la visite de Jean-François Copé qui tranche. Le patron de l’UMP exige des gages de fidélité. Le soldat Moudenc doit monter au front. Sans fleur au canon.
Un siège de député est un petit atout. Il crée une dynamique. En revanche, un échec complique la route du Capitole.
Pour Jean-Luc Moudenc, les législatives se résument à une équation : « avantage marginal, risque maximal ».
La découpe – millimétrée – de la circonscription ne garantit rien.
L’élection législative est totalement « impactée » par les présidentielles. Une vague Rose peut emporter les digues sociologiques. Une sortie pour le sortant –Nicolas Sarkozy – poussera Jean-Luc Moudenc dans le fossé.
Une seule consolation. L’éternel candidat au Capitole barre la route à un concurrent. Un autre candidat – venu d’une écurie « amie » – ne le dépassera pas par la Droite.
Un îlot de satisfaction dans un océan de tension.