Christian Picquet était, dimanche dernier, dans la manifestation parisienne organisée par le Front de Gauche. Des milliers de militants, sympathisants et syndicalistes ont défilé entre Bastille et Nation. Tout au long du cortège, des balais côtoyaient les banderoles. Jean-Luc Mélenchon a placé l’opération sous le signe de cet ustensile dédié au grand ménage. Christian Picquet est réservé sur le choix du symbole. » L’idée du coup de balai n’est pas trop (s)on idée. (Il) la trouve un peu trop agressive ». Le conseiller régional reste dans une logique de rassemblement. Il veut mettre à la poubelle les politiques d’austérité. Mais il ne souhaite pas réduire en poussière le gouvernement. Pour lui, ce n’était « pas une manifestation anti-Hollande. Mais la première étape d’un réveil de la gauche ». Pour le moment, « François Hollande ne veut pas être converti (à une vraie politique de Gauche). Mais l’établissement d’un rapport de force peut le faire changer de position ». Christian Picquet est optimiste. « Quelle que soit l’obstination de François Hollande, il finira bien par prendre acte qu’il est minoritaire dans la Gauche ». L’élu du Front de Gauche reprend la doxa de Jean-Luc Mélenchon. Pour lui, tout passe par la création d’une majorité idéologique. Dans cette « guerre » de position et d’opposition, Christian Picquet salue le soutien d’alliés Verts. « La présence d’Eva Joly et d’un contingent d’écolos qui manifestent sous leurs propres couleurs » est, d’après lui, un signe encourageant. Cette touche « verte » n’empêchera pas Cécile Duflot et Pascal Canfin de se rendre, tous les mercredis matins, à la table du conseil des ministres. Un conseil des ministres présidé par… François Hollande. Mais, pour Christian Picquet, « il faut du temps et il se passe quelque chose à Gauche. La participation d’Eva Joly est plus qu’un symbole. C’est l’affirmation d’une force qui va au delà du Front de Gauche. C’est une voie d’avenir ».
LD